Aucune aide n’atteindra le Hamas, seulement les civils de Gaza

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Alors que le conflit à Gaza se poursuit, une question cruciale divise le paysage politique israélien : comment répondre aux besoins humanitaires des civils palestiniens sans renforcer indirectement le Hamas ? C’est dans ce contexte tendu que Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances et figure clé du Parti sioniste religieux, a réaffirmé avec fermeté que l’aide récemment autorisée par le gouvernement ne profiterait en aucun cas à l’organisation terroriste.

Lors d’une conférence de presse donnée le lundi 19 mai, Smotrich a martelé : « Aucune aide ne parviendra au Hamas. Point final. » Une déclaration sans équivoque, qui intervient au lendemain de la décision du cabinet israélien d’autoriser une reprise de l’aide humanitaire à Gaza. Pour Smotrich, cette mesure s’inscrit dans une stratégie à long terme, destinée à préserver le soutien international dont bénéficie Israël tout en poursuivant, sans relâche, son objectif principal : l’éradication du Hamas.

Selon le ministre, empêcher totalement l’entrée d’aide à Gaza pendant plus de deux mois et demi a permis de mettre une pression significative sur le Hamas, affaibli dans sa capacité à maintenir son emprise sur la population. Toutefois, Smotrich souligne que cette pression doit être gérée avec tact afin de ne pas nuire à la légitimité d’Israël sur la scène mondiale. « Nos alliés ont besoin de preuves que nous faisons la distinction entre les civils et les terroristes. Et c’est exactement ce que nous faisons », a-t-il déclaré.

Une approche réaliste et responsable

 

Smotrich a insisté sur le fait que cette aide humanitaire répond à un impératif stratégique, et non à une capitulation face aux critiques : « Ce n’est pas populaire à la base, ce n’est pas politiquement rentable. Mais je suis prêt à perdre mon siège si cela permet de remporter la guerre ». Cette posture, rare dans le paysage politique, révèle une volonté sincère de privilégier l’intérêt national à court terme aux calculs électoraux.

Pour Israël, permettre un flux contrôlé d’aide humanitaire – tout en veillant scrupuleusement à ce qu’aucune ressource ne soit détournée par le Hamas – constitue un équilibre délicat mais nécessaire. Le pays entend démontrer qu’il reste un État de droit agissant avec discernement et humanité, même en temps de guerre.

Des critiques, mais peu de solutions concrètes
L’opposition, comme souvent dans les périodes de crise, n’a pas manqué de réagir. Yair Lapid a exprimé un soutien conditionnel à la décision du cabinet, insistant sur la nécessité de s’assurer que les bénéficiaires soient bien les civils de Gaza. Avigdor Liberman, quant à lui, a été plus virulent, accusant le gouvernement de céder à la pression internationale et de manipuler l’image de Tsahal. Selon lui, « la majeure partie de l’aide parviendra au Hamas ».

Pourtant, ces critiques omettent un fait essentiel : le dispositif de filtrage de l’aide est mis en place sous la supervision directe de l’armée israélienne, en coordination avec des partenaires internationaux, afin d’éviter les détournements. Il s’agit d’un mécanisme complexe mais éprouvé, qui a déjà montré son efficacité dans le passé.

 

Israël reste maître de sa stratégie
Ce débat sur l’aide humanitaire révèle en réalité une constante de la politique israélienne : concilier fermeté militaire et responsabilité morale. Malgré les tentatives de délégitimation menées par certaines organisations ou États, Israël continue de faire la distinction entre le combat contre le terrorisme et la protection des civils. Cette capacité à agir de manière mesurée dans des conditions extrêmes témoigne de la solidité des institutions israéliennes et de leur attachement à des valeurs humanistes.

En renouvelant l’aide à Gaza tout en gardant la main sur sa distribution, Israël montre qu’il est possible de rester fidèle à ses principes tout en poursuivant des objectifs militaires légitimes. Cette décision courageuse et réfléchie illustre une vision stratégique où la victoire ne se mesure pas uniquement en conquêtes, mais aussi en capacité à préserver son honneur face à l’histoire.

Dans ce conflit asymétrique, Israël prouve qu’il n’est pas seulement une puissance militaire, mais aussi une démocratie responsable qui se bat pour sa sécurité tout en restant fidèle à sa conscience. Une posture que peu de nations en guerre parviennent à maintenir avec autant de rigueur.

 

Jforum.fr

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