Avner Netanyahou se marie, en l’absence d’hommes politiques

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À quelques jours de ce qui s’annonce comme l’un des événements privés les plus médiatisés en Israël, Avner Netanyahou, le plus jeune fils du Premier ministre Benyamin Netanyahou, fait parler de lui… non pour le faste attendu du mariage, mais pour un choix inattendu : l’exclusion totale de la sphère politique.

Prévu lundi prochain à ‘Havat Ronit, un domaine prestigieux situé à l’ouest de Tel Aviv, le mariage d’Avner Netanyahou avec sa compagne Amit Yardeni a suscité une vague de réactions. En pleine guerre contre le Hamas, alors que des dizaines d’otages israéliens restent toujours aux mains du groupe terroriste, la tenue d’une célébration aussi fastueuse n’a pas manqué de soulever des critiques. Et pourtant, c’est une autre décision, très personnelle cette fois, qui retient l’attention : les jeunes mariés ont fait le choix de ne convier aucun élu ni membre du gouvernement.

Le site Ynet, qui a rapporté l’information initialement dans sa rubrique « Potins », indique que le couple a « mis son veto » à toute présence politique, aussi bien de la coalition que de l’opposition. Cette volonté d’exclure les députés et ministres s’accompagne néanmoins d’une ouverture à d’autres figures publiques : des personnalités du monde des affaires et quelques célébrités sont attendues à la cérémonie. Il ne s’agit donc pas d’un événement strictement familial, mais d’une célébration délibérément apolitique.

La décision d’Avner a été confirmée par l’entourage du Premier ministre, qui a précisé que « ni membres du gouvernement, ni élus de l’opposition ne seront présents ». Une clarification nécessaire après que Moshe Gafni, président de la commission des Finances de la Knesset, a publiquement déclaré qu’il n’avait pas été convié. De son côté, la ministre Miri Regev, figure de premier plan du gouvernement et proche alliée de Benyamin Netanyahou, aurait été personnellement touchée de ne pas figurer sur la liste des invités. Des sources proches du couple affirment que Regev se voyait davantage comme une amie de la famille que comme une simple ministre. Face aux spéculations, elle a tenu à démentir : « Aucun responsable politique n’a été invité, à notre connaissance. »

Ce choix de discrétion s’inscrit également dans un contexte national particulièrement tendu. Alors que le conflit avec le Hamas continue, des familles d’otages et des manifestants ont déjà annoncé leur intention de se rassembler devant le lieu de réception pour exprimer leur douleur et leur désaccord avec la tenue de festivités en temps de guerre. Certains s’interrogent sur la pertinence d’un tel événement alors que le pays reste plongé dans l’incertitude et la douleur collective.

D’autres critiques, plus indirectes, ont également émergé concernant la question des cadeaux. La députée travailliste Naama Lazimi a interpellé le conseiller juridique du gouvernement pour qu’un plafond soit fixé sur la valeur des présents offerts à l’occasion du mariage. Une démarche motivée par la crainte de conflits d’intérêts ou d’abus de position. En guise de précédent, on rappelle que lors du mariage du fils de l’ancien Premier ministre Yaïr Lapid, un avis juridique avait limité la valeur des cadeaux à 2 400 shekels (environ 600 euros) par couple.

 

Malgré ces polémiques, Avner Netanyahou semble déterminé à conserver le caractère privé de sa cérémonie. En refusant d’en faire un événement politique, il trace une ligne claire entre la fonction de son père et sa propre vie personnelle. Si cette démarche déçoit certains proches du gouvernement, elle est également perçue par d’autres comme un signal de bon sens dans un climat de surpolitisation générale.

Au-delà de la controverse, ce mariage traduit peut-être aussi une volonté générationnelle : celle de préserver certains moments de vie de l’agitation publique et de réaffirmer, même dans l’intimité, une certaine indépendance vis-à-vis de l’héritage politique. Un choix audacieux, qui n’efface pas les critiques, mais affirme une position.

Jforum.fr

 

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