Autour de la table de Chabbath, 494 Kora’h
« Celui qui a confiance en Hachem sera protégé par la Miséricorde divine. »
A chaque génération, les différents peuples se lèvent contre nous et Hachem nous sauve de leurs mains (Aggada de Pessa’h) !
On peut remercier, louer et chanter la gloire de Hachem qui nous a protégés ces dernières semaines des attaques incessantes du glaive iranien de la même façon qu’Il l’a fait le 7 octobre 2023 alors que trois fronts auraient dû normalement s’ouvrir simultanément contre Israël (Gaza, Hezbollah du Liban et les missiles iraniens…) et comme Il l’a fait au travers des siècles.
A l’heure où j’écris ces lignes la situation reste très alarmante puisque tous les soirs l’armée iranienne envoie des missiles balistiques sur le saint Pays. Face à cela, nous devons nous renforcer dans la pratique des Mitsvoth et dans l’étude de la Tora dans les Yechivoth et Collelim qui sont notre véritable défense face à nos ennemis. Le Midrach enseigne : « Lorsque le son de la voix de Ya’akov retentit dans les Yechivoth et Bathé Hamidrach, alors la main (armée) d’Essav n’a pas d’impact sur le Clall Israël ». Plus nous renforçons l’étude de la Tora en Erets et dans le monde, moins le mal aura de l’emprise sur la communauté. De plus, c’est le moment -ou jamais- de renforcer notre Emouna dans le Boré ‘Olam Qui nous a soutenu durant les deux mille ans d’exil et continuera à nous sauvegarder jusqu’à la venue du Machia’h envers et contre tous (les iraniens, le ‘Hamas, le ‘Hezbollah …)
Dis-moi Mickael : « Quand est-ce que tu prendras les choses au sérieux… » ?
Notre paracha décrit en long et en large la dispute qu’à suscitée Kora’h contre Moché Rabénou. Nous le savons : les 40 années de la traversée du désert n’ont pas été de tout repos pour Moché notre Maître. Kora’h était un proche parent de Moché et a mal vu la nomination de son plus jeune cousin Elitsafan à la tête d’une des familles des Lévi. Logiquement son argumentaire tenait la route puisqu’au niveau généalogie Kora’h passait avant son cousin. Seulement –mes milliers de lecteurs le savent bien– Moché n’a pas fait ses choix de lui-même comme -lehavdil élef havdaloth – Bibi peut le faire (quand la Cour suprême lui accorde le droit…), mais pour Moché toutes les lois qu’il a transmises au Clall Israël, il les a apprises de la Bouche du Saint béni soit-Il. Or, la Parole sainte de Hachem n’était pas perceptible du grand public puisqu’elle sortait d’entre les deux chérubins de l’Arche sainte et remplissait de manière grandiose l’espace sonore de la Tente d’Assignation (mais par miracle rien n’était audible dehors). Donc ce n’était que Moché qui pouvait connaître la volonté de Hachem. Donc il fallait une certaine mesure de Emouna pour accepter la conduite de Moché. Mais comme vous le savez, les innombrables miracles de la sortie d’Egypte, la manne qui tombait quotidiennement au pied de chaque tente, les nuées de gloire qui entouraient le campement avaient bâti une foi fidèle en Hachem et en Moché son fidèle serviteur.
Seulement la jalousie de Kora’h, à la suite de la nomination du cousin, lui a fait tourner la tête et entraîna la catastrophe. Car prétendre que la nomination était injuste c’était remettre en cause la véracité de la transmission des Mitsvoth et de la Tora (un peu comme les libéraux qui n’acceptent pas certaines lois, donc ils retirent le caractère divin à notre tradition…). De plus Kora’h était particulièrement riche et intelligent et grâce à son verbe (bien mieux que la Table du Chabbath…) il fera souffler un vent de révolte dans le campement. Pour arriver à ses fins il tournera en dérision certaines Mitsvoth et avec sa fortune il attirera à sa cause 250 chefs de la tribu de Reouven.
Nos Sages apprennent de ce fameux passage le danger de la dispute, que Kora’h finira ses jours dans un trou béant quelque part dans le Sinaï (et cette fois ce n’était pas dû à un missile iranien qui s’est égaré de sa trajectoire, mais par ce qu’il s’est élevé contre le Tsadik (Moché) de la génération : il finira piteusement son passage sur terre… A bon entendeur) et tous ses acolytes finiront brûlés…
Une question peut se poser : comment des hommes si intelligents (chefs de tribu de Reouven) ont-ils pu tomber dans le panneau ? La réponse est : la force de la dérision. Prendre les choses importantes de la vie comme futiles, c’est la voie directe vers la grande dégringolade spirituelle et aussi matérielle. Le Messilath Yecharim compare la moquerie au grain de folie : retirer à toute idée son importance (puisqu’on rigole de la chose). Le Messilath donne l’image des temps anciens où le guerrier enduisait de graisse son bouclier afin que les flèches ennemies ne traversent pas son armure. Donc si votre rav de la synagogue a un message important à faire passer au public (par exemple ne pas porter les clefs de la maison dans sa poche ou des mouchoirs lorsqu’on va à la synagogue le Chabbat…), il faudra prendre sa parole au sérieux, ainsi que les conseils du Pikoud Ha’Oref (les services de la protection civile en Erets pour savoir si son abri (fait de parpaings de 20 cm de largeur) est en passe d’arrêter les derniers missiles balistiques iraniens qui piquent au sol à 6 000 km/h avec des milliers de kilos d’explosifs, que Hachem nous protège ! La digression est amusante mais dans les faits ce n’est vraiment pas rigolo).
Seulement au début de la paracha le verset dit : « Vayka’h Kora’h ben Yitshar… »/ Il a pris Kora’h fils de Yitshar fils de… » Les commentateurs demandent qu’est-ce qu’il a bien pris puisque le verset ne mentionne que sa généalogie (il n’informe pas ce qu’il a pris). Rachi donne sa réponse : Kora’h s’est pris de lui-même pour s’opposer aux directives de Moché rabénou. Comme nous le disons bien : « Il s’est bien pris en main ».
J’ai vu cette semaine mouvementée, je dois le dire, avec toutes ces alertes qui nous lèvent en pleine nuit et viennent nous en dire long sur la haine viscérale de ces Perses. Cela ressemble étrangement à celle des nazis de la Deuxième Guerre mondiale puisque le pouvoir en place à Téhéran est prêt à mettre son pays et son peuple à feu et à sang, le principal c’est d’en découdre avec le pays de Tsion qui ne lui a rien fait comme les nazis ont préféré faire passer les trains qui amenaient à Auschwitz les derniers Juifs de Hongrie plus tôt que d’aider la Wehrmacht qui s’effondrait devant la contre-offensive des Russes. Si mes lecteurs ont une autre explication sur le phénomène je serais très intéressé d’en prendre connaissance. Comme vous le savez le rav Gold n’a pas la science infuse et n’est toujours pas abonné au G.P.T.).
Mais revenons à nos moutons, j’ai donc vu un intéressant ‘Hidouch que les chefs de tribus de Reouven ont été happés dans cette dispute car ils ont reçu du bakchich (argent) de Kora’h.
La Guemara dans Sanhédrin (52 🙂 enseigne qu’au départ le Talmid ‘Hakham ressemble aux yeux du grand public à une magnifique carafe en or, mais s’il vient (l’érudit) à profiter de mauvaises gens (qui veulent le soutenir) alors aux yeux de ce public il perd son statut élevé et ressemble à une vile cruche en terre glaise qui se casse facilement. Rachi (dans la Guemara) explique que ce passage du Talmid fait allusion aux chefs de Reouven qui ont rejoint Kora’h à sa cause (à cause du bakchich).
De ce passage ténébreux de l’histoire biblique le Heshouké ‘Hemed apprend que si dans une ville existe deux tendances communautaires en discorde et que chacune tienne une caisse de bienfaisance, les pauvres devront éviter d’être soutenus par une des parties de peur d’être happés dans la discorde.
Conclusion de cette semaine : d’une part, on fera tout pour ne pas entrer dans une dispute et d’autre part, savoir que la richesse octroyée par Hachem peut être très mal employée.
Je finirai par une courte anecdote. Une fois un homme d’affaire américain, donateur de la Yechiva de Mir à Jérusalem, a eu l’opportunité d’investir dans une affaire. Il voulait connaître l’avis de son rav, le Roch Yechiva de Mir, le rav Nathan Tsvi Finkel zatsal. Pour cela il prit l’avion et arriva à Jérusalem le vendredi veille du Chabbath. Il voulait une entrevue avec le Roch Yechiva pour savoir s’il devait faire ou pas cette affaire. Le rav lui dit que puisqu’il n’allait pas reprendre son avion d’ici à la semaine prochaine, il l’invitait à venir étudier ensemble la Guemara (qui n’aimerait pas étudier avec un Tsadik et Talmid ‘Hakham de telle envergure ?). Ils étudièrent quelques heures et seulement après le rav Finkel écouta la question. Il lui dit qu’il avait une affaire qui devait lui rapporter de magnifiques dividendes de plusieurs centaines de milliers de dollars ! Seulement il y avait un petit hic à tout cela : il y avait un certain risque que cela entraîne une dispute familiale.
Le rav lui dit : « Même si cette affaire devait entraîner un risque de 10% cela ne vaut pas le coup ! Je peux t’assurer que si tu n’entres pas dans une pareille affaire tu feras plus de bénéfices par ailleurs… » Le businessman écouta son rav et investira dans un autre domaine. Il témoignera -plus tard- qu’il gagna 700 000 $ de plus de ce qu’il avait escompté dans la première affaire sans écoper les affres de la discorde…
A bon entendeur !
Chabbath Chalom et que l’on entende de Tsion que de bonnes nouvelles, à la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold
Une bénédiction à tous les ba’houré Yechivoth et Avrékhim qui étudient la Tora en Erets et dans le monde pour leur participation active à la défense de la communauté en Israël et dans le monde.
Une bénédiction à la Patrick Gabriel Lelti et sa famille (Villeurbanne) pour avoir choisi la plume de l’auteur de « La magnifique Table du Shabbat » pour écrire une très belle Meguilath Esther sur parchemin.