À Tel-Aviv, un phénomène inquiétant met les autorités en alerte : des adolescents étrangers, souvent sans papiers et livrés à eux-mêmes, sont enrôlés dans des réseaux criminels et utilisés comme exécutants de basses œuvres. Le gang SSQ, originaire du quartier populaire de Shapira, en est devenu l’exemple le plus frappant. En quelques mois, ce groupe d’adolescents a glissé de la marginalité vers une implication directe dans les activités d’une des organisations criminelles les plus redoutées du pays.
« C’est une génération sans contraintes ni frontières », alerte l’inspecteur Ofir Goldenthal, chef adjoint de la brigade des crimes violents de Tel-Aviv. « Certains de ces jeunes ne savent ni lire ni écrire, mais ils acceptent de tirer sur des commerces, de menacer des familles ou de lancer des explosifs, sans comprendre la portée de leurs actes. »
L’organisation criminelle de Ramla, dirigée par Ismail Jarushi – un trentenaire bien connu des services de police – a su tirer parti de cette main-d’œuvre juvénile, corvéable à merci. L’enquête révèle que Jarushi, conscient d’être surveillé de près, aurait orchestré à distance les agissements du gang SSQ. Il a récemment été placé en détention, prolongée de quatre jours, en attendant l’issue de l’enquête.
La police a rassemblé des preuves suffisantes pour engager des poursuites contre douze membres du gang, dont quatre mineurs. Parmi les actions retenues : une tentative d’extorsion auprès d’un commerçant de Tel-Aviv, avec menace armée et coups de feu, pour le forcer à payer des frais de « protection » dépassant les centaines de milliers de shekels.
Le parallèle est fait avec les plateformes de livraison : « Le système est compartimenté, structuré, presque industrialisé. Chaque mission a son tarif, chaque exécution suit un protocole. C’est du crime à la commande », explique un enquêteur.
La révélation de cette collaboration entre le gang SSQ et le monde souterrain de Ramla jette une lumière crue sur une jeunesse en dérive, délaissée par les structures sociales et happée par la violence. Des enfants de l’immigration, souvent invisibles, deviennent les instruments dociles d’un système mafieux implacable.
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