Et les arguments contre !

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L’accord : mode d’emploi d’un nouveau 7 octobre

par Haïm Berkovits, Coordinateur de Israël Is Forever

Permettez-moi de ne pas partager l’euphorie qui semble régner chez certains autour de cet « accord historique ». On voudrait nous le vendre comme une victoire politique, un Oslo revisité où Israël aurait su préserver ses lignes rouges. En réalité, cet accord n’est rien d’autre qu’un poison, pire encore que les accords maudits d’Oslo. Ceux qui se réjouissent feraient mieux de prier pour que les barbares de l’autre côté refusent ce texte, car s’ils l’acceptent, Israël s’engagera dans une descente aux enfers programmée. Israël paie déjà le prix du sang. Cet accord transforme ce prix en prime. Le langage est policé, la mécanique est brutale : récompenser la violence, restaurer ses moyens, neutraliser Tsahal, externaliser notre sécurité. Le résultat logique n’a qu’un nom : un 7 octobre bis.

Donald Trump a offert à Binyamin Netanyahou un cadeau rhétorique d’une redoutable intelligence politique : valider publiquement le refus d’un « État palestinien » pour permettre à Bibi de rentrer à Jérusalem en brandissant une victoire de façade : « Vous voyez, j’ai refusé l’État palestinien ». Stratagème pur : on retire l’étiquette qui fâche, on conserve l’architecture qui l’installe. Le cœur du coup consiste à anesthésier l’opinion israélienne par une formule rassurante, tout en verrouillant, point après point, les mécanismes qui reconstituent un proto-État hostile : « Conseil de la paix » sous tutelle internationale, administration « technocratique » palestinienne, force de stabilisation (ISF), police locale « vérifiée », zone économique spéciale, flux massifs d’aide, calendrier de retrait de Tsahal, DDR maquillé, « réforme » de l’AP et « horizon politique » piloté par Washington. L’ensemble forme une chaîne continue : délégitimer la présence israélienne, externaliser la sécurité, recapitaliser l’appareil ennemi et, au bout de la piste, offrir une souveraineté de fait.

Bibi peut couper le ruban d’une victoire imaginaire ; sur le terrain, on prépare la défaite réelle. La suite n’apporte pas la paix : elle installe les conditions d’un prochain choc, démilitarisation de papier, libérations massives, reconstruction duale des capacités, frontières rendues poreuses par la « normalisation ». Voilà le piège : une concession symbolique pour obtenir l’essentiel. Et l’essentiel, pour nous, s’annonce pire.

Point par point, pourquoi chaque clause nous mène au désastre :

Gaza « démilitarisée » ? L’illusion dangereuse

On nous promet une bande de Gaza démilitarisée, libre de terrorisme. Trois jours avant, Binyamin Netanyahou lui-même rappelait que 90 % de la population de Gaza est pro-Hamas et pro-terroriste. Comment imaginer que cette population livrera docilement ses armes, comme Vercingétorix déposant son glaive aux pieds de César ? Le Hamas ne désarmera jamais. Tout au plus, il se réorganisera, attendant l’opportunité de frapper encore. Nous ne récolterons qu’une génération supplémentaire abreuvée de haine, campée à quelques centaines de mètres de nos villes.

« Re-développer Gaza pour ses habitants » La récompense du terrorisme

Ce que dit l’accord. Reconstruction rapide « humanitaire ». La récompense suit le massacre. Plus l’attaque est féroce, plus le chèque est gros. Les ressources « civiles » redeviennent capacités duales : routes = logistique, ciment = tunnels, écoles = endoctrinement. « La bande de Gaza sera redéveloppée au bénéfice de ses habitants », nous dit-on. Mais de fait, ce texte proclame une fois encore que le terrorisme paie. Plus vous massacrez, plus vous êtes récompensés. Les Gazaouis danseront dans leurs ruines en célébrant leur « victoire » : tuer du Juif rapporte.

« Fin immédiate de la guerre + retrait initial de Tsahal + gel des lignes »

Ce que dit l’accord. Cessez-le-feu total, retrait sur une ligne convenue. Pourquoi c’est dangereux. On suspends l’offensive avant l’atteinte des buts de guerre. La guerre cesserait immédiatement, Tsahal se retirerait, et les lignes de front seraient gelées. Or, les objectifs initiaux étaient clairs : l’éradication du Hamas et la libération des otages. Avec cet accord, le Hamas survit. Les otages, quant à eux, reviendront pour beaucoup dans des cercueils, et le prix payé sera exorbitant.

« Tous les otages rendus sous 72 h » Le prix du sang

Ce que dit l’accord. Reddition « immédiate » des vivants et des morts. Dans les 72 heures, tous les otages, vivants ou morts, seraient rendus. Mais qui croit vraiment que le Hamas sait où sont tous nos otages ? L’histoire de Ron Arad plane encore sur nos consciences. Promesse invérifiable. Certains otages resteront hors radar ; la douleur nationale demeure, l’illusion de « retour total » explose en plein vol.

« Libération de 250 perpétuités + 1 700 détenus (post-7/10), femmes et mineurs inclus ; 15 corps gazaouis pour chaque otage tombé »

Ce que dit l’accord. Échange massif. Pourquoi c’est dangereux. Récidive garantie : réseaux réactivés, prestige accru, incitation aux enlèvements futurs. On relâche des tueurs à quelques kilomètres de nos villes. On institutionnalise le kidnapping comme levier stratégique. Des violeurs, des assassins, des dépeceurs retrouveront leur liberté. Rappelons-nous : lors de l’échange de Gilad Shalit, nous avions offert au monde Sinouar. Voilà où cela mène. Libérer ces monstres, c’est préparer le prochain 7 octobre.

Amnesty pour les cadres « repentis du Hamas » + sortie sûre pour ceux qui veulent partir : le leurre de la grâce

L’accord accorde aux membres du Hamas la possibilité de déposer les armes et d’obtenir une grâce, une aumône politique pour des criminels. Qui vérifiera la sincérité de cette « conversion » ? Qui supervisera la reddition de ces armes ? Les garanties proposées, une « supervision internationale », des panels et des promesses, reposent sur des institutions qui ont déjà failli ou sur des acteurs régionaux aux intérêts opaques.

En deux mots : un blanchiment politique de cadres opérationnels.

Dépôt d’armes cosmétique, réinsertion opportune, exfiltration = sauvetage d’états-majors en vue du prochain cycle.

« Aide internationale massive immédiate : eau, électricité, hôpitaux, boulangeries, engins de déblaiement ».

On nous parle de milliards pour reconstruire Gaza : hôpitaux, écoles, infrastructures. En réalité, on reconstruira d’abord le « métro de Gaza », ces tunnels que Tsahal a partiellement détruits. Les écoles rouvriront pour enseigner la haine du Juif, les hôpitaux redeviendront des caches d’armes. Et l’ONU, le Croissant-Rouge, toutes ces institutions si « neutres », seraient chargées de distribuer l’aide. Où étaient-elles quand Gaza se transformait en forteresse terroriste ?

Sans contrôle militaire israélien, ces flux alimentent la remise en condition de la machine adverse : engins = dégagement de tunnels, énergie = communications, chantiers = couvertures.

« Distribution par ONU, agences, Croissant-Rouge ; Rafah rouvre dans les deux sens ». Ce que dit l’accord. Mécanisme « neutre ».

Une neutralité théorique, une capacité pratique limitée. Rafiah bilatéral = risque de flux non maîtrisés. Les acteurs « indépendants » deviennent tampons politiques, pas des pare-feux sécuritaires.

« Administration provisoire par un comité technocratique palestinien sous un “Conseil de la paix” (Trump + Blair, etc.) jusqu’au retour d’une AP “réformée” » Un « Conseil de la Paix » grotesque, une farce dirigée par des célébrités diplomatiques

L’idée d’un organe international de transition, chapeauté par des personnalités comme Donald Trump et Tony Blair, sonne grandiloquente. Mais derrière le spectacle médiatique se cache une vérité simple : quelque chose présidé par des puissances étrangères masque la réalité d’un transfert de souveraineté et d’un abaissement des lignes rouges d’Israël. Qu’on me dise : où trouvera-t-on des technocrates palestiniens dont les mains ne soient pas couvertes de sang. Et au bout de ce processus, c’est l’Autorité palestinienne, ce négationniste Mahmoud Abbas et ses sbires, qui prendront le relais. Faut-il rappeler que l’AP a les mêmes objectifs que le Hamas, mais avance plus lentement ? Leur clef, toujours épinglée à leur veston, reste celle de Jérusalem.

C’est de la fiction Fiction technocratique. Les « neutres » sortent du même terreau. Le véritable transfert s’opère vers une AP qui n’a jamais renoncé à l’objectif stratégique : grignoter Israël sous vernis diplomatique.

Zones économiques spéciales et cadeaux diplomatiques, « Plan économique de Trump élaboré par des experts ayant bâti des villes modernes au Moyen-Orient »

Une zone économique spéciale, des droits de douane préférentiels… autant de cadeaux pour transformer une défaite d’Israël en victoire palestinienne. Et sous couvert de « libre circulation », un droit de retour masqué s’installe : demain, la population de Gaza gonflera au rythme des « retours ». Des cadres juridiques et de rentes de la sorte pérennisent des autorités hostiles. On verrouille économiquement ce qu’on prétend neutraliser militairement.

« Hamas et autres factions exclus de la gestion ; toutes les infrastructures terroristes détruites ; démilitarisation sous supervision internationale avec rachat d’armes et réintégration »

Une farce répétée. Ce que dit l’accord. Désarmement « contrôlé ». Pourquoi c’est dangereux. Vocabulaire contre réalité. Rachat = stockage différé ; réintégration = reconstitution ; supervision internationale = dilution des responsabilités. Et qui supervisera la démilitarisation ? Le plan propose une force internationale temporaire (ISF), la formation d’une police palestinienne supervisée et des garanties régionales. Mais l’histoire récente (et les accords d’Oslo) nous ont appris l’illusion des garanties extérieures : l’Égypte, la Jordanie, les pays européens,? Sissi ? Macron ? Ou ces mêmes forces internationales qui ont couvert les violations d’Oslo ? Aucune nation n’a démontré qu’il peut éradiquer les tunnels, bloquer les trafics, neutraliser les réseaux clandestins. Les frontières se ferment et s’ouvrent selon des intérêts qui n’alignent pas avec notre sécurité. Qui nous assure que demain il n’y aura pas de nouveaux flux d’armes par des voies détournées ? (L’Égypte devait déjà empêcher les trafics. Résultat : des autoroutes souterraines d’armes ont proliféré.) Personne. On ne confie pas sa survie à des tiers.

« Israël n’occupera ni n’annexera ; retrait de Tsahal par étapes jusqu’au transfert complet ; présence sécuritaire périphérique seulement »

Le remake d’Oslo, Tsahal se retirerait, comme à Oslo dans les zones A. Résultat prévisible : le vide sera immédiatement rempli par le terrorisme.

« Si le Hamas refuse ou traîne, l’aide et l’arrangement continuent dans les zones “propres” passées de Tsahal à l’ISF »

Ce que dit l’accord. Avancer « malgré tout ». C’est une récompense de l’obstruction. Le Hamas garde l’initiative : freiner, tester, profiter. Les « zones propres » deviennent vitrines pour sa propagande.

« Dialogue interreligieux sur tolérance et coopération pour changer les récits »

Ce que dit l’accord. Pédagogie de la paix. On nous promet encore un « dialogue interreligieux », une réforme de l’Autorité palestinienne, puis une voie crédible vers un État palestinien. Faut-il rire ou pleurer ? C’est une photocopie des illusions d’Oslo. La doctrine ne se dissout pas par colloque, elle se dissout par dissuasion et neutralisation des capacités.

« Les États-Unis piloteront un dialogue pour un horizon de coexistence, paix et prospérité »

Ce que dit l’accord. Parrainage américain, un cadre diplomatique qui fige la pression… sur Israël. À chaque « avancée », notre marge d’action se rétrécit ; la leur respire.

Conclusion : Il est immoral de jouer avec la sécurité nationale pour du court terme. Le salut d’Israël repose sur une seule réalité incontestable : notre souveraineté et notre force. La sécurité ne peut être externalisée à des mécanismes incertains ni confiée à des assemblées internationales ou à des « conseils » dirigés par des célébrités politiques. Seule une stratégie qui combine pression militaire ciblée, présence déterminée et politique d’élimination des capacités terroristes apportera réellement la sécurité.

Cet accord est un Oslo 2.0 déguisé, mais pire : il est négocié dans la profondeur émotionnelle du traumatisme post-7 octobre, lorsque notre peuple est le plus vulnérable. Refuser d’être en état d’alerte moral et stratégique, c’est trahir notre mémoire. Ceux qui célèbrent aujourd’hui l’apparente fin de la guerre doivent mesurer qu’ils peuvent être en train de signer le ticket pour un nouveau massacre demain.

Le temps des illusions est révolu : il faut dire non à cette reddition.

Et dire oui à la seule certitude qui protège notre peuple : la force d’Israël et la résilience de son peuple (tiens, on pourrait également parler de l’aide divine…).

On nous promet avec cet accord la fin des sirènes ; on nous livre le silence trompeur qui précède la prochaine déflagration. Cet accord n’apaise pas la guerre ; il avance vers le prochain 7 octobre.

1 Commentaire

  1. L’accord est fictif et n’aura jamais lieu B.H car le hamas a deja refuse poussant Israel vers son destion sans intervention americaine.

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