La vidéo a été projetée lors de la Conférence internationale de lutte contre l’antisémitisme à Jérusalem
Israj.media – Johanna Afriat
La projection de la vidéo des atrocités documentant le massacre du 7 octobre a plongé dans un silence absolu l’auditorium de la conférence internationale de lutte contre l’antisémitisme, mardi à Jérusalem. Pendant plus de 40 minutes, ministres, ambassadeurs et dirigeants de communautés juives venus de dizaines de pays ont découvert les images insoutenables de cette journée tragique.
Aucun murmure n’a troublé ces longues minutes où défilaient les témoignages visuels du massacre. À l’issue de la projection, organisée dans le cadre de la conférence présidée par le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa’ar, le choc était palpable sur tous les visages. Nombreux étaient ceux qui peinaient à reprendre la parole.
Le vice-Premier ministre moldave Mihai Popsoi (notre photo), également ministre des Affaires étrangères, a été le premier à briser ce silence chargé d’émotion. « Les enfants que je viens de voir dans la vidéo ont l’âge de mes enfants ! », s’est-il exclamé, visiblement bouleversé. « Que ferais-je si j’étais à la place de leur père ? Aujourd’hui plus que jamais, je m’identifie à Israël ! »
Une journée marquée par la mémoire
Cette projection constituait le temps fort d’une journée entièrement dédiée à la lutte contre l’antisémitisme. Les participants – représentants de dizaines de pays, ministres, vice-ministres, ambassadeurs, envoyés spéciaux et dirigeants d’organisations juives – avaient débuté leur programme par une visite solennelle à Yad Vashem.
Dans son allocution, le ministre Gideon Sa’ar a dressé un tableau alarmant de la situation actuelle. « Nous vivons à une époque où l’aspiration ancestrale à détruire le peuple juif se renforce à nouveau », a-t-il déclaré. « Pour nos ennemis, c’est devenu un plan d’action. »
Le chef de la diplomatie israélienne a particulièrement dénoncé les tentatives de « nier à Israël son droit à se défendre », évoquant les « soi-disant tribunaux internationaux » et les appels à l’embargo sur les armes. « Dans notre région, nier le droit et la capacité d’Israël à se défendre signifie une chose : un deuxième Holocauste. Cette fois-ci, sur la terre d’Israël », a-t-il affirmé.
Gideon Sa’ar a également rendu hommage à Yaron Lishinsky et Sarah Milgrim, deux membres du personnel de l’ambassade israélienne à Washington « assassinés lors d’une attaque terroriste antisémite » la semaine précédente.
Danny Dayan, président de Yad Vashem, a pour sa part souligné l’ampleur géographique du phénomène. « Les appels à la destruction de l’État d’Israël proviennent non seulement des salons du pouvoir à Téhéran, mais aussi des tribunes de l’Université Columbia à New York et d’ailleurs dans le monde », a-t-il observé.
« L’antisémitisme, s’il n’est pas traité, risque de prendre des proportions monstrueuses et représentera un risque non seulement pour les Juifs, mais aussi pour toute démocratie », a-t-il mis en garde, appelant à « agir pour l’éradiquer avant qu’il ne soit trop tard ».