Israël prépare le retour de milliers de ses ressortissants

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Alors que le ciel israélien demeure fermé aux vols commerciaux à la suite des menaces croissantes en provenance de l’Iran, un vaste plan de rapatriement des ressortissants bloqués à l’étranger a été approuvé. Dans un contexte sécuritaire tendu, les autorités israéliennes annoncent le lancement de vols spéciaux de sauvetage dans un délai maximal de 72 heures.

Selon la chaîne N12, ce dispositif mis en place par le ministère des Transports avec l’aval du ministère de la Défense prévoit un rythme très contrôlé : deux atterrissages par heure, uniquement durant les heures de clarté. Depuis la fermeture de l’aéroport Ben Gourion jeudi dernier, des dizaines de milliers d’Israéliens – entre 50 000 et 100 000 – se retrouvent ainsi coincés à travers le monde, sans perspective immédiate de retour.

Cette situation engendre une profonde détresse pour de nombreux citoyens expatriés ou en déplacement temporaire. Certains témoignent de leur désarroi émotionnel. Un homme interrogé par la presse confie avec amertume : « Je devrais être là pour protéger ma famille », bien qu’il conserve une confiance totale en l’armée israélienne pour assurer la sécurité du pays.

Pour Eden, bloquée au Portugal, le choc est double, à la fois national et personnel. Elle déplore non seulement la séparation d’avec ses proches, mais aussi les frais imprévus de séjour prolongé dans un pays où elle ne dispose ni de logement ni de réseau familial. Néanmoins, elle souligne avec gratitude la solidarité de la communauté israélienne à l’étranger, qu’elle considère exceptionnelle par rapport à d’autres cultures.

La détresse est aussi psychologique. C., mère d’une adolescente scolarisée en internat, se dit « dévastée » et à bout mentalement, peinant à gérer cette séparation brutale. Elle insiste sur l’angoisse ressentie en sachant sa fille de 14 ans seule en Israël dans un contexte de guerre.

Partout sur les réseaux sociaux, les appels à l’aide se multiplient. Des parents âgés sont bloqués sans médicaments, d’autres se trouvent coincés à Chypre ou en Grèce après l’annulation de leurs vols en correspondance. Des internautes utilisent des groupes Facebook pour lancer des appels ou offrir un hébergement temporaire. À New York et au New Jersey, le Hostage Families Forum a même mis en place un formulaire pour recenser les besoins en logement des Israéliens en transit, témoignant d’une mobilisation spontanée.

Cependant, dans cette vague d’entraide, les autorités mettent en garde contre des initiatives douteuses. Le ministère israélien des Affaires étrangères a alerté sur un site web intitulé Lion Nights, qui prétendait offrir de l’aide aux Juifs de la diaspora. Selon les services de renseignement, il pourrait s’agir d’une tentative malveillante visant à collecter des informations sensibles sur des familles israéliennes et juives à l’étranger. La consigne officielle est claire : ne jamais remplir ce type de formulaire sans vérification et contacter en cas de besoin le Centre de crise du ministère, accessible 24h/24.

Ce moment de crise révèle une fois de plus la résilience d’une population dispersée mais unie, capable de se mobiliser rapidement, même à des milliers de kilomètres de son pays. Il met également en lumière les limites logistiques d’un État en situation d’urgence sécuritaire, contraint de jongler entre mesures de protection intérieure et assistance aux citoyens dispersés à travers le globe.

Tandis que les vols de secours s’organisent, une course contre la montre s’engage. Dans l’attente de leur retour, les Israéliens de l’étranger oscillent entre confiance en leurs institutions et vulnérabilité face à une réalité qui dépasse largement leurs attentes de voyageurs. Pour beaucoup, ce sentiment d’impuissance ne fait que renforcer leur lien à la terre qu’ils espèrent retrouver au plus vite.

Jforum.fr

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