Confronté aux appels internationaux à un embargo sur les armes et aux suspensions temporaires des livraisons américaines, Israël a choisi de renforcer sa résilience stratégique en créant un nouvel organisme dédié à sa défense à long terme. Ce nouveau service, baptisé « Administration de l’armement » ou « Direction des munitions », sera placé sous l’autorité du directeur général du ministère de la Défense, Amir Baram (notre photo), et se donne pour mission de piloter la chaîne logistique des armements et de dynamiser la production nationale.
Cette nouvelle administration sera chargée de plusieurs fonctions essentielles :
. Détecter les lacunes d’armement, en évaluant les manques actuels et anticipant les besoins futurs.
. Gérer les partenariats extérieurs, qu’il s’agisse de contrats d’achat, de co-production ou de transfert de technologie.
. Suivre les stocks critiques au niveau national, afin de garantir une disponibilité immédiate en cas de crise.
. Développer la capacité de production d’urgence, en cas de montée en puissance des opérations militaires.
. Assurer la coordination entre l’armée, les agences de sécurité et le secteur industriel, pour garantir une adaptation fluide entre exigences opérationnelles et capacités techniques.
. Centraliser les relations inter-ministérielles, en instaurant un point de convergence entre les ministères de la Défense, des Finances, de l’Économie et les autorités de régulation.
La crise actuelle a également mis en lumière la pression croissante exercée par la scène internationale. Plusieurs pays (Belgique, Canada, Espagne, Italie, Pays-Bas, Japon) ont imposé des restrictions à l’exportation d’armes vers Israël, invoquant des préoccupations liées aux droits de l’homme et au droit international. Même si les États-Unis et l’Allemagne continuent à fournir des équipements, le climat diplomatique complexe fragilise les chaînes d’approvisionnement traditionnelles.
Dans ce contexte, la Direction des munitions apparaît comme une réponse stratégique : moins de dépendance, plus d’autonomie, et une meilleure réactivité en temps de crise. Elle permet également de structurer efficacement la réponse en cas de coup dur sur le plan international.
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