Gatestone – Pesach Wolicki
Depuis l’invasion d’Israël par le Hamas le 7 octobre 2023, les médias internationaux, les organisations humanitaires et les agences affiliées à l’ONU ont propagé une des plus terribles accusations de meurtre rituel : Israël affamerait délibérément la population de la bande de Gaza. Gros titre sur gros titre, rapports « officiels » de l’ONU et photos devenant virales… tout le monde a cru que Gaza était au bord de la famine, ou que la famine s’était déjà installée. En réalité, ces cris d’alarme se sont révélés infondés. Photo : Des Gazaouis heureux des colis alimentaires qu’ils ont reçus d’un point de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza, le 26 juin 2025, dans le centre de Gaza. (Photo de Moiz Salhi/Middle East Images/AFP via Getty Images)
Depuis l’invasion d’Israël par le Hamas le 7 octobre 2023, les médias internationaux, les organisations humanitaires et les agences affiliées à l’ONU n’ont cessé de propager une des plus terribles accusation de meurtre rituel : Israël affamerait délibérément la population de la bande de Gaza. Gros titre sur gros titres, rapports « officiels » de l’ONU sur photos devenant virales… tout le monde a cru que Gaza était au bord de la famine – ou que la famine sévissait déjà. Mais ces cris d’alarme, répétés haut et fort, se sont constamment avérés infondés.
Derrière ce narratif, il y avait une stratégie : le Hamas – l’entité qui contrôle Gaza et la distribution de l’aide – a instrumentalisé la souffrance humaine, laquelle a été amplifiée par des complices aux Nations Unies et dans les médias internationaux. Leur objectif n’était pas de révéler la vérité, mais de salir Israël, de susciter la condamnation internationale et de soustraire le Hamas à ses responsabilités.
Chronologie des fausses alertes de famine
À partir de fin 2023, plusieurs agences des Nations Unies, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) et le Réseau de systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWS NET) ont lancé des alertes de plus en plus alarmantes sur la situation alimentaire à Gaza. En décembre 2023, l’IPC a publié une projection d’un « risque de famine » à Gaza parce que le conflit entravait l’accès à l’aide alimentaire.
Selon ce rapport, « plus de 15 pour cent des Gazaouis (378 000 personnes) étaient situés dans la phase 5, la plus catastrophique de l’IPC », celle qui peut être qualifiée de « famine ».
La phase 5 est la plus grave du système de classification de l’IPC. Dans une famine de phase 5, « un enfant sur trois souffre de malnutrition aiguë et deux personnes sur 10 000 habitants meurent de faim chaque jour ». Autrement dit, à ce stade, Gaza aurait dû déplorer 75 décès quotidiens dus à la famine.
Fin février 2024, un communiqué de presse de l’ONU a surgi : « Famine imminente à Gaza, annoncent les responsables humanitaires au Conseil de sécurité. » On pouvait lire dans ce communiqué qu’« au moins 576 000 habitants de Gaza, soit un quart de la population, sont à deux doigts de la famine. »
Puis, en mars 2024, l’IPC et FEWS NET ont à nouveau déclaré que le nord de Gaza était en état de famine « imminente ». CNN a rapporté « qu’un million de personnes étaient confrontées à des niveaux de faim « catastrophiques » selon une nouvelle étude. » Fait important, le rapport de l’IPC de mars estimait à 677 000 le nombre de Gazaouis en situation de famine de phase 5 au 15 février. Selon cette classification, 135 personnes auraient dû mourir quotidiennement de faim.
Cependant, lorsque les données complémentaires sont arrivées, ces alertes ont été démenties. Le « ministère de la Santé » du Hamas – cité par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) -, a indiqué qu’entre le 7 octobre 2023 et le 6 juin 2024, 32 décès étaient dus à la malnutrition. Une étude de l’association UK Lawyers for Israel (UKLFI), publiée en février 2025, a révélé que ces décès n’étaient pas imputables à la faim, mais à des infections intestinales.
Contrairement à ce qu’ont affirmé les médias, entre octobre 2023 et fin juin 2025, on comptait moins de 100 décès dus à la famine et à la malnutrition (tels qu’ils ont été signalés par le « ministère de la Santé » du Hamas) – soit moins que le total prévu pour une seule journée par la classification de la phase 5 de l’IPC. Si les prévisions de l’IPC avaient été confirmées, des dizaines de milliers de personnes mortes de faim auraient dû être recensés rien qu’en 2024.
En avril 2024, l’ONU et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont à nouveau lancé de graves avertissements. « Nous nous rapprochons chaque jour d’une situation de famine », a déclaré Gian Carlo Cirri, directeur du PAM à Genève. « Des preuves raisonnables existent que les trois seuils de famine – insécurité alimentaire, malnutrition et mortalité – seront franchis dans les six prochaines semaines. »
Pourtant, en mai 2024, les données du gouvernement israélien ont contredit frontalement les affirmations de l’IPC. Les médias n’en ont tenu aucun compte qui ont affirmé en juin et juillet 2024, « qu’il existait un risque élevé de famine » sans qu’aucune donnée concrète vienne à l’appui de cette affirmation. La famine n’avait pas lieu, mais les gros titres pleuvaient.
Après des mois d’alertes sur une famine catastrophique « imminente » ou « menaçante » accompagnée de chiffres à consonance officielle, le CIP a publié fin juin 2024 un rapport intitulé « Comité d’examen de la famine : Bande de Gaza, juin 2024 – Troisième rapport d’examen du CIP ». On pouvait y lire que les prédictions de famine n’étaient pas plausibles, qu’elles reposaient sur des hypothèses erronées et qu’elles contredisaient l’ensemble des données disponibles.
Après des mois de diffamation médiatique mondiale, les conclusions du « Comité d’examen de la famine » ont été à peine relayées par les médias hors d’Israël.
En dépit de ce rapport, et parallèlement à sa publication, CNN s’est alarmé : « Près d’un demi-million de personnes seront prochainement confrontées à des niveaux de faim catastrophiques, le niveau le plus grave sur l’échelle IPC… selon le rapport, 96 % de la population de Gaza – plus de 2 millions de personnes – seront confrontées à une crise, une urgence ou à des niveaux d’insécurité alimentaire catastrophiques au moins jusqu’à la fin du mois de septembre. »
CNN s’est bien gardé de signaler que le rapport sur lequel il s’appuyait, mentionnait que toutes les alertes précédentes concernant une famine ne reposaient sur rien.
Sans se laisser décourager par les faits, l’ONU et ses différentes agences ont maintenu le rythme des alertes sur l’imminence d’une famine. « Les réserves alimentaires de Gaza diminuent et le risque de famine menace, prévient l’ONU », titrait le Financial Times du 16 août 2024.
En septembre, Víctor Aguayo, directeur de la nutrition infantile à l’UNICEF, a déclaré aux journalistes qui couvrent l’ONU à New York : « La situation nutritionnelle à Gaza est l’une des plus graves que nous ayons jamais connues. » Sa déclaration a été publiée par l’ONU sous le titre : « Le risque de famine est réel. »
Le 17 octobre 2024, le PAM/IPC a publié un autre rapport affirmant que « des centaines de milliers de personnes à Gaza risquent la famine cet hiver ».
Le mois suivant, le Guardian a expliqué que le Comité d’examen de la famine, un « comité d’experts mondiaux en sécurité alimentaire », avait pointé du doigt la « forte probabilité d’une famine imminente dans certaines zones » du nord de la bande de Gaza.
En décembre 2024, FEWS NET a démenti certaines de ses propres prévisions sur l’importance du risque de famine à Gaza. Les médias n’en ont pas fait état. L’impression est demeurée que les Israéliens affamaient délibérément la population, même si les preuves accablantes du contraire étaient sur la table.
Après l’arrivée à Gaza de phénoménales quantités de nourriture en janvier et février 2025, le site web du PAM a déclaré que « l’afflux d’aide commence à sauver les gens du bord de la famine ». Autrement dit, pas de famine, une fois de plus.
Malgré leur caractère mensonger, les alertes et les gros titres tout au long de l’année 2024 ont ancré un slogan dans les esprits « Famine à Gaza ». Point important, ces avertissements étaient toujours formulés dans un langage permettant de battre en retraite : la famine était toujours à « risque », « imminente » ou « menaçante ».
Le 29 juillet 2025, l’IPC a discrètement ajouté un nouvel astérisque à son « alerte Gaza » dans le but d’abaisser le seuil à partir duquel une famine peut être déclarée. Déclarer une famine devenait soudain possible quand le taux de malnutrition aiguë chez les enfants, mesuré par le périmètre brachial (MUAC), atteignait 15 % s’il existe « des preuves d’une aggravation rapide des facteurs sous-jacents », une mesure vague qui laisse ouverte toute une série de possibilités pour justifier la déclaration d’une situation de famine. Ce changement s’écartait du seuil de famine établi de longue date par l’IPC, qui est de plus ou moins 30 % de malnutrition aiguë chez les enfants, mesurée en fonction du rapport poids/taille (WHZ) ou de l’œdème. La même alerte s’appuyait sur des ensembles de données « internes » non publiques pour affirmer que plus de 20 000 enfants avaient été admis pour malnutrition aiguë et qu’au moins 16 enfants étaient morts de faim, des chiffres que personne ne pouvait vérifier. En résumé, pour perpétuer le mythe de la « famine à Gaza », les limites ont été modifiées et les preuves cachées.
Des données qui détruisent le narratif de la famine
Les énormes quantités de nourriture qui ont pénétré à Gaza ne pouvaient pas générer de famine. Selon le Programme alimentaire mondial, pourvoir aux besoins d’une population de 2,1 millions d’habitants, nécessite 62 000 tonnes de nourriture par mois environ. Le Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), l’organisme israélien chargé de superviser les affaires civiles à Gaza, a publié des comptes rendus transparents et détaillés des volumes d’aide alimentaire qui rentraient à Gaza.
De mars à décembre 2024, 788 216 tonnes d’aide alimentaire sont entrées à Gaza, soit une moyenne de 78 821 tonnes par mois, soit plus de 25 % de plus que le seuil déclaré par le PAM.
Le 19 janvier 2025, un jour avant l’entrée en vigueur du deuxième cessez-le-feu relatif à la libération des otages, les livraisons d’aide humanitaire ont explosé. En janvier, 164 148 tonnes de nourriture sont entrées à Gaza, soit plus du double de la moyenne mensuelle de 2024. Le volume de février – 216 075 tonnes – était encore plus élevé.
Au total, ces 380 223 tonnes distribuées en janvier et février 2025 ont permis de couvrir cinq mois de nourriture, jusqu’à fin mai, en respectant les niveaux des dix mois précédents. En prenant en compte les 62 000 tonnes requises par le PAM, les volumes de nourriture fournis entre janvier et février auraient pu couvrir les besoins jusqu’en juin.
Ces chiffres ne sont pas des estimations. Il faut le souligner, ces chiffres sont publics, vérifiables, publiés par le COGAT et contrôlés par des organismes internationaux.
Le 2 mars 2025, après la rupture de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages, Israël a suspendu l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Alors que des quantités massives de nourriture avaient été introduites dans l’enclave au cours des deux mois précédents, les allégations de famine ont repris. Dès le 19 mars, l’agence de presse turque Anadolu titrait : « Gaza entre officiellement dans la première phase de famine sous blocus israélien. »
L’ONU n’a pas été en reste. Le 25 avril, le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré : « Des enfants meurent de faim à Gaza. » Et le 28 avril, le site web officiel de l’ONU a indiqué : « Les Gazaouis sont confrontés à une crise alimentaire alors que le blocus humanitaire dure depuis près de deux mois. »
Puis, en mai 2025, la BBC a titré que « Selon un haut responsable de l’ONU, Gaza est soumise à une famine forcée. »
Le 20 mai 2025, Tom Fletcher, directeur du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, a déclaré à BBC Radio que « 14 000 bébés mourront dans les prochaines 48 heures si nous ne parvenons pas à les nourrir ». Bien que cette affirmation ait été démentie par l’ONU, le mal était fait.
Hamas : la véritable obstruction
Si la nourriture arrive à Gaza – bien au-delà du minimum nécessaire –pourquoi y aurait-il famine ? La réponse est simple : le Hamas a fait de la question alimentaire une arme. Le groupe terroriste qui contrôle Gaza a systématiquement bloqué, détourné, pillé, thésaurisé et revendu l’aide humanitaire à des prix exorbitants.
Des informations parfaitement authentifiées composées de vidéos, de témoignages de gazaouis et d’aveux d’agences de l’ONU, ont montré que le Hamas et ses revendeurs ont accaparé la grande majorité des cargaisons d’aide alimentaire. Des civils ont signalé que la nourriture était revendue à des prix gonflés ou distribuée uniquement aux proches du Hamas. L’ONU elle-même a admis que « près de 90 % » de l’aide envoyée à Gaza avait été « interceptée » avant d’atteindre ses destinataires.
Une mère gazaouie a déclaré à la BBC : « Je jure n’avoir rien vu de l’aide. Elle entre à Gaza, mais on la vole et elle disparaît. » Ce n’est pas un incident isolé. C’est la norme sous le régime du Hamas. Pourtant, les agences de l’ONU et les médias persistent à accuser Israël, et non l’entité qui vole et accapare la nourriture.
Les motivations du Hamas pour voler la nourriture et en priver la population civile sont multiples. Mais avant toute chose, l’accaparement de cette nourriture donnée gratuitement a permis au mouvement islamiste de la revendre à la population civile afin de financer ses opérations militaires. Selon certaines estimations, le Hamas aurait retiré un profit de 500 millions de dollars de la revente de l’aide humanitaire volée. La thésaurisation offrait également l’avantage de limiter l’offre et donc de maintenir des prix élevés – un objectif clé de cette tactique. Des prix élevés sont en effet nécessaires au succès de la guerre de l’information que mène le Hamas : sans pénurie dans la rue, les prix chuteraient et fragiliseraient le discours sur la famine.
La Fondation humanitaire de Gaza : une distribution d’aide efficace que le Hamas n’a pas toléré
Fin mai 2025, un nouveau système de distribution de l’aide alimentaire a été mis en place à Gaza : la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF). Réparti sur quatre sites dans le sud et le centre de la bande de Gaza, la GHF est un projet américain fonctionnant en étroite collaboration avec les autorités israéliennes. Son objectif est d’alimenter les familles gazaouies en court-circuitant les réseaux de distribution du Hamas. La GHF opère avec une grande transparence logistique, suivant les livraisons grâce à des codes-barres et un GPS afin de garantir que les vivres parviennent bien à leurs destinataires.
Selon un rapport du 1er août 2025, rédigé par Andrew Fox de la Henry Jackson Society, le GHF était opérationnel en quelques semaines et livrait jusqu’à 2,5 millions de repas par jour directement aux civils de Gaza : « À la mi-juillet, le nombre cumulé de repas livrés dépassait les 52 millions en 5 à 6 semaines environ, et à la fin du mois de juillet, ce chiffre était encore plus élevé (le GHF a certifié que plus de 100 millions de repas avaient été livrés à la fin du mois de juillet). »
Ce succès a non seulement permis de contourner le Hamas et de réduire son emprise sur l’aide humanitaire, mais il a également mis en lumière l’incapacité des agences de l’ONU à assurer une distribution sûre et fiable. « Alors, qui a commis la tuerie ? », a demandé l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, ajoutant : « C’est une bonne question. Vous pensez vraiment que les sous-traitants américains, ou l’armée israélienne tirent sur les gens ? N’est-ce pas plutôt le Hamas… parce que c’est leur business. S’ils empêchent la population de se nourrir gratuitement, alors ils pourront vendre cette nourriture auparavant distribuée gratuitement. Et de cela, personne ne semble vouloir parler. Pourquoi pas ?
Le GHF a mis en lumière le caractère mensonger de l’accusation de famine portée contre Israël.
Le Hamas a d’abord menacé, puis a attaqué les centres de distribution, mais il a également tout tenté pour intimider les bénéficiaires de l’aide. Le Hamas et certains clans locaux qui lui sont fidèles ont pris pour cible le GHF et son allés jusqu’à assassiner des Gazaouis qui travaillaient pour le GHF. Parallèlement, l’ONU et ses agences ont mené une campagne internationale contre Israël pour ramener la distribution de l’aide dans le giron exclusif des groupes liés à l’ONU. Lors d’un récent cessez-le-feu, le Hamas a exigé le démantèlement complet du GHF.
Parallèlement, une campagne de désinformation a été menée au plan international accusant l’armée israélienne de tirer sur les Gazaouis qui venaient s’approvisionner, tuant certains d’entre eux. Il existe même une page Wikipédia, verrouillée et non modifiable, intitulée « Meurtres lors de la distribution d’aide humanitaire dans la bande de Gaza en 2025 » qui relate la chose suivante comme un fait : « Depuis le 27 mai 2025, en pleine famine, plus de 1 965 civils palestiniens en quête d’aide ont été tués et des milliers d’autres ont été blessés dans la bande de Gaza sous les tirs des Forces de défense israéliennes (FDI), de gangs armés et d’entrepreneurs embauchés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). »
Fin juin et juillet 2025, les médias internationaux, dont la BBC et PBS, ont fait écho aux allégations d’Anthony « Tony » Aguilar, ancien sous-traitant du GHF, qui a affirmé que les sites humanitaires de Gaza avaient été le lieu de « crimes de guerre » et que des soldats sous-traitants de Tsahal avaient utilisé une force aveugle contre la population. Le GHF a rapidement riposté, expliquant qu’Aguilar avait été licencié le 13 juin pour fautes à répétition, comportement erratique et conflits explosifs avec le personnel. Le GHF l’a également accusé d’avoir fabriqué et antidaté des documents pour étayer ses affirmations. The Times of Israel a repris la présentation faite par le GHF de métadonnées de fichiers qui ont permis de discréditer le récit d’Aguilar. Cela n’a pas empêché certains médias traditionnels de colporter le « témoignage » d’Aguilar sans mettre en garde contre sa crédibilité douteuse et de le présenter comme un courageux lanceur d’alerte.
L’idée que Tsahal tire sur des civils attirés par d’un dispositif d’aide que les Israéliens ont eux-mêmes mis en œuvre est risible. En facilitant la mise en contact des Gazaouis et du GHF, Israël a érigé un mur stratégique entre les besoins quotidiens de la population et le Hamas et les zones sous contrôle du Hamas. Pourquoi l’armée israélienne attaquerait-elle les Gazaouis qui se rendent sur les sites de distribution ?
Les déclarations quotidiennes de décès dus aux tirs de Tsahal sur les sites de distribution d’aide humanitaire proviennent toujours du personnel des hôpitaux contrôlés par le Hamas ou de témoignages non vérifiés. Il n’existe aucune vidéo d’un tel incident, alors que chaque mouvement à Gaza est enregistré sur un smartphone avant d’être largement diffusé. Si les soldats de Tsahal avaient effectivement tué un seul civil sur un site de distribution d’aide humanitaire, des preuves visuelles auraient immanquablement étayé cette affirmation.
L’arme de la faim
Le colonel John Spencer, titulaire de la chaire d’études sur le combat urbain à West Point a parfaitement analysé la tactique alimentaire du Hamas. « Lorsqu’une milice organise la famine au sein de sa propre population », a-t-il récemment écrit à propos du Hamas, « il instrumentalise cette privation en vue d’obtenir un poids politique et moral. »
Fin juillet 2025, les médias ont largement fait état du millier de camions d’aide alimentaire, qui attendaient d’être récupérés aux portes de Gaza par les prestataires de l’ONU. La quantité de nourriture ainsi stockée au soleil aurait suffi à nourrir Gaza pendant des semaines. Lorsque les agences de l’ONU ont invoqué des problèmes de logistique et de sécurité pour acheminer l’aide, le GHF a proposé de contribuer gratuitement à son acheminement. L’ONU a refusé.
Que le Hamas affame la population civile de Gaza ne devrait surprendre personne. Les lance-roquettes dans les écoles, les armes dans les hôpitaux, la dissimulation de stocks de nourriture, les entraves à la distribution de l’aide humanitaire sont des opérations qui ont les mêmes finalités politiques. Elles ne sont pas menées en dépit des souffrances qu’elles causent, mais parce qu’elles causent des souffrances. Les articles qui sont publiés ensuite sur les enfants souffrant de famine et sur les prix exorbitants des denrées alimentaires à Gaza visent à susciter l’indignation internationale – non pas contre le Hamas, mais contre Israël.
Exploiter les enfants malades à des fins de propagande
Concernant la famine, les manipulations émotionnelles les plus violentes ont concerné l’instrumentalisation d’enfants malades dans les campagnes médiatiques. Trois affaires très médiatisés révèlent à quel point ces mises en scène ont été trompeuses.
Prenons le cas de Wateen Abu Amouna. La BBC a diffusé des photos montrant le nourrisson enveloppé dans un sac poubelle parce qu’il était privé de couches et de lait maternisé. Mais d’autres vidéos ont montré le même bébé nourri au biberon et portant des couches, dans les bras d’une mère en bonne santé. Ces contradictions n’ont jamais été épinglées.
Il y a aussi Oussama al-Raqab. Le journal italien Il Fatto Quotidiano a publié en première page une photo de ce qui ressemble à un enfant souffrant de malnutrition sévère, sous le titre « Si c’est un enfant ? ». L’article accompagnait une interview de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens occupés. Mme Albanese a accusé le gouvernement italien de complicité avec la « politique de famine » d’Israël. Il s’est avéré ensuite que l’enfant souffrait de mucoviscidose et avait été transféré en Italie en juin pour suivre un traitement médical. La photo, prise en avril, a fait la Une fin juillet.
Le cas le plus célèbre est celui de Mohammed al-Ma’touq apparu en Une du New York Times. Ce cas de « famine » souffrait en réalité d’une grave maladie génétique. Cette photo cadrée de très près d’un garçon émacié tendrement serré dans les bras de sa mère — une composition classique qui faisait écho à l’iconographie chrétienne de la « Pietà » — est devenue virale et a créé l’image emblématique de la famine à Gaza, alors même que l’état de santé du garçon n’avait rien à voir avec une pénurie alimentaire. Plus tard, la photo complète, non recadrée, a fuité, et chacun a pu voir le frère de Mohammed, bien nourri et en parfaite santé, debout à ses côtés. La photo recadrée trompeuse a été publiée en Une du New York Times et a été vue des dizaines de millions de fois, alors que le « démenti » n’a été publié que sur le compte @NYTimesPR X, qui compte moins de 100 000 abonnés.
Le Dr John Borowski, médecin humanitaire disposant d’une longue expérience acquise dans les centres de réalimentation des camps de réfugiés et dans des hôpitaux ruraux au Kenya, en Ouganda, au Zimbabwe et en Inde– en temps de guerre comme en temps de paix –, a récemment souligné que les vraies famines sont radicalement différentes de celles qu’on pointe du doigt à Gaza. Son expérience de terrain lui a appris que les famines amaigrissent des centaines d’enfants et non des cas isolés. Les images en provenance de Gaza montrent en réalité des enfants malades atteints d’une maladie chronique, comme une paralysie cérébrale ou un cancer. Borowski ajoute : « Les photos habituelles montrent peut-être des masses d’enfants misérables et sales, mais certainement pas mal nourris. (On peut regarder leur ruban MUAC (Mid-Upper Arm Circumference) qui mesure la circonférence du bras d’un enfant pour constater que tout va bien.) De nombreux adultes semblent même en surpoids : quand la nourriture se fait rare, tout le monde maigrit. Des photos d’un enfant présentant un ruban MUAC anormal ont également été utilisées pour « prouver » la malnutrition, mais 3 % des enfants normalement nourris ont un MUAC anormal… la désinformation apparait donc délibérée…
Le dernier bilan des décès dus à la malnutrition fourni par le Hamas a fait état d’un nombre d’adultes victimes de malnutrition deux fois plus important que le nombre d’enfants. C’est totalement absurde. Dans une famine, les deux tiers des décès devraient concerner des enfants, surtout dans une population aussi jeune, dont 50 % ont moins de 18 ans.
Ces distorsions permettent de conclure que les « informations » concernant la famine sont construites en grande partie sur de fausses images et des données erronées, délibérément constituées pour attiser l’indignation contre Israël.
Un canular délibéré
Depuis près de deux ans, le monde est bombardé d’allégations de famine imminente, puis de famine généralisée à Gaza. Mais les faits – chiffres de mortalité, volumes d’aide, témoignages – racontent une tout autre histoire. Il n’y a pas de famine d’origine israélienne à Gaza, et il n’y en a jamais eu.
Ce canular est – avec l’ annonce de la reconnaissance d’un État palestinien par le président français Emmanuel Macron – l’un des éléments qui a redonné au Hamas l’espoir de pouvoir gagner la guerre. C’est pourquoi le Hamas a récemment abandonné un accord de cessez-le-feu et de libération d’otages qui semblait finalisé.
L’engagement de Macron à reconnaître un État palestinien – rapidement rejoint par le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie – et la récente augmentation de l’aide dans les zones contrôlées par le Hamas par le biais de parachutages et de l’augmentation du nombre de camions entrant dans Gaza, ainsi que la diabolisation agressive d’Israël dans les médias et sur la scène diplomatique, ont conduit le Hamas à croire que le temps joue en sa faveur.
Le Hamas sait qu’il n’a aucune chance de vaincre Israël militairement, mais sa propagande a été un succès retentissant. Si la victoire s’obtient en maintenant les civils de Gaza dans la faim et le désespoir, le Hamas est plus que ravi d’en payer le prix.
Pesach Wolicki est co-animateur du podcast « Shoulder to Shoulder ».