Malgré les déclarations officielles sur la cohérence de la stratégie israélienne, les critiques se multiplient. Le mouvement Tzav 9, qui regroupe des protestataires, dénonce la poursuite des livraisons de ravitaillement vers Gaza : « Contrairement aux objectifs de la guerre, cet échec criminel se poursuit quotidiennement, permettant à des centaines de tonnes d’équipements et de carburant de parvenir aux terroristes du Hamas », accusent-ils.
Ces tensions reflètent une fracture entre la volonté affichée du gouvernement et la perception d’une partie de la population, qui estime que les choix actuels compromettent la sécurité des soldats comme la libération des captifs.
Les proches des prisonniers détenus à Gaza sont parmi les plus virulents. Ils réclament que le gouvernement accepte un accord global susceptible d’assurer le retour de tous les otages et la fin de la guerre. Lors d’une conférence de presse, plusieurs familles ont accusé Benjamin Netanyahu de freiner volontairement les négociations.
Einav Zangauker, mère de Matan, un otage détenu depuis plus de 680 jours, a exprimé son désarroi : « Nous étions tout proches d’un accord le mois dernier. Mais comme lors des précédentes négociations, le gouvernement a choisi de le saboter. Mon fils et d’autres otages continuent de souffrir dans les tunnels du Hamas. » Elle accuse le Premier ministre de privilégier ses intérêts politiques au détriment de la vie des captifs.
Dans le même esprit, Yehuda Cohen, père d’un soldat en captivité, Nimrod, s’est dit lassé des « accords partiels » constamment repoussés : « Le Hamas parle d’accord incomplet, Netanyahu évoque des conditions impossibles, et pendant ce temps nos enfants restent prisonniers. Nous voulons un accord global, sans nouvelles manœuvres. »
Netanyahu et la pression internationale
Face à ces critiques, Benjamin Netanyahu se défend en soulignant que le Hamas serait désormais sous « immense pression », preuve selon lui que la stratégie israélienne porte ses fruits. En déplacement auprès de la division de Gaza, il a répété qu’Israël ne renoncerait pas tant que le mouvement islamiste n’aura pas cédé.
De son côté, l’ancien président américain Donald Trump a pris la parole sur son réseau Truth Social, affirmant que « les otages restants ne seront libérés que lorsque le Hamas sera confronté et détruit ». Ces propos s’inscrivent dans une ligne dure, soutenant implicitement la politique israélienne de poursuivre la guerre jusqu’à une victoire militaire totale.
Une impasse persistante
La situation demeure cependant bloquée. Les précédentes tentatives de trêve ou d’accord d’échanges ont échoué à cause de désaccords entre les parties. Pour les familles d’otages, le temps joue contre elles : chaque jour qui passe met en péril la vie de leurs proches et entraîne de nouvelles pertes parmi les soldats israéliens.
Entre guerre et négociation
Israël se trouve donc à la croisée des chemins : maintenir la ligne dure jusqu’à l’effondrement du Hamas ou accepter un compromis international visant à sauver les otages. Les appels pressants des familles, les critiques des mouvements civils et la pression des alliés étrangers pourraient bien peser sur les décisions à venir.
Mais à ce stade, une certitude demeure : tant que les otages ne sont pas libérés, toute perspective de fin de guerre reste suspendue.
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