Il n’y a pas de désespoir dans ce monde !

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Autour de la table de Chabbath, 517 Vayéchev

Le’ilouï nichmath Chelomo Yirmiyahou ben Ra’hel tihié nichmato Tserora bitsror ha’haim (Chelomo Fe’hima)

Il n’y a pas de désespoir dans ce monde !

De Yossef à Hanoucca 

Dans la paracha, Yossef, après avoir été jeté dans le puits par ses frères, sera vendu à une caravane des fils de Yichma’ël. Le verset souligne que cette caravane transportait toutes sortes de bonnes odeurs et encens. Or Rachi rapporte un fait intéressant, que d’une manière générale nos cousins arabes avaient (déjà) l’habitude de transporter du naphte et autres dérivés pétroliers. Cependant explique Rachi, puisque Yossef est captif, alors Hachem a fait en sorte qu’il ne soit pas indisposé par de mauvaises odeurs tout le long du trajet. Ce qu’on appelle la Providence divine qui garde les pas du Tsadik. Formidable ? Le rav Pogromanski zatsal interprète d’une autre manière ce fait. Yossef, qui est alors jeune adolescent de 17 ans se retrouve vendu en tant qu’esclave. A l’époque, on s’en doute, il n’existait pas de syndicat d’esclaves (!). Leurs conditions de vie étaient inhumaines. De plus, Yossef provenait d’une maison extraordinaire car son père, Ya’akov, était le grand Tsadik de la génération. Donc le coup était d’autant plus dur, se trouver seul, éloigné de tous ses proches vers une destination inconnue, et surtout c’étaient ses propres frères qui l’avait abandonné sans miséricorde vis-à-vis de lui. Si on s’était arrêté là, Yossef avait toutes les chances de tomber dans une profonde tristesse… Or, dans ce tableau des plus noirs, il s’est déroulé quelque chose de complètement inhabituel : la caravane de ses oppresseurs transportait des bonnes odeurs. Explique le rav, c’était un clin d’œil du Ciel à Yossef, pour lui signifier que malgré cette grande obscurité, Hachem veillait sur lui, le protégeait et était présent à ses côtés. Donc ces encens n’avaient pas uniquement l’utilité de chasser les mauvaises odeurs, c’était surtout pour le renforcer afin qu’il ne flanche pas devant les grandes épreuves qui l’attendaient.

Dans le même ordre d’idée, le rav Eliahou Diskin chelita  explique ce même  phénomène par rapport ‘Hanoucca ! Nous connaissons les faits : à l’époque du deuxième Temple, les Grecs ont décrété que le peuple juif ne devait plus étudier la Tora ni faire les Mitsvoth ! Or, comme vous le savez certainement, un Juif sans la Tora ressemble à un poisson que l’on sort de son aquarium, n’est-ce pas ? C’est alors qu’une poignée de vaillants Cohanim ont pris les armes pour combattre l’empire grec, et les résultats ont été BIEN au-delà de toutes les espérances : les Tsadikim ont vaincu la plus grande puissance du monde en terre sainte ! Formidable. Seulement les choses ne se sont pas arrêtées là, car au moment de la ré-inauguration du Temple (qui avait été profané par les hellénistes dits « éclairés »), les Cohanim trouvèrent une petite fiole d’huile pure qui devait brûler une seule nuit dans le Candélabre. Or le prodige a été qu’elle a duré huit jours (le temps de refaire de l’huile pure). Et depuis, d’années en années, de générations en générations, le Clall Israël commémore le miracle de l’allumage. Cependant, on doit se demander pourquoi les Sages ont choisi de commémorer l’allumage du candélabre et non la victoire armée? Le rav répond, que cet allumage miraculeux est un signe du Ciel comme toute l’histoire de ‘Hanoucca : la victoire militaire, c’était aussi un grand miracle, car, de tous temps, il a existé des gens qui minimisent le miracle divin en disant, cette fois-là que la réussite est militaire : c’est normal ! Les Cohanim sont des gens exceptionnels, etc… Donc le miracle de la petite fiole a dévoilé que toute cette histoire n’a été qu’un seul grand prodige. Pour nous aussi, des fois quand la vie n’est pas forcément parsemée de roses, alors Hachem envoie des petits signes même dans ces périodes sombres afin que nous ne baissions pas les bras. Il faut juste ouvrir les yeux. Ein Yiouch ba’olam !

Le sippour : qui veut son « ‘Et ratson » ?

Cette fois notre sippour véridique nous ramènera à plus d’une centaine d’année au cœur de l’Europe Centrale, en Roumanie. C’est le rav Mena’hem Broyer qui rapporte ces faits. Il s’agit d’un homme, semble-t-il ‘hassid, de la communauté, observant (on l’appellera Moché) qui n’avait pas d’enfants. Fréquemment il se rendait chez son rabbi : le Admour de Stéphenesk (rabbi Avraham Mattitiahou), pour qu’il le bénisse afin d’avoir une descendance et à chaque fois le rav lui répondait évasivement.

Une fois, Moché reçoit une lettre officielle provenant des impôts qui l’invite à se présenter au tribunal (commercial) pour être juger car il est accusé d’avoir fait des exactions dans le domaine financier.

A l’époque, l’Etat roumain n’était pas encore communiste mais il ne fallait pas rigoler avec les lois. Moché a eu très peur, car il était susceptible de payer une somme exorbitante au trésor de l’Etat. Il prit conseil auprès d’un très bon avocat qui lui confirma la complexité de son cas et la sévérité de la peine qu’il encourait (si cela se réalisait, il devra vendre tous ses biens et prendre un prêt bancaire pour payer le reste de l’ardoise…). Cette fois, c’est avec grande anxiété qu’il prend la route de Stéphenesk (bourgade en Roumanie) pour rencontrer son rav et lui demander quoi faire. Moché lui raconta tous ses déboires avec le fisc et le supplie de lui donner un conseil, une bénédiction pour s’en sortir la tête haute. Le rav se tut, lèva ses yeux vers le Ciel puis dit : « Des Cieux, on t’envoie cette grosse épreuve. Si tu l’as reçoit avec amour (sans te rebeller et ni en devenir malade) et que tu payes cette amende alors tu mériteras d’avoir un enfant cette même année ! Tout dépend de qu’elle manière tu acceptes ta peine.« 

Moché réfléchit puis répondit d’une manière toute inhabituelle : « Si c’est ainsi je préfère gagner mon argent et surtout ne pas perdre mes biens… ! » L’Admour était épaté de la réponse de Moché, c’était bien la première fois qu’on lui répondait d’une telle manière : préférer son capital à ses enfants (n’est-ce pas mes lecteurs !?) ! Moché comprit l’étonnement du rav, il rajouta : « C’est sûr que je veux un enfant, seulement une bonne partie de mes biens appartiennent à des orphelins et veuves qui ont placé leur argent dans mes mains afin que je le fasse fructifier. Si l’Etat me taxe d’une si grosse dette et fait main basse de ce que je possède, c’est sûr que mes clients vont en pâtir et perdront leur argent. Je ne veux pas être gagnant sur le compte des orphelins (semble-t-il que dans son cas juridique il serait exempt de rembourser ses dépositaires) ». L’Admour était cette fois étonné de la droiture de Moché et fit une prière : « Que ce soit la volonté du Ciel que tu gagnes le jugement » Puis ils se séparèrent et le rav lui demanda qu’il vienne le voir pour lui annoncer le verdict du procès.

Le jugement penchera en faveur de Moché qui réussit à prouver son innocence (semble-t-il qu’à l’époque on pouvait être juif et gagner en terre roumaine contre des fausses accusations). Moché revint voir l’Admour cette fois avec une face radieuse et lui expliqua les conclusions du procès. L’admour lui dit : « Maintenant que tu es innocenté, rend l’argent en dépôt aux orphelins et veuves et le reste de ce que tu as gagné (lors de ce procès) fais-en une grande Tsedaka aux institutions communautaires (ndlr : peut-être qu’il avait déjà l’adresse mail de votre feuillet préféré « Autour de… »pour soutenir sa parution en Roumanie… d’ailleurs j’avais à l’époque de la famille du côté de Jassi), et grâce à ces dons tu mériteras d’avoir cette année un garçon ! » Moché, qui était un bon élève du Rabbi, fit exactement comme l’Admour lui dit de faire : il rétrocéda tous les dépôts de ses clients puis fit une très grande Tsedaka… La même année il mérita d’avoir un fils après de nombreuses années d’attentes…

Un peu plus tard, l’Admour expliqua à ses Hassidims ce qui s’était passé (et comme l’auteur de votre feuillet est un peu ‘Hassid sur les bords, alors on prêtera attention aux paroles de l’Admour…). « Dès fois il existe dans notre vie des « ‘Eth ratson/ des moments propices » qui sont accordés des cieux. C’est fort probable que ces moments ne reviennent pas de sitôt pour la personne. Quand est-ce qu’on sait si c’est un « ‘Et (éte) ratson » ? Si l’homme voit devant lui un effort particulièrement difficile à faire. Par exemple pour Moché c’était d’accepter une grosse perte sans se rebeller contre Hachem. Accepter la chose demande beaucoup de Emouna/Foi et de grandes forces enfouies en soi. Seulement le fait qu’il voulait à tout prix son argent et ne pas accepter de payer l’amende, normalement il aurait dû rester toute sa vie sans enfants. Mais puisqu’il a fait l’inverse de sa nature (il a préféré ne pas recevoir la bénédiction de recevoir un enfant pour honorer sa parole vis-à-vis des orphelins), de la même manière Hachem a été au-delà des lois générales, Il lui donnera une descendance. Moché a mérité d’un autre « ‘Eth Ratson »/ moment de grâce supplémentaire. Fin de l’histoire véridique.

Conclusion de cette semaine, des fois l’homme doit faire face à toutes sortes d’épreuves pas tellement agréables… Ce sont des moments où si nous les affrontons avec Emouna, sachant que cela provient du Ciel, alors nous aurons surmonté l’épreuve et nous pourrons accéder à une grande délivrance.

Et toujours comme dit rabbi Na’hman ben Feigué : « Ein yiouch ba’olam/ il n’y a pas de désespoir dans ce bas-monde… »

Coin Halakha : Hanoucca tombe cette année ce dimanche soir 14 décembre. Au moment de l’allumage de notre Hanoukia (à la tombée de la nuit), on accomplit la Mitsva à condition que notre allumage dure au minimum une demi-heure. Donc il faudra veiller que depuis le départ on ait placé un volume d’huile suffisant pour brûler cette demi-heure (ou que les bougies aient cette durée minimale) et qu’on ait placé notre allumage à l’abri des intempéries afin que les bougies puissent brûler ce laps de temps (note : les bougies de cire qui sont placées les unes à côté des autres (très proches) brûlent plus rapidement, à cause de la chaleur, en conséquence, on ne sera pas rendu quitte de notre allumage). Si on a fait attention à toutes ces conditions, même si elles s’éteignent par accident (dans la demi-heure) on n’aura pas besoin de les rallumer car on a déjà accompli la Mitsva. Dans le cas contraire, par exemple qu’il n’y avait pas le volume suffisant d’huile (ou des bougies trop petites) ou que l’emplacement ne permettait pas qu’elle perdure durant la demi-heure, on devra rallumer la Hanoukia dans un endroit à l’abri sans berakha (Choul’han ‘Aroukh 673.2, MB sq 25).

Durant l’allumage on n’aura pas le droit d’en tirer profit, uniquement les regarder. Par exemple on n’aura pas le droit d’utiliser les lumières pour allumer un autre feu (sa gazinière) ou simplement de lire un livre à leur lueur. C’est pourquoi on allumera le « chamach », la bougie supplémentaire (qui ne fait pas partie des 8 bougies) et elle nous permettra de tirer profit (je peux allumer un autre feu à partir de la flamme du chamach ou lire, car je profite de cette bougie supplémentaire).

On allumera à la tombée de la nuit, après ce temps, on pourra continuer à allumer toute la nuit avec les bénédictions d’usages dans la condition qu’il y ait du monde, par exemple le va et vient des passants de la rue. Dans le cas où on allume dans la maison (et pas à l’extérieur) : si l’heure est tardive, on ne pourra allumer avec les bénédictions d’usages que si les gens de la maison sont éveillés et qu’ils voient l’allumage. Dans le cas où tout le monde dort (et si on allume à l’extérieur, qu’il n’y a pas de passants) on allumera sans bénédictions (673. 2 sq 11). Si on a raté un allumage (une nuit complète) on continuera à allumer (avec bénédictions) les autres nuits.

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold

Tél : 00972 55 677 87 47

E-mail : dbgo36@gmail.com

Une bénédiction de bonne santé à Eliahou ben Jeanette Zaïza parmi les malades du Clall Israël.

Une berakha à Mendel Melloul et à son épouse (Raanana) dans ce qu’il entreprend, la parnassa et dans l’éducation.

Une berakha de bonne santé à Daniel Zana (Paris) et de la réussite et du na’hath des enfants.

Une berakha à ma ‘havrouta Yits’hak Gal Yaabets et son épouse (Elad) pour une bonne santé et du na’hat avec les enfants.

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