Deri sur les événements du 7/10 : « À quoi servent les enquêtes ? Tout ce qui arrive — vient directement de la main du Saint-béni-soit-Il »

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Dans un entretien accordé à l’organe de presse de Shas, le président du parti a affirmé que « personne ne peut expliquer exactement ce qui s’est passé » le jour du massacre. À propos de la guerre sur de multiples fronts : « De très grands miracles ont eu lieu. » Au sujet de l’explosion du drone qui a fait des dizaines de blessés à Eilat : « C’est une catastrophe, mais d’un autre côté d’autres drones sont tombés et il ne s’est rien passé. » Deri a appelé à la création d’une commission d’enquête sur le financement des manifestations à Kaplan : « Il faut comprendre ce qui s’est passé et quels intérêts se cachent derrière tout cela. » Et il n’a pas épargné non plus Bennett et Liberman.

Ynet – Shila Fried

Le député Aryeh Deri, président de Shas, est revenu, dans un entretien de fête au journal de Shas HaDerekh, sur les événements du massacre du 7 octobre. « Pourquoi chercher des explications ? », a déclaré Deri dans l’interview accordée au porte-parole de son parti, Asher Medina. « On dit : “C’est à cause de tel commandant”, “c’est parce qu’on ne l’a pas réveillé la nuit”, “c’est parce qu’il n’avait pas la bonne compréhension”. À quoi bon ? Ce sont des paroles vides. Nous, en tant que Juifs croyants, fils de croyants, devons savoir que tout ce qui se passe — tout vient de la main de D’. »

Deri, membre permanent du cabinet de sécurité politique, a ajouté à propos du massacre : « Quelqu’un peut-il aujourd’hui expliquer ce qui s’est passé à Sim’hath Tora il y a deux ans ? Aujourd’hui on publie des enquêtes longues et détaillées, jusque dans les moindres détails, minute par minute, mais à quoi cela sert-il ? Chacun a ses excuses : celui-ci a décrit, celui-là savait, un autre a réfléchi, a analysé, a agi. Et au bout du compte, 6 000 terroristes sont entrés ce jour-là en Israël. Et en près de 100 points différents, ils ont réussi à percer la barrière censée être la plus solide au monde. Une barrière dans laquelle nous avons investi des milliards, et personne ne peut expliquer comment cela s’est produit. »

Il a poursuivi : « Tout ce qui s’est passé ce jour-là est inconcevable : où était ce grand service de renseignement qui sait tout ? Voilà qu’aujourd’hui nous entendons parler de tirs de missiles précis sur des distances de 2 000 à 2 500 km, d’armements lourds, et d’opérations complexes comme celles que nous avons menées en Iran, ou ce que nous faisons presque chaque jour au Liban. Et précisément ici, à Sim’hath Tora — nous sommes restés impuissants. Et d’un autre côté, nous voyons des miracles immenses, il n’y a pas d’autre explication. Personne ne peut dire que c’est la même armée, et personne ne peut expliquer exactement ce qui s’est passé. »

À propos de sa foi dans l’action de la Providence au regard des événements survenus en Israël, du massacre jusqu’au deuxième anniversaire de la guerre, Deri a déclaré : « Il y a d’innombrables commentateurs — tant dans les médias généraux que religieux et orthodoxes. Une foule “d’experts”, des analystes mandatés par l’armée, par l’État, des personnes haut placées, et chacun explique différemment — ce qui s’est passé, comment c’est arrivé, pourquoi c’est arrivé. Si la manœuvre a réussi — il y a une explication. Si elle a échoué — il y en a une autre. Et, dans tout cela, nous oublions de voir la main de D’ dans chaque événement. »

À titre d’exemple, Deri a évoqué l’opération “Am Kelavi” menée lors de la guerre de 12 jours contre l’Iran. « Comment, en quelques minutes seulement, se sont-produits des miracles immenses ? Les gens ne comprennent pas encore aujourd’hui, et dans le monde entier non plus on ne comprend pas comment cela s’est produit, a dit le président de Shas. Plus de dix scientifiques ont été éliminés, chacun chez lui, dans des immeubles différents, et en parallèle les hauts responsables de leur appareil de sécurité, le sommet du commandement. Tout est arrivé exactement aux mêmes heures, la même nuit.
Et, d’un autre côté, quelques mois plus tard, une autre opération — non pas en Iran, mais à Doha au Qatar. Ce n’est pas un pays avec une armée comme l’Iran, mais un État relativement petit et faible. Là, il s’agissait d’une seule cible — d’une seule maison. Et là, nous n’avons pas réussi. On peut dire : certes, d’autres ont été tués, mais le sommet que nous visons — nous ne l’avons pas atteint. Quelqu’un sait expliquer pourquoi ? Il y a des explications, mais je ne les cherche pas. Voilà le problème de notre génération — nous cherchons des explications à tout. Au lieu de dire simplement : c’est la volonté de D’. »

Deri a souligné que « si nous ne savons pas apprécier que tout ce bien vient du Saint-béni-soit-Il, si nous ne savons pas Le remercier pour chaque bienfait qu’Il nous accorde — pour chaque missile tiré qui n’a pas touché, pour chaque roquette lancée qui n’a pas pénétré, pour chaque succès sur le champ de bataille — alors nous sommes des ingrats. » Il a cité en exemple l’explosion du drone houthi à Eilat le mois dernier, qui a blessé des dizaines de personnes. « Quand un drone tombe à Eilat et qu’il y a 22 blessés, dont deux grièvement, d’un côté c’est une catastrophe. Mais d’un autre côté — des centaines et des milliers d’autres drones sont tombés sur l’État d’Israël, et il ne s’est rien passé. C’est un immense miracle. »

Sur l’ampleur du défi sécuritaire d’Israël sur tous les fronts, Deri a déclaré : « Si je dois résumer l’année écoulée, il s’y est produit des miracles très grands, d’une intensité et d’une ampleur presque historiques. Pensez où nous en étions il y a deux ans. Que D’ nous vienne en aide. Israël la forte a été vaincue par une armée de clans, avec des pick-up et des armes. L’honneur d’Israël a été piétiné par le monde. Tous se sont moqués de nous, se sont réjouis de notre malheur. Même si, en apparence, certains nous ont pris dans leurs bras, en pratique ce fut une grande humiliation. Et voici qu’aujourd’hui, grâce à D’, la situation a changé sur une large et claire échelle. Jamais la situation sécuritaire de l’État d’Israël depuis des décennies n’a été comme elle l’est aujourd’hui. »

Dans l’entretien — réalisé avant l’annonce par le président américain Donald Trump de son plan pour mettre fin à la guerre à Gaza — Deri a déclaré, au sujet du Hamas et des otages : « Le Hamas n’a pas été totalement détruit, mais il est important de comprendre : le Hamas a été frappé durement et n’a plus les capacités de menace qu’il possédait il y a deux ans, lorsqu’il opérait avec un système de commandement huilé, sophistiqué et armé. Il reste encore des endroits que nous n’avons pas entièrement nettoyés, et nous y opérons aussi, toujours avec la plus grande prudence à cause des otages qui s’y trouvent. Nous aurions pu, peut-être, terminer plus rapidement. Mais il faut peser le sort des captifs et la vie des civils. »

Au cours de l’interview, Deri a soutenu qu’il fallait créer une commission d’enquête pour clarifier les sources de financement des manifestants opposés au gouvernement. Sans mentionner directement les “manifestants de Kaplan”, il a déclaré : « Ils voient ici un gouvernement stable et solide qui dure depuis longtemps. Une coalition où, certes, tout le monde n’est pas d’accord sur tout, mais qui a une ligne de foi claire : ils croient au Créateur du monde, à la Tora d’Israël, à la terre d’Israël — plus ou moins, et cela unit tout le monde. Et ce public a encore des sujets communs, comme la gouvernance, rendre le pouvoir à la Knesset et au gouvernement et moins au système judiciaire et aux médias.
C’est pourquoi ce groupe, qui n’est pas encore prêt à renoncer, réussit malheureusement à concentrer de l’influence. Certes, il s’agit d’un groupe relativement petit, mais avec beaucoup de pouvoir et des réserves de moyens. Nous avons soudain découvert à quel point ils ont reçu du soutien des États-Unis, du gouvernement démocrate de Biden, des sommes véritablement énormes. Pour cela, il faut créer une commission d’enquête afin de comprendre ce qui s’est passé et quels intérêts se cachent derrière tout cela. Nous savons tous que lorsqu’on veut organiser une manifestation de dizaines de milliers de personnes, cela coûte des millions : panneaux d’affichage, sonorisation, logistique. Une partie des manifestations, surtout celles des grands groupes, est financée par des montants importants. »

« Une attaque ignoble de Bennett contre le public religieux »

À propos du camp opposé au gouvernement actuel, Deri a déclaré : « Il n’y a ici aucun fil idéologique véritable qui les unisse. Qu’y a-t-il de commun entre Naftali Bennett, qui fut autrefois directeur du Conseil de Yesha, un homme de droite affichée, qui, lorsque je siégeais avec lui au cabinet — à l’époque où Eisenkot était chef d’état-major — l’assaillait avec une agressivité extrême sur sa droite, surtout sur les questions de sécurité et de politique étrangère, et ce même Bennett est aujourd’hui partenaire de Yair Golan, de Yair Lapid et même d’Eisenkotcomment cela tient-il ensemble ?
Ou prenez Liberman, lui aussi se trouvait à l’extrême droite, et aujourd’hui il agit de concert avec des gens de la gauche affirmée. Cela montre qu’il n’y a pas ici de véritable idéologie, mais de l’ego. Chacun veut être Premier ministre, chacun est mû par la haine de Netanyahou, la frustration personnelle, des blessures passées. C’est cela qui les unit. Pas des principes, pas une vision du monde, mais haine, honneur et rivalité. Et, à mon grand regret, il y a un public qui ne comprend pas toujours cela. Les gens pensent peut-être qu’il y a là de grands idéologues, des leaders avec une voie. Mais la vérité est qu’il n’y a pas de message authentique, pas de vision claire. »

Deri a ajouté à propos de l’ancien Premier ministre Bennett : « Son attaque ignoble contre le public orthodoxe vise à lui fournir un prétexte pour fuir toutes les questions difficiles auxquelles il doit répondre — comment il a volé les élections et la confiance des électeurs, comment il a promis aux gens qu’il irait seulement avec la droite et, à la fin, il est allé avec la gauche. Au lieu d’affronter ces questions et d’y répondre, il a choisi la voie facile : tourner l’attaque contre les religieux. »

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