La Norvège est désormais considérée par Israël comme potentiellement plus hostile que l’Irlande, notamment en raison des positions du ministre des Affaires étrangères Espen Barth Eide
Jérusalem a rejeté la demande du Premier ministre norvégien de se rendre en Israël, invoquant un « moment inopportun ». Une décision qui intervient dans un contexte de relations diplomatiques au point mort depuis le 7 octobre.
Jonas Gahr Støre a confirmé au quotidien norvégien DN que sa demande de visite avait été refusée par les autorités israéliennes. « Voilà la justification » qu’on lui a opposée, a-t-il déclaré laconiquement. L’information a été confirmée par des sources israéliennes à Ynet.
Le Premier ministre norvégien attribue ce refus à l’engagement de son pays sur plusieurs dossiers sensibles : le soutien aux recours contre Israël devant la Cour internationale de Justice, la reconnaissance d’un État palestinien en mai 2024, et le désinvestissement d’entreprises israéliennes par le Fonds souverain norvégien. « Je pense que certains membres du gouvernement israélien réagissent ainsi envers les pays qui se sont opposés à la guerre à Gaza et ont reconnu l’État palestinien », a commenté Støre.
L’idée de cette visite a germé lors du sommet organisé par Donald Trump à Charm el-Cheikh le mois dernier, où Støre a rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et plusieurs dirigeants mondiaux. Le Premier ministre norvégien espérait s’entretenir avec des responsables régionaux pour définir le rôle de son pays dans la reconstruction de Gaza et « la prochaine phase du développement régional ».
Les relations entre Oslo et Jérusalem ont atteint leur point le plus bas depuis la guerre à Gaza. La Norvège est désormais considérée par Israël comme potentiellement plus hostile que l’Irlande, notamment en raison des positions du ministre des Affaires étrangères Espen Barth Eide.
Deux semaines après le début de la guerre, lors de la conférence internationale du Caire, Eide a été le seul ministre occidental des Affaires étrangères à condamner Israël sans exiger la libération des otages. Il a également comparé Israël à la Russie à trois reprises, affirmant que « l’Europe perdait en crédibilité » en ne traitant pas les deux pays de la même manière.
La Norvège a également appuyé la demande du procureur de la CPI Karim Khan d’émettre des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, arguant dans un avis juridique que les accords d’Oslo n’empêchaient pas les Israéliens d’être jugés par la Cour pénale internationale.



























