Nouvelle flottille vers Gaza
Une nouvelle flottille en route pour Gaza, malgré les blocages israéliens
Un mois après l’interception d’un navire pro-palestinien au large des côtes israéliennes, une nouvelle expédition maritime humanitaire se prépare à quitter l’Italie. Le navire Handala, affrété par la coalition internationale Flottille de la Liberté, entend mettre le cap sur la bande de Gaza en début de semaine prochaine. À son bord, environ 18 militants et des cargaisons d’aide humanitaire destinées à la population gazaouie.
Il est important de comprendre le nom accordé à ce navire : Handala est une figure allégorique nationale de la Palestine. Le personnage est créé en 1969 par le dessinateur de presse Naji al-Ali et prend sa forme actuelle en 1973. Handala devient alors la signature des caricatures de Naji al-Ali et un emblème de l’identité palestinienne. Le personnage a été décrit comme « décrivant la guerre, la résistance et l’identité palestinienne avec une clarté étonnante ». C’est ce dessin que nous utilisons pour illustrer le présent article.
Cette initiative s’inscrit dans une série de tentatives citoyennes visant à contourner le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza depuis 2007. L’objectif affiché reste le même : dénoncer l’encerclement de l’enclave palestinienne et réclamer un accès humanitaire direct, en dehors de tout contrôle israélien.
Cette nouvelle tentative intervient quelques semaines seulement après l’échec d’une précédente mission. Le Madeleine, navire battant pavillon britannique, avait alors pris la mer avec douze militants à bord. Mais il avait été intercepté par les forces spéciales navales israéliennes (Flotte 13) avant d’atteindre Gaza.
Les autorités israéliennes avaient rapidement diffusé des images de l’abordage, insistant sur le traitement pacifique des passagers. On y voyait des soldats israéliens offrant de l’eau et des sandwiches aux militants, avant de les rapatrier vers leurs pays d’origine.
Le navire Handala, nouveau symbole
Le Handala, qui doit prochainement quitter les côtes italiennes, porte le nom d’un personnage emblématique de la résistance palestinienne, souvent utilisé comme symbole d’opposition à l’occupation. Il sera le nouveau visage d’une mobilisation civile internationale qui s’appuie sur les principes du droit humanitaire, tout en contournant les canaux diplomatiques traditionnels.
Les organisateurs, regroupés sous la bannière de la Flottille de la Liberté, affirment que l’embargo empêche l’arrivée de produits de première nécessité, notamment de la nourriture, du carburant, et du matériel médical. Selon eux, il est indispensable d’ouvrir une voie d’acheminement autonome, sans dépendre du filtrage exercé par Israël ou l’Égypte.
Une stratégie israélienne assumée
Face à cette nouvelle tentative, les autorités israéliennes ne cachent pas leur détermination à empêcher toute brèche dans le dispositif de sécurité maritime. L’État hébreu maintient que ce blocus est essentiel pour empêcher le Hamas, au pouvoir à Gaza, de se réarmer ou de recevoir une aide détournée à des fins militaires.
Le rôle des militants internationaux
La présence de figures médiatiques comme Greta Thunberg dans les précédentes campagnes de la flottille a donné une visibilité accrue au mouvement. Bien que la militante écologiste ait été empêchée de se rendre sur place lors de la mission précédente, son nom reste associé à l’initiative, contribuant à attirer l’attention des médias et des opinions publiques européennes.
Si le Handala parvient à prendre la mer dans les jours à venir, il fera face à un obstacle quasi certain : une interception militaire, sans doute suivie d’un renvoi des militants vers leurs pays d’origine. Mais pour les organisateurs, chaque mission – qu’elle aboutisse ou non – reste une forme de protestation politique et médiatique, destinée à maintenir la pression sur la scène diplomatique internationale.