Les enquêtes internes menées après l’attaque du 7 octobre ont provoqué une transformation en profondeur de Tsahal, en particulier au sein de l’armée de l’air. L’objectif affiché est clair : corriger les défaillances révélées par l’attaque surprise et adapter l’appareil militaire à des scénarios de guerre asymétrique, rapides et multi-fronts. Ces changements, déjà largement engagés, redessinent la manière dont Israël conçoit désormais sa défense.
L’une des décisions majeures a été la création d’une nouvelle cellule opérationnelle permanente, comparable à un centre de commandement avancé de l’armée de l’air. Fonctionnant 24 heures sur 24, cette structure est chargée de coordonner une réponse aérienne immédiate sur tous les secteurs. Depuis sa mise en place, le niveau global de préparation des forces a bondi de plus de 250 %, un chiffre qui illustre l’ampleur de l’effort consenti.
Ces évolutions ont été officiellement présentées lors d’une conférence dédiée à la défense des frontières, réunissant officiers supérieurs de l’armée de l’air et commandants des forces terrestres. Pour la première fois, la « défense des frontières » a été intégrée comme mission centrale de l’armée de l’air, aux côtés des frappes en profondeur et de la supériorité aérienne. Ce changement doctrinal marque une rupture avec des décennies de priorités essentiellement offensives.
Parmi les adaptations les plus concrètes figure l’amélioration drastique des communications. Désormais, les casques des pilotes intègrent non seulement les systèmes militaires classiques, mais aussi un téléphone permettant un contact direct avec les bases aériennes et certaines agences civiles de sécurité. Tous les numéros essentiels ont été distribués aux équipages, afin de réduire au maximum les délais de coordination lors d’événements critiques.
Un nouvel ordre opérationnel a également été instauré en cas d’invasion terrestre massive. Baptisé « Tonnerre », il remplace les procédures antérieures et repose sur une règle simple : tout commandant régional peut l’activer dès lors que les forces ennemies présentes sur son secteur dépassent celles de Tsahal. L’objectif est d’éviter les hésitations et les délais de décision observés le 7 octobre, lorsque la gravité de la situation n’a pas été immédiatement comprise.
Le renforcement du dispositif de drones constitue un autre pilier central de cette réforme. Depuis le début de la guerre, plus de 12 000 soldats ont été certifiés pour piloter différents types de drones, allant de la reconnaissance aux appareils d’attaque et aux drones lourds. Environ 6 000 drones de reconnaissance ont été acquis, près de 2 000 drones d’attaque produits et plus de 1 500 drones largables intégrés aux unités combattantes. Ces moyens ont été utilisés aussi bien pour la neutralisation de menaces que pour des missions logistiques, notamment à Gaza et au Liban.
Pour soutenir cette montée en puissance, des centres de formation spécialisés ont été créés, structurant une véritable filière drone au sein de l’armée. Parallèlement, le niveau d’alerte de l’armée de l’air a été relevé de manière spectaculaire : l’état de préparation des hélicoptères de combat a doublé, celui des hélicoptères d’intervention a augmenté de plus de 400 %, et la disponibilité des armements a progressé de plus de 200 %.
L’intensification des entraînements accompagne ces changements. Des exercices de grande ampleur, comme « Harry’s Roar », ont mobilisé près de 180 avions, deux divisions et testé plus de quarante scénarios extrêmes. Lors de la première heure de cet exercice, près d’une centaine de cibles ont été frappées, illustrant la nouvelle capacité de réaction rapide.
Enfin, des réformes structurelles ont été engagées, avec la création de nouveaux centres de commandement et la mise en place de la cellule « Oz », chargée d’assurer une couverture aérienne immédiate sur tous les fronts. La formation « Gilead » (96) a également vu le jour pour concentrer les forces sur la défense du secteur oriental. L’ensemble de ces mesures vise à garantir que Tsahal ne soit plus jamais prise de court face à une attaque surprise d’ampleur.
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