L’Iran a averti les États-Unis qu’ils sont désormais une cible en raison de leur soutien à Israël – mais ce ne sont pas les seuls visés. Des menaces ont aussi été adressées au Royaume-Uni et à la France, bien que ces deux pays ne participent pas activement à l’opération militaire en cours.
Ma’ariv
L’objectif des frappes menées en Iran depuis vendredi est de ralentir voire anéantir totalement le programme nucléaire iranien. Israël a déjà signalé que d’autres attaques allaient suivre. Dans plusieurs pays, on craint une escalade vers une guerre régionale d’envergure, et le Royaume-Uni est particulièrement préoccupé par cette possibilité.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé qu’il réagirait à l’agression israélienne, mais ses menaces ne visent pas uniquement Israël. Il a également prévenu les États-Unis, qu’il considère comme responsables au même titre, en raison de leur « feu vert » à l’attaque israélienne.
« L’administration américaine portera la responsabilité des conséquences dangereuses des actions irréfléchies d’Israël », a-t-on averti à Téhéran.
Ce sérieux avertissement pourrait ouvrir la voie à des représailles étendues de l’Iran contre des bases militaires américaines au Moyen-Orient, notamment en Irak, au Qatar, à Bahreïn et aux Émirats arabes unis.
Eli Geranmayeh, analyste senior du Moyen-Orient au sein du Conseil européen des relations étrangères, a déclaré : « C’est l’attaque militaire la plus importante que l’Iran ait subie depuis la guerre Iran-Irak dans les années 1980, et elle est perçue à Téhéran comme une déclaration de guerre. »
Selon lui, l’Iran ne croit pas que le gouvernement de Netanyahou ait agi sans l’approbation américaine. Netanyahou a d’ailleurs confirmé hier avoir informé Washington à l’avance de ses intentions.
Le New York Times a rapporté que les États-Unis allaient envoyer prochainement des avions de chasse supplémentaires au Moyen-Orient, indiquant que l’administration Trump se prépare à d’éventuelles attaques iraniennes ou de ses milices par procuration. Des responsables américains ont également indiqué que le Pentagone déployait des navires de guerre et d’autres équipements militaires dans la région afin de protéger ses forces contre d’éventuelles attaques.
Dans son communiqué, l’Iran a également averti que les « soutiens » de Netanyahou subiront des « conséquences graves et étendues », laissant entendre que le Royaume-Uni et la France pourraient eux aussi être entraînés dans le conflit.
Ces deux pays, comme d’autres nations européennes, ont exprimé leur soutien au droit d’Israël à se défendre. En réponse, l’Iran a menacé de frapper des bases et des navires dans la région si une aide était apportée à Israël.
Le Royaume-Uni sur ses gardes
Bien que le Royaume-Uni n’ait pas l’intention de participer à la défense d’Israël contre les attaques iraniennes, l’allusion iranienne aux « soutiens occidentaux » laisse penser que les bases militaires britanniques dans la région pourraient être considérées comme des cibles légitimes par Téhéran, dans le cadre de représailles et de punitions.
Le Royaume-Uni possède des bases aériennes au Qatar, aux Émirats arabes unis, à Oman et à Chypre, ainsi qu’un centre de soutien naval à Bahreïn.
Plus tôt cette année, la Royal Air Force a utilisé des chasseurs Typhoon pour frapper des sites de production de drones houthistes au Yémen, et a également participé à l’interception de missiles iraniens lancés contre Israël l’an dernier.
Si l’Iran décidait d’attaquer des installations militaires britanniques dans le cadre d’une offensive plus large contre Israël et ses alliés, le Royaume-Uni pourrait réagir de la même manière en frappant des cibles iraniennes depuis ses bases dans les pays du Golfe.