Bahar – Be’houkotaï, rav Bismuth

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BEHAR

Bita’hon : mieux qu’un CDI

Ces paroles sont dédiées à la guérison complète et rapide de Refaël ben Sim’ha, parmi tous les malades du Klal Israël. Amen.

« Et si vous vous demandez : que mangerons-nous la septième année ? » (Vayikra 25, 20)

La Tora nous enseigne cette semaine une grande leçon de Bita’hon, la confiance en Hachem, à travers la mitsva de la Chemita – le Chabbatי de la terre.

Pendant six années, l’homme travaille sa terre, sème, récolte, tire profit de son labeur. Mais la septième année, la Tora ordonne une interruption totale : les champs sont laissés en jachère, les récoltes accessibles à tous, sans en tirer aucun gain. Une année entière de repos agricole, un Chabbath pour Hachem.

C’est une des mitsvoth les plus exigeantes, car elle va à l’encontre de la logique humaine et du souci naturel de subsistance. La Tora le sait. Elle anticipe notre reaction: « Et si vous dites : que mangerons-nous la septième année ? » Et la réponse vient aussitôt : « Je vous enverrai Ma bénédiction dans la sixième année, elle produira pour trois ans » (Vayikra 25, 21).

Le Lev Eliahou du rav Eliahou Lopian rapporte à ce sujet un enseignement poignant. Un jour, un de ses élèves décida de quitter la Yechiva pour étudier la médecine. Lorsqu’il en expliqua la raison – subvenir aux besoins de sa future famille – le rav lui posa une série de questions simples mais percutantes : « Tu es sûr que tu vas te marier ? Tu sais déjà avec qui ? Tu es certain que tu auras des enfants ? Et que ces études te garantiront de quoi les faire vivre ? » Et de conclure : « Pour tout cela, tu fais confiance à Hachem mais pour la parnassa, tu crois devoir prendre le relais ?”

C’est une réalité : nous faisons naturellement confiance à Hachem dans bien des domaines – la santé, le mariage, les enfants – mais lorsqu’il s’agit de gagner notre vie, nous voulons tout contrôler. Comme si Hachem avait besoin de notre « coup de main ».

Le rav Lopian dit encore : « Celui qui manque de confiance mange du pain sec chaque jour, de peur de manquer demain. Celui qui a du Bita’hon mange du pain frais, sans angoisse. »

Oui, la Hishtadlouth (l’effort personnel) est nécessaire. Nous devons faire notre part. Mais la parnassa, elle, vient uniquement du Ciel. Elle dépend de notre travail, mais aussi – et surtout – de notre prière, de notre foi, de notre lien avec le Créateur.

Hachem nous éprouve pour nous rapprocher de Lui. C’est pour cela que notre subsistance dépend de Lui – pour que, jour après jour, nous nous tournions vers Lui.

Le rav Biderman fait une remarque incroyable : en hébreu, une fiche de paie se dit tlouch… mot qui ressemble beaucoup à talouch, qui signifie « détaché ». C’est-à-dire que celui qui ne jure que par sa fiche de paie mensuelle peut, sans même s’en rendre compte, être totalement détaché de Hachem. Il pense que son compte se remplit grâce à ses heures, son patron, son contrat. Mais il oublie la Source véritable.

À l’inverse, celui qui vit sans garantie, sans certitude fixe — comme un commerçant, un indépendant, un Avrekh — vit connecté en permanence à la Providence. Chaque client, chaque rendez-vous, chaque aide arrive avec un tampon d’En-Haut. Et c’est là que commence la vraie vie de foi.

Parce que dans ce monde, le vrai « contrat » qui compte, c’est celui que tu signes avec le Ciel.

Les élèves de rabbi Chimon Bar Yo’haï lui demandèrent : pourquoi la manne tombait-elle chaque jour dans le désert ? Pourquoi pas une fois par semaine ou par mois ? Il leur répondit par une parabole : un roi versait à son fils une pension annuelle. Celui-ci ne venait le voir qu’une fois l’an. Le roi changea alors : il donna chaque jour une part de la même pension. Le fils, désormais, venait quotidiennement. C’est ainsi qu’Hachem a voulu nous voir chaque jour.

Et c’est pourquoi, dit la Tora, un pauvre est parfois mieux loti qu’un riche : celui qui manque fait appel à Hachem en permanence. Le riche, lui, risque d’oublier d’où vient le bien.

La Chemita, les épreuves de parnassa, les moments de doute : tout cela n’a qu’un but – nous rapprocher de Lui. Comme un père aimant, Hachem veut notre proximité, notre confiance. Et lorsque nous Lui remettons les clés, en toute foi, Il nous ouvre les portes de Sa bénédiction.

Car, comme nous le disons chaque jour dans le Birkath Hamazon« Baroukh Haguéver, acher yivta’h ba-Hachem… » – Béni soit l’homme qui place sa confiance en D’.

 

BE’HOUKOTAÏ

Fermer les yeux pour éviter le trou ? Bonne chute…

« Si vous marchez dans Mes statuts, gardez Mes Mitsvoth et les mettez en pratique… je vous enverrai les pluies en leur temps, vous mangerez à satiété, vous vivrez en sécurité… » (Vayikra 26, 3-6).

Des promesses magnifiques. Mais comment les mériter ? Que signifie vraiment « marcher dans les statuts » ?

Le Or Ha’haïm Hakadoch propose pas moins de 42 explications sur ces mots. Dans la 7e, il dit : « Exile-toi dans un lieu de Tora » (Pirké Avoth 4,14). Pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas vraiment étudier chez soi. Trop de distractions, trop de préoccupations. Pour étudier sérieusement, il faut partir. S’arracher. Sortir de sa bulle.

La Guemara (‘Haguiga 5b) raconte que certains s’exilaient pour six mois d’étude, ne rentraient qu’un jour pour leurs affaires. Voilà ce que signifie « marcher » : aller chercher la Tora, là où elle se trouve.

Rav Pinkus zatsal raconte : il observait la grande porte du Beth Hamidrach. Chaque jour, elle « parcourt » plusieurs kilomètres à force de s’ouvrir et se fermer. Des milliers de mouvements. Pourtant, elle ne bouge pas d’un millimètre. Pourquoi ? Parce qu’elle est attachée. Elle bouge, mais elle n’avance pas. Elle reste là. Comme nous parfois : actifs, agités… mais bloqués. Ce qui nous retient ? Les attaches. Le confort, les habitudes, le regard des autres.

On a peur d’être différent. On veut rester dans la norme. Mais qui a dit que pour réussir, il faut être comme tout le monde ? Regardez les Anglais : volant à droite, sens de conduite à l’envers, pas d’euros, pas de mètres… et pourtant fiers, majestueux. Ils ont su rester eux-mêmes.

Nos Sages disent : « Mieux vaut être traité de fou toute sa vie que d’être mauvais une seconde aux yeux de D’. » Rav Sitruck zatsal disait : « Mieux vaut le courage de la solitude que la lâcheté de la société. » La Guemara (Ketouvoth 17a) précise : « Se mêler aux autres ? Oui, s’ils se comportent comme des hommes, pas comme des animaux. »

Le Or Ha’haïm explique aussi que « marcher dans les statuts », c’est étudier la Halakha. La Halakha, c’est notre boussole. Rachi dit : elle nous montre le bon chemin, elle nous protège du péché. Et chaque matin on dit : « Celui qui étudie les lois chaque jour est assuré du monde futur… Ne lis pas halikhoth (chemins), mais halakhoth (lois). »

Certains préfèrent ne pas savoir. Se disent : « Si je ne connais pas, je ne serai pas coupable. » Mais le ‘Hafets ‘Haïm (Ahavat ‘Hessed) dit : c’est un piège du Yétser Hara’. Il veut qu’on reste dans l’ignorance. Un grand rav avait répondu : c’est comme un homme qui se bande les yeux avant de prendre une route pleine d’embûches. Il croit éviter les moqueries s’il tombe… mais c’est justement parce qu’il a fermé les yeux qu’on se moquera de lui. Il aurait pu éviter les trous, mais il a choisi l’aveuglement.

Alors, « marcher dans les statuts », c’est avancer, s’exiler s’il le faut, pour étudier. C’est se déconnecter, faire du tri, ouvrir les yeux. C’est refuser l’immobilisme, même en mouvement. C’est prendre la route, la vraie. Celle de la Tora.

Chabbat Chalom.

  RETROUVEZ LE SCOOP EN PDF: https://www.ovdhm.com/le-scoop-de-behar-behoukotai-detache-ou-attache-a-toi-de-choisir-le-bon-contrat/

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