Israël et le Hamas : un dialogue indirect s’amorce à Doha sous haute tension
Alors que le conflit à Gaza persiste, les espoirs d’un cessez-le-feu durable reprennent forme à travers des pourparlers indirects entre Israël et le Hamas, organisés au Qatar. Une délégation israélienne doit s’envoler dans les prochaines heures vers Doha, comme l’a confirmé le bureau du Premier ministre. Cependant, la déclaration précise que les récentes modifications exigées par le Hamas sur la proposition d’accord sont jugées « inacceptables » par Israël.
Cette nouvelle tentative de médiation intervient dans un contexte particulièrement sensible. Selon des sources saoudiennes relayées par la chaîne Asharq, l’objectif principal des discussions à venir sera d’examiner les mécanismes concrets de mise en œuvre d’un accord de cessez-le-feu, à travers des échanges indirects entre les deux camps.
Le projet d’accord récemment transmis aux autorités israéliennes s’écarte de celui publié précédemment dans une version traduite en arabe. Bien que les changements soient considérés comme mineurs dans la forme, ils touchent à des aspects cruciaux du dispositif prévu, notamment en ce qui concerne l’acheminement de l’aide humanitaire.
Le Hamas refuse que des entreprises américaines soient impliquées dans la distribution de cette aide, réclamant que cette tâche revienne exclusivement aux agences de l’ONU et au Croissant-Rouge. Ce point, qui semble technique, est en réalité hautement stratégique. Il soulève des inquiétudes du côté israélien, notamment sur la perte de contrôle des circuits logistiques et la possible infiltration de matériel à usage militaire.
Des négociations complexes et progressives
Selon plusieurs sources proches du dossier, l’architecture de l’accord en discussion s’articulerait autour d’un processus graduel. Un haut responsable israélien, tout en reconnaissant les divergences actuelles, a affirmé que « le moment est venu de négocier » et qu’il serait regrettable de laisser passer cette opportunité. Toutefois, il a rappelé que le chemin vers un accord ne se compte pas en heures, mais en jours.
Le poids émotionnel de la société israélienne
En Israël, le débat autour de cet accord ne se joue pas uniquement sur le plan politique et diplomatique. Le siège des familles des personnes enlevées a réagi avec émotion aux grandes lignes du texte. Ces familles, dont certaines vivent dans l’incertitude depuis plus de 600 jours, dénoncent la lenteur des processus et les « sélections douloureuses » imposées par les accords partiels.
Un équilibre délicat à trouver
Le principal point de blocage reste la durée et les garanties du cessez-le-feu. Le Hamas exige que les médiateurs, et notamment les États-Unis, s’engagent à empêcher toute reprise des hostilités une fois la trêve de 60 jours écoulée. En parallèle, l’organisation souhaite que les négociations ne soient pas interrompues à l’issue de cette période, mais qu’elles se prolongent jusqu’à la signature d’un accord de paix global.
Dans les prochains jours, les discussions de Doha devront concilier ces exigences contradictoires pour espérer poser les bases d’un cessez-le-feu durable. Rien n’est encore acquis, mais l’ouverture de ce dialogue indirect représente, malgré tout, une étape significative dans la recherche d’une sortie au conflit.