Cette action, accueillie avec enthousiasme et surprise, fait suite à la découverte par l’Organisation australienne du renseignement de sécurité (OSR) que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien avait orchestré une série d’attaques antisémites sur le sol australien. Ces attaques ont visé un restaurant casher à Sydney et une synagogue à Melbourne, causant d’importants dégâts matériels et semant la peur au sein de la communauté juive. Heureusement, personne n’a été tué. Les enquêtes ont révélé que le CGRI avait fait appel à des intermédiaires en Australie, notamment des réseaux du crime organisé, pour mener ces attaques, démontrant ainsi la dépendance persistante du régime à des intermédiaires pour poursuivre ses objectifs hostiles à l’étranger.
Malgré le démenti officiel de l’Iran concernant ces allégations, les qualifiant d’infondées et de complot visant à saper les relations irano-australiennes, le gouvernement australien est resté ferme, soulignant que de tels actes de terrorisme et d’antisémitisme ne sauraient être tolérés. Le Premier ministre Anthony Albanese (notre photo), consolidant encore la position australienne, a annoncé son intention de classer le CGRI comme organisation terroriste. Cette décision souligne la nécessité d’une approche proactive et intransigeante face à un régime qui recourt systématiquement à la violence et à l’intimidation, contrastant clairement avec les engagements diplomatiques plus prudents souvent observés de la part de l’Union européenne et de l’Occident.
Les attentats en Australie s’inscrivent dans une tendance plus large d’antisémitisme et de bellicisme du régime iranien à l’encontre des communautés juives du monde entier. La belligérance de l’Iran envers les communautés juives s’étend bien au-delà de ses frontières. Depuis des décennies, l’Iran recourt à la terreur et à l’intimidation pour promouvoir son programme idéologique. Il cible systématiquement les institutions et les personnes juives dans de nombreux pays. L’attentat de 1994 contre le centre communautaire juif AMIA à Buenos Aires a fait 85 morts. Les enquêtes ont révélé que l’Iran avait orchestré cet attentat en coordination avec des agents du Hezbollah, qui l’ont perpétré sous la supervision de Téhéran. En 2024, la justice argentine, qualifiant l’Iran d’État terroriste, a réaffirmé sa culpabilité dans l’attentat terroriste de 1994.
Les prédations de l’Iran ne se limitent pas seulement à l’antisémitisme ; elles s’étendent largement au terrorisme mondial. Ils ont ciblé des Américains et d’autres Occidentaux dans des pays étrangers, à partir des années 1980. L’Iran a été impliqué dans de multiples attaques meurtrières contre les troupes américaines au Liban, tuant des centaines de diplomates et de militaires américains, toutes menées par le Hezbollah sous la direction de Téhéran.
Le régime iranien a également joué un rôle dans les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. En 2018, une décision de justice fédérale américaine a établi que l’Iran avait fourni un soutien matériel à Al-Qaïda avant et après les attentats du 11 septembre, ce qui a donné lieu à une condamnation à plusieurs milliards de dollars pour les familles des victimes.
L’Iran utilise régulièrement des tactiques violentes à l’étranger pour faire avancer ses objectifs stratégiques, en s’appuyant sur des organisations mandataires, afin de pouvoir maintenir un déni plausible.
Le régime a également pris pour cible des dissidents iraniens en exil dans des pays comme l’Irak et la Turquie, et a enlevé et assassiné des individus qui s’opposaient à lui.
Le régime planifie activement des attaques terroristes à l’étranger, utilisant souvent ses missions diplomatiques comme centres de coordination avec des groupes mandataires et de collecte de renseignements.
Sur le plan intérieur, le bilan de l’Iran est tout aussi inquiétant. Le régime réprime régulièrement ses propres citoyens par des mesures brutales, telles que la détention arbitraire, la torture et les exécutions, et fait preuve d’un mépris flagrant pour les libertés civiles et la vie humaine. Les organisations de défense des droits de l’homme ont recensé des cas où même des mineurs ont été soumis à une répression violente, allant jusqu’à la pendaison d’enfants dès l’âge de neuf ans.
Cette double approche – agression extérieure couplée à une répression intérieure – démontre un régime qui prospère grâce à l’intimidation, utilisant des opérations à la fois ouvertes et secrètes pour projeter son pouvoir et maintenir son emprise autoritaire, laissant la communauté internationale exposée à sa menace persistante.
Compte tenu du long passé documenté de l’Iran en matière d’antisémitisme, de terrorisme et de répression intérieure, il est difficile de comprendre pourquoi certains acteurs internationaux ont plaidé en faveur d’un dialogue, de négociations ou d’un allègement des sanctions avec l’Iran. Les ouvertures diplomatiques et les incitations économiques n’ont pas seulement échoué à freiner le comportement agressif du régime ; elles l’ont même enhardi.
La réponse sans équivoque de l’Australie au terrorisme iranien est instructive. En expulsant l’ambassadeur d’Iran, en rompant les relations diplomatiques et en s’apprêtant à désigner officiellement le CGRI comme organisation terroriste, l’Australie a créé un précédent que les pays européens et les autres membres de la communauté internationale feraient bien de suivre.
La fermeture des ambassades et des consulats iraniens, l’expulsion des diplomates et l’arrêt des échanges commerciaux avec l’Iran – et en particulier les sanctions secondaires : l’interdiction des échanges avec les pays qui commercent avec l’Iran – perturberaient ses opérations, limiteraient son influence et enverraient un message selon lequel le modèle d’agression et d’antisémitisme du régime ne sera pas toléré.
Les frappes aériennes israéliennes et américaines sur les sites d’armes nucléaires iraniens, et maintenant la nouvelle position décisive de l’Australie, montrent la voie à suivre : un refus de tolérer le terrorisme d’un régime qui n’a apporté que souffrance et instabilité, tant en Iran que dans le monde entier.
Le Dr Majid Rafizadeh est politologue, analyste diplômé de Harvard et membre du conseil d’administration de la Harvard International Review. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique étrangère des États-Unis.