La demande de la BBC secoue Israël après la fin de la guerre

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Après le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, l’Union des journalistes étrangers en Israël, en collaboration avec la BBC, Reuters, l’AP et l’AFP, demande au gouvernement israélien de permettre un accès immédiat et libre à Gaza, arguant que l’interdiction d’entrée pour les journalistes porte atteinte à la liberté de la presse.

Ma’ariv – BBC (photo : REUTERS/Henry Nicholls)

Après la signature du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, l’Union des journalistes étrangers en Israël (FPA) appelle le gouvernement à permettre un accès immédiat à Gaza pour la presse internationale. Cette demande fait suite à des exigences similaires faites ces dernières semaines par 21 pays, dont les représentants ont rencontré la semaine dernière les dirigeants mondiaux en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, ainsi que par la BBC, l’AP, Reuters et l’AFP.

« Assez de prétextes et de tactiques de retardement », indique un communiqué de l’Union publié sur le site Ha’ayin Hashvi’it.
« Les restrictions sur la liberté de la presse doivent cesser. »

Le communiqué rappelle que « des journalistes étrangers ont couvert de nombreuses guerres meurtrières de manière indépendante ces dernières années, telles que celles en Irak, en Afghanistan et en Ukraine. »

Une longue demande pour un accès à Gaza

Depuis les deux dernières années, la demande pour que les journalistes étrangers aient accès à Gaza n’a cessé de se faire entendre. Le gouvernement israélien et l’armée ont imposé une interdiction d’entrée pour les journalistes sans autorisation préalable et sans coordination avec le porte-parole de l’armée israélienne.

Il y a environ deux mois, plus de 100 journalistes, photographes et correspondants de guerre ont signé une pétition demandant « un accès immédiat et sans contrôle à Gaza pour la presse étrangère ». Cette pétition, signée par des journalistes de premier plan travaillant pour des agences de presse internationales, faisait partie de l’initiative « Freedom To Report » lancée par le photographe primé André Lyon.

Les nouvelles directives d’entrée à Gaza

Fin juillet, Walla a révélé de nouvelles directives concernant l’entrée d’acteurs civils, professionnels et internationaux à Gaza. Selon des documents distribués par le ministère de la Défense et l’armée israélienne, une politique claire a été mise en place pour garantir que toute activité civile dans la bande de Gaza se fasse sous une surveillance étroite et une coordination avec tous les responsables de sécurité, tout en assurant la sécurité maximale de l’État d’Israël et l’empêchement de tout abus des autorisations humanitaires.

Le processus d’entrée des journalistes et d’autres professionnels à Gaza nécessite un enregistrement détaillé et une approbation stricte, comprenant la soumission de listes nominatives des participants, des précisions sur les objectifs des actions, des équipements technologiques et des informations de communication. Les demandes sont examinées par la Coordination des opérations gouvernementales dans les territoires, le Commandement Sud et le Shabak (service de sécurité intérieure israélien). Chaque autorisation est soumise à un contrôle de sécurité individuel et peut être annulée à tout moment si un danger pour la sécurité est suspecté.

Réactions internationales à la situation à Gaza

Récemment, la Comité pour la protection des journalistes (CPJ), accompagné de 16 autres organisations de défense des droits humains et de la presse, a adressé une demande officielle aux dirigeants de l’Allemagne, de l’Italie et de la République tchèque pour suspendre partiellement ou complètement l’accord entre l’Union européenne et Israël. La pétition est motivée par des accusations de violations des droits humains, notamment la liberté de la presse, dans le cadre du conflit israélo-palestinien.

Contexte du partenariat entre l’UE et Israël

L’accord entre l’Union européenne et Israël régit le cadre juridique et institutionnel de la coopération politique, économique et médiatique. Cet accord établit des droits et des obligations mutuels, y compris des clauses commerciales qui exigent un marché ouvert et un commerce équitable.

Récemment, la Commission européenne a proposé de suspendre certaines « dispositions commerciales » de l’accord, arguant qu’Israël viole des principes fondamentaux tels que la dignité humaine, la démocratie et la liberté d’expression. Dans des lettres envoyées à l’Allemagne, l’Italie et la République tchèque, la CPJ et les organisations partenaires soulignent que la poursuite de la coopération dans sa forme actuelle accentuerait les atteintes à la liberté de la presse dans la zone de guerre.

D’autres pays membres de l’UE, dont l’Allemagne, l’Italie et la République tchèque, ont exprimé leur opposition claire à cette démarche. Ils estiment que suspendre l’accord affecterait les relations diplomatiques, perturberait les coopérations stratégiques et déséquilibrerait les rapports de force avec Israël.

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