Prof Michael Ayache
Le discours d’Emmanuel Macron sur l’Iran illustre parfaitement les dérives d’une diplomatie française qui a perdu le sens des réalités et refuse de nommer l’ennemi le terrorisme islamiste d’état.. Face à un régime que le président français qualifie lui-même de « menace existentielle », l’Élysée persiste dans une naïveté diplomatique qui confine à l’irresponsabilité.
Macron continue d’appeler à « la reprise du dialogue » et à « la conclusion d’un accord » avec un régime qu’il reconnaît pourtant s’être « affranchi de toutes ses obligations vis-à-vis de la communauté internationale ». Cette obstination à vouloir négocier avec des mollahs qui ont rompu toutes leurs promesses révèle une incompréhension fondamentale de la nature totalitaire du régime islamiste iranien.
Comment peut-on sérieusement envisager de faire confiance à un pouvoir qui a accumulé « près de 40 fois plus d’uranium enrichi que ce qui lui était autorisé » tout en multipliant les déclarations génocidaires contre Israël ?
La position française devient franchement surréaliste quand Macron déclare que « renverser un régime par la force serait une erreur stratégique », estimant que ceux qui ont voulu « changer des régimes par des frappes militaires ont commis des erreurs ». Cette leçon d’histoire sélective ignore délibérément que ce même régime iranien « porte une lourde responsabilité dans la déstabilisation de toute la région » et « soutient le Hamas, le Hezbollah, les Houthis ». Faut-il rappeler au président que « l’apaisement face aux dictatures n’a jamais porté ses fruits et que la fermeté reste le seul langage que comprennent les tyrans ? »
L’ambiguïté cultivée par Macron – cette stratégie du « ni soutien, ni condamnation » – crée une équivalence morale inacceptable entre les bourreaux et leurs victimes. Quand le président appelle « toutes les parties à la plus grande retenue pour éviter l’escalade », il place sur le même plan un régime terroriste et les démocraties qui tentent de s’en défendre. Cette relativisme moral est d’autant plus choquant que Macron admet paradoxalement que les frappes israéliennes « ont permis de réduire des capacités d’enrichissement » et « ont donc des effets qui vont dans le sens recherché ».
La France de Macron préfère ainsi préserver un statu quo confortable avec un régime criminel plutôt que de soutenir fermement nos alliés démocratiques. Cette approche timorée et contradictoire non seulement affaiblit la crédibilité de la France sur la scène internationale, mais contribue également à minimiser dans l’opinion publique la réalité d’une menace que le président qualifie pourtant d’existentielle. En refusant de prendre parti clairement contre un régime qui menace « la région, l’Europe et plus généralement la stabilité collective », Macron fait preuve d’un aveuglement idéologique qui met en danger la sécurité de la France et de ses alliés.
Cette diplomatie de salon, héritée des erreurs du passé, montre une fois de plus l’incapacité de la Macronie à défendre les valeurs occidentales face à leurs ennemis déclaré, cette meme Macronie qui se refuse de lutter contre les menaces de l’islamisme en France.