Professeur Michael Ayache
La conférence franco-saoudienne à l’ONU sur la « solution à deux États » représente un scandale diplomatique majeur qui illustre parfaitement la faillite de la politique étrangère française sous Emmanuel Macron. Cette initiative constitue ni plus ni moins qu’une trahison des valeurs républicaines et une capitulation inacceptable face au terrorisme international.
Il faut dire les choses clairement : en organisant cette mascarade diplomatique au moment précis où des otages israéliens croupissent encore dans les tunnels de Gaza, la France se rend complice du Hamas. Cette temporalité n’est pas fortuite, elle révèle l’opportunisme cynique d’un président qui préfère faire de la politique spectacle plutôt que de défendre fermement des alliés démocratiques. L’annonce de la reconnaissance de l’État palestinien par Macron constitue une récompense directe accordée aux terroristes qui ont perpétré les massacres du 7 octobre 2023.
Cette dérive diplomatique française s’inscrit dans une logique plus large de renoncement aux principes républicains. Quand le Hamas applaudit officiellement les déclarations du président français, cela devrait constituer un signal d’alarme pour tous les républicains attachés aux valeurs de la France. Au lieu de cela, l’Élysée persiste dans cette voie suicidaire qui transforme la diplomatie en instrument de propagande terroriste. Cette validation du terrorisme par la diplomatie européenne révèle une dérive idéologique catastrophique où l’angélisme progressiste prend le pas sur la défense de nos intérêts stratégiques.
L’ONU, cette institution décadente et inefficace, devient le théâtre privilégié de ces gesticulations stériles qui ne servent qu’à donner bonne conscience à des dirigeants déconnectés des réalités du terrain. Pendant que Paris organise ses « conférences mises en scène », les véritables enjeux sécuritaires sont négligés : libération des otages, démantèlement des capacités terroristes, garanties de sécurité pour Israël. Cette inversion des priorités témoigne d’une incompréhension fondamentale des mécanismes de la paix et de la dissuasion.
Face à cette débâcle française, la position américaine fait figure de modèle de lucidité. Washington refuse de participer à cette mascarade et maintient une ligne de fermeté face au terrorisme. Cette approche pragmatique, fondée sur des conditions non négociables et des résultats tangibles, contraste avec l’idéalisme béat européen qui alimente paradoxalement les cycles de violence. Le secrétaire d’État Marco Rubio a eu raison de qualifier cette initiative française de « décision imprudente » qui « ne sert que la propagande du Hamas ».
L’Arabie Saoudite, de son côté, révèle sa duplicité stratégique en participant à cette initiative alors qu’elle cherche parallèlement à normaliser ses relations avec Israël. Cette incohérence témoigne d’un calcul géopolitique à court terme qui compromet les véritables avancées diplomatiques régionales, notamment les Accords d’Abraham qui constituaient une véritable percée vers la paix.
Cette politique française révèle également une ignorance crasse des réalités palestiniennes. Reconnaître un État palestinien alors que l’Autorité palestinienne ne contrôle même pas efficacement ses propres territoires et que les organisations terroristes y prospèrent relève de la pure idéologie. Cette même autorité qui depuis vingt ans n’a pas organisé d’élections, et si demain il y en aurait le Hamas obtiendrait plus de 90 % des suffrages. Cette approche dogmatique ignore délibérément les conditions préalables à toute construction étatique viable et pacifique.
Les conséquences de cette dérive diplomatique s’annoncent désastreuses pour les intérêts français. En récompensant le terrorisme, la France crée un précédent dangereux qui encouragera d’autres mouvements extrémistes à utiliser la violence pour obtenir des concessions politiques. Cette initiative risque de transformer la future entité palestinienne en « nouvelle procuration iranienne », selon l’expression justifiée des responsables israéliens, menaçant directement la sécurité de notre principal allié démocratique au Moyen-Orient.
L’impact sur les relations franco-israéliennes sera durable et profondément négatif. En choisissant de légitimer diplomatiquement les auteurs des massacres du 7 octobre, la France trahit ses propres valeurs et isole notre pays de ses alliés occidentaux traditionnels. Cette politique de complaisance envers le terrorisme compromet gravement la crédibilité internationale de la France et affaiblit sa position dans le concert des nations démocratiques.
La France aurait mérité mieux que cette diplomatie de renoncement, le pays a besoin d’une politique étrangère fondée sur la fermeté face au terrorisme, la défense inconditionnelle des valeurs démocratiques et la protection de ses intérêts stratégiques. Il est urgent de rompre avec cet angélisme destructeur qui fait de cette diplomatie l’instrument de la propagande terroriste et de retrouver une voie conforme à l’honneur et aux intérêts de la République française au lieu de s’aligner sur les régimes islamistes.