Israël face à des choix dramatiques

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L’envoyé américain a atterri dans la région alors qu’en Israël on discute des prochaines étapes dans la guerre à Gaza.
• La raison qui a provoqué son arrivée en urgence : Israël est sur le point de prendre des mesures qui pourraient repousser les négociations de plusieurs mois, et son intention est de tenter d’exploiter la chance d’un accord.
• Pour Trump : « Le moyen le plus rapide de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza est que le Hamas libère les otages et se rende. »
• Netanyahou a rencontré Witkoff.

Un dilemme israélo-américain : Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président américain Donald Trump, a atterri ce matin (jeudi) en Israël. La visite intervient à un moment dramatique où Israël doit prendre une décision : comment poursuivre la guerre à Gaza. Le Premier ministre Netanyahou et l’envoyé Witkoff se sont rencontrés, et auparavant, Trump avait tweeté, dans ce qui est perçu comme une menace : « Le moyen le plus rapide de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza est que le Hamas libère les otages et se rende. »

Witkoff est arrivé ici en raison des deux principales préoccupations d’Israël et de nombreux pays dans le monde : la poursuite des combats à Gaza et la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Le dilemme des dirigeants politiques et sécuritaires en Israël se fait plus aigu face aux images choquantes provenant de Gaza – faut-il aller vers un accord de cessez-le-feu et de libération des otages, ou intensifier la guerre jusqu’à l’occupation et l’annexion de territoires dans la bande de Gaza.

La deuxième raison majeure de la visite de l’envoyé spécial de Trump est les images troublantes qui sortent de Gaza et la forte pression internationale exercée sur Israël pour fournir une aide humanitaire importante aux habitants de la bande. Witkoff devrait visiter l’un des centres d’aide de la fondation américaine GHF afin d’avoir une impression directe de la dure réalité humanitaire dans la bande, et notamment de la famine qui s’est répandue dans de nombreuses zones.

Tentatives de faire avancer un accord sur les otages

Witkoff entend bien les voix des deux côtés. Il comprend que le Hamas continue de camper sur ses positions, et il a même indiqué lui-même qu’il perçoit un certain durcissement de leur part, un message qui provient aussi du président Trump. Néanmoins, son message ici est clair : ne pas fermer la fenêtre encore ouverte pour parvenir à un accord, avant qu’Israël n’adopte des mesures qui pourraient repousser les négociations de longs mois, voire une année entière.

Witkoff entretient un contact direct avec certaines familles des otages et a promis par le passé de tout faire pour obtenir un accord. C’est précisément pour cette raison que le fait qu’aucune rencontre avec les familles ne soit actuellement prévue suscite des interrogations – on vérifie s’il s’agit de considérations techniques – mais en coulisses, des efforts sont faits pour rapprocher les parties durant cette visite.

Le besoin de Witkoff d’améliorer la situation humanitaire à Gaza découle non seulement d’une préoccupation pour les habitants de la bande, mais aussi de la pression publique et politique exercée aux États-Unis. Trump lui-même, qui critique rarement Netanyahou, s’est exprimé publiquement à ce sujet, disant qu’il n’était pas d’accord avec lui concernant la situation dans la bande et reconnaissant qu’il y avait une famine à Gaza. L’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Yechiel Leiter, des membres du Congrès et d’autres responsables font également pression pour élargir l’aide humanitaire.

Un carrefour : un accord ou l’intensification de la guerre

Israël se trouve actuellement à un carrefour crucial et doit décider s’il faut avancer vers un accord et profiter des derniers instants de négociations ou choisir l’escalade, ce qui pourrait élargir la guerre à de nouvelles dimensions. Witkoff, considéré comme capable de faire la médiation et de faire pression du côté américain, est peut-être venu dans une dernière tentative pour arrêter cette dynamique.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un envoyé officiel de l’administration actuelle, le simple fait qu’il soit ici, en pleine coordination, indique l’ampleur de l’implication américaine, même si elle n’est pas toujours publique. Qu’il réussisse ou non à convaincre les parties de faire preuve de souplesse, il est clair que ce qui se passe dans les heures et les jours à venir déterminera en grande partie la suite des événements pour les semaines – voire les mois – à venir.

JForum.fr

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