L’Iran se retrouve dans une position délicate après les frappes israéliennes du 13 juin, qui ont mis en lumière les failles de son dispositif de défense aérienne. Longtemps vantée par le régime, sa capacité à protéger l’espace aérien national s’est révélée déficiente, marquant un revers stratégique et symbolique. Des images circulant sur les réseaux sociaux suggèrent que certains quartiers sensibles de Téhéran ont été directement touchés, ajoutant à l’embarras du pouvoir.
L’option des groupes mandataires
L’un des leviers traditionnels de l’Iran repose sur ses réseaux de groupes armés alliés. Au Yémen, les Houthis disposent de missiles balistiques et de drones de combat ; en Irak, des milices chiites armées ont déjà mené des attaques contre des cibles israéliennes ou américaines. Ces forces intermédiaires, bien que fragilisées par les récents conflits, restent opérationnelles.
Missiles et drones : un arsenal redoutable
L’Iran a massivement investi dans la technologie balistique et les drones, au détriment de ses forces conventionnelles. Ses missiles à propergol solide ou liquide ont gagné en précision et en portée. En avril 2024, plusieurs centaines ont été lancés vers Israël, démontrant la capacité du pays à mener des frappes à distance.
Ses drones, notamment le modèle Shahed 136, sont capables d’atteindre des cibles avec précision. L’Iran en a fourni à la Russie pour ses opérations en Ukraine, ce qui lui a permis d’enrichir son savoir-faire en matière de guerre technologique. Ces engins peuvent être camouflés et transportés secrètement, ouvrant la voie à des frappes surprises.
La marine iranienne, bien que modeste, dispose de moyens d’action asymétriques. Le Corps des gardiens de la révolution (CGRI) exploite une flotte de vedettes rapides et de navires légers susceptibles d’embarquer des drones ou des missiles. Ces unités peuvent harceler le trafic maritime dans le détroit d’Ormuz ou le golfe d’Oman, des zones stratégiques pour le commerce énergétique mondial.
Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont déjà attaqué des navires dans la mer Rouge. Téhéran pourrait ainsi créer une crise maritime pour détourner l’attention et accroître la pression sur Israël via les acteurs économiques internationaux.
Opérations clandestines à l’étranger
Historiquement, Téhéran n’a pas hésité à mener des opérations clandestines hors de ses frontières. Des complots visant des cibles israéliennes ou juives ont été déjoués dans des pays comme la Turquie, la Grèce ou Chypre. En Amérique latine, en Europe et en Asie, des réseaux affiliés au Hezbollah ont déjà été mobilisés.
Une armée conventionnelle en retrait
Malgré son effectif important, l’armée régulière iranienne reste peu équipée pour affronter un État technologiquement avancé comme Israël. Ses forces aériennes sont limitées, ses équipements vieillissants, et les sanctions internationales compliquent le renouvellement de son arsenal. Toute manœuvre militaire directe contre Israël serait donc risquée et difficilement soutenable.
En revanche, ces forces pourraient être mobilisées pour menacer des bases américaines dans la région ou pour assurer la sécurité intérieure en cas de troubles.
Sur le plan diplomatique, l’Iran a renforcé ses alliances stratégiques. Ses relations avec la Russie, la Chine, le Pakistan et l’Inde lui offrent un soutien indirect sur la scène internationale. Son intégration dans les blocs économiques des BRICS et de l’OCS renforce sa légitimité dans certains cercles diplomatiques.
Téhéran pourrait se présenter comme une victime d’une agression non provoquée pour justifier une demande de soutien militaire ou technologique, notamment auprès de Pékin ou Moscou. Des démarches en ce sens pourraient être menées dans les forums multilatéraux pour contrer Israël sur le plan politique.
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