Par Jean-Marc Alcalay
Aujourd’hui, chaque observateur éclairé le constate avec effroi : malgré les massacres du Hamas du 7 octobre 2023 contre les israéliens, malgré les prises d’otages, malgré la perversion des organisations terroristes, celle des organismes internationaux, des ONG, des médias, des politiques, des pays qui condamnent Israël et qui de fait, deviennent complices des terroristes, eh bien, malgré tout cet enchainement de conséquences mortifères, l’antisémitisme n’a cessé de croire de façon exponentielle, comme jamais depuis le second conflit mondial. 1000 % pour la seule France et ce, dès le 8 octobre ! Après une courte période de condamnations du Hamas et d’hypocrites « condoléances » envers Israël, dès la riposte de Tsahal, les événements se sont retournés contre l’État juif, et l’antisémitisme, depuis, d’embraser le monde en un cruel retournement des valeurs, oubliant, ou refoulant de façon consciente que le vrai génocide, le vrai crime contre l’humanité a été le seul fait du Hamas et non d’Israël. Mais pourquoi un tel retournement ?
Le XXe siècle a connu le pire des génocides avec 6 millions de morts juifs. L’Europe en a été le vecteur et le monde, son complice, en contingentant l’accueil des Juifs, d’où sans doute une certaine culpabilité des nations, pas toutes bien sûr, qui pendant tout ce siècle se sont bercées de cet adage : « Plus jamais ça ! » Il fallait bien trouver un remède à cette culpabilité. Avec le 7 octobre, et après la riposte israélienne, les antisémites l’ont enfin trouvé, enfin, le pensent-ils ! Depuis, ils libèrent leur haine des Juifs et d’Israël, et c’est comme s’ils se lavaient des fautes de leurs pères pour renaître à nouveau en hommes neufs, enfin pardonnés de leur antisémitisme ancestral et que la Shoah avait contenu tant bien que mal sous le couperet surmoïque de la culpabilité des hommes et des nations, pourtant acteurs et complices de cette barbarie génocidaire. Supposons donc que la culpabilité des nations après la Shoah soit une hypothèse plausible. Voilà donc que la riposte israélienne tant attendue par son ampleur bien légitime a servi de prétexte à retourner le peuple victime en peuple génocidaire. Les antisémites, bien conscients que cette accusation est fausse, la martèlent néanmoins, espérant qu’enfin elle puisse entrer dans les cerveaux mous des hommes et des États qui détestent Israël, Ainsi les victimes juives d’hier deviennent-elles les bourreaux juifs d’aujourd’hui. Hélas, cela risque de perdurer même au-delà d’un arrêt de la guerre en Israël et ses ennemis.