Reza Pahlavi appelle au soulèvement
Depuis l’exil, Reza Pahlavi dénonce les dérives du régime et appelle les Iraniens à l’unité
Dans un message diffusé le vendredi sur ses réseaux sociaux, Reza Pahlavi, fils de l’ancien souverain d’Iran déchu en 1979, a lancé un appel solennel à ses compatriotes. Il les exhorte à rejeter le régime de la République islamique, qu’il accuse de précipiter l’Iran dans une guerre qui, selon lui, ne reflète ni les intérêts ni la volonté du peuple iranien.
« Ce n’est pas la guerre de l’Iran, ni celle de son peuple. C’est la guerre de Khamenei, la guerre de la République islamique », a-t-il déclaré.
Un message direct aux forces de sécurité
Dans une démarche inédite, Reza Pahlavi s’adresse également aux membres des forces armées, des services de renseignement et de la police iranienne. Il les enjoint à cesser leur allégeance à un pouvoir qu’il juge oppressif, corrompu et dangereux. Il les invite à « rejoindre le peuple », estimant qu’ils partagent la même destinée que les citoyens qu’ils sont censés protéger.
Pour Pahlavi, il est temps de rompre avec la peur et de reprendre en main le destin du pays. Il évoque une « bataille entre la nation iranienne et un système destructeur », insistant sur l’urgence de mobiliser la société autour d’un mouvement de contestation national, à travers manifestations et grèves générales.
L’opposant en exil, figure d’unité
Exilé depuis plus de quarante ans, Reza Pahlavi réside aujourd’hui aux États-Unis. S’il est le descendant du dernier monarque iranien, il ne milite pas pour un retour à la monarchie. Son engagement politique est orienté vers l’établissement d’un État laïc et démocratique. Ces dernières années, son discours s’est précisé et sa popularité s’est accrue, notamment dans la diaspora et chez certains jeunes en Iran, sensibles à un discours patriote sans connotation religieuse.
Un contexte explosif en Iran
Cet appel intervient alors que l’Iran traverse une période de tensions internes et externes majeures. Sur le plan intérieur, les cicatrices des manifestations de 2022 restent béantes. La mort de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire imposé aux femmes, avait déclenché une vague de protestations violemment réprimée. Cette contestation a ravivé une colère latente nourrie par la répression, la crise économique et l’isolement diplomatique du pays.
À l’international, l’Iran se trouve au cœur d’un brasier régional. Les tensions avec Israël se sont intensifiées et la perspective d’un affrontement militaire direct suscite de vives inquiétudes. Dans ce contexte, les propos de Reza Pahlavi résonnent comme une tentative de proposer une alternative au cycle de confrontation et de violence dans lequel le pays semble s’enliser.
L’ancien prince ne se contente pas de critiquer ; il propose une autre voie. Sa vision repose sur la reconstruction d’un État basé sur les libertés fondamentales, débarrassé de la tutelle religieuse qui structure actuellement la République islamique. Il invite les Iraniens à ne pas céder à la résignation, mais à prendre part activement au changement.
Cet appel s’inscrit dans une dynamique de rupture plus large, qui transcende les clivages historiques entre monarchistes, républicains et nationalistes. Reza Pahlavi tente de fédérer les mécontentements autour d’un objectif commun : la fin d’un régime qu’il considère comme déconnecté du peuple, et le retour de l’Iran sur la scène internationale comme nation souveraine et responsable.
Jforum.fr
