L’arbre, planté près de Paris et devenu un symbole de paix et d’espoir, a été scié jusqu’à la base de son tronc. La stèle en mémoire d’Halimi, assassiné en 2006, située juste à côté, n’a pas été endommagée.
Ynet
Un acte antisémite qui choque la France
Indignation et stupeur dans la communauté juive de France après un nouvel acte antisémite odieux : dans la nuit de mercredi à jeudi, des inconnus ont abattu l’olivier planté en 2011 dans la commune d’Epinay-sur-Seine (parc Alcobendas), à 10 km de Paris, en mémoire d’Ilan Halimi, jeune Juif assassiné en 2006 par le « gang des barbares ».
L’arbre, symbole de paix et d’espoir, a été coupé net. L’attaque a été enregistrée par les caméras de surveillance du parc, fermé à cette heure-là, mais la vidéo n’a pas été rendue publique. Des photos de l’arbre détruit ont toutefois circulé dans les médias.
Réactions officielles
Le président Emmanuel Macron a rapidement condamné l’acte : « Abattre l’arbre en mémoire d’Ilan Halimi est une tentative de le tuer une seconde fois. Cela n’arrivera pas : la Nation n’oubliera pas cet enfant français mort parce qu’il était juif. Tous les moyens sont mobilisés pour punir cet acte de haine. Face à l’antisémitisme, la République restera toujours intransigeante. »
Le maire, Hervé Chevreau, a qualifié l’acte d’« antisémite sans équivoque » et a déposé plainte pour dégradation de bien public : « Le fait que seul cet arbre dédié à Ilan Halimi ait été visé montre l’intention délibérée de profaner la mémoire d’une victime de l’antisémitisme. »
Le Premier ministre François Bayrou a publié un communiqué : « Pour Ilan Halimi, cet arbre était un rempart vivant contre l’oubli, arraché par la haine antisémite. Aucun crime ne pourra déraciner la mémoire. Notre devoir primordial est de mener un combat incessant contre le poison mortel de la haine. »
Une blessure pour la communauté juive
Ilan Halimi, âgé de 23 ans à sa mort, est devenu un symbole du traumatisme de la communauté juive française. En 2006, il avait été enlevé parce qu’il était juif, séquestré pendant 24 jours, torturé et assassiné.
Yossi Spitczky, militant pro-israélien, a déclaré : « On ne laisse même pas reposer la mémoire de nos morts. Les Juifs de France doivent cacher tout signe distinctif – kippa, mezouza, étoile de David – et vivent dans la peur constante. Quatre-vingts ans après la Shoah, l’antisémitisme atteint à nouveau un sommet. Il est de la responsabilité directe du président Macron de garantir aux Juifs de France de vivre en sécurité et dans la dignité. »
Une enquête en cours
Les habitants d’Epinay-sur-Seine, sous le choc, ont exprimé leur incompréhension devant la destruction d’un symbole de paix. « Comment peut-on s’en prendre à un tel symbole ? », s’est indigné un riverain dans Le Parisien.
La police locale poursuit l’enquête. Une demande publique a été formulée pour que la vidéo de surveillance soit diffusée, afin d’identifier les auteurs. Laurent Nuñez, préfet de police de la région Île-de-France, a condamné fermement « cet acte honteux » et assuré : « Des procédures judiciaires sont ouvertes. Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs et les traduire en justice. »