L’Iran dispose-t-il de suffisamment de missiles pour une campagne prolongée ?
Des sources de renseignement révèlent des dommages considérables aux capacités iraniennes et une perturbation de la chaîne de commandement.
par Ariel Kahana
Des drapeaux iraniens flottent tandis que le feu et la fumée s’élèvent au dépôt pétrolier de Sharan, suite aux frappes israéliennes contre l’Iran, à Téhéran, en Iran, le 15 juin 2025 (Majid Asgaripour/WANA/Reuters)
Les évaluations des services de renseignement montrent que l’Iran disposait d’environ 3.000 missiles de configurations diverses avant le début de l’opération Rising Lion, et que les estimations actuelles situent son inventaire restant à environ 2.000 missiles. La destruction de missiles et de lanceurs s’est produite parallèlement au ciblage systématique des infrastructures de commandement iraniennes, limitant considérablement la capacité de Téhéran à mener des opérations offensives coordonnées.
Complications de la structure de commandement iranienne
Des sources des services de renseignements israéliens ont estimé vendredi que les forces iraniennes tentaient sans succès de lancer des frappes de missiles contre Israël, entravées par des perturbations importantes de la chaîne de commandement. Des sources indiquent que l’élimination du commandement militaire iranien a créé des difficultés considérables pour les commandants sur le terrain en quête de directives opérationnelles et d’instructions régulières.
Israël a éliminé le commandant de l’armée de l’air des Gardiens de la révolution, Amir Ali Hajizadeh, qui supervisait les opérations de missiles, ainsi que d’autres hauts responsables de la force, notamment les commandants des opérations de drones et les chefs du système de défense aérienne.
L’opération a également visé Mohammad Bagheri, chef d’état-major de l’armée iranienne, Hussein Salami, commandant des Gardiens de la révolution, Rostam Ali Rashid, commandant d’état-major opérationnel, Ali Shamkhani, conseiller du guide suprême, le professeur Fereydoun Abbasi, scientifique nucléaire, et Mehdi Tahranchei, scientifique nucléaire.
Opérations du Mossad dans les coulisses
L’enquête du Wall Street Journal révèle que le Mossad israélien a mené une opération secrète complexe avant les attaques contre l’Iran : l’infiltration de centaines de drones équipés d’explosifs sur le territoire iranien via des valises, des véhicules de transport et des conteneurs. Des équipes opérationnelles israéliennes postées à proximité d’installations de défense aérienne et de bases de lancement de missiles ont détruit des dizaines de missiles avant leur lancement, facilitant ainsi les missions des F-35.
Le Mossad avait préparé l’opération de drones des années à l’avance. Les services de renseignement avaient identifié les sites de stockage de missiles iraniens, mais leur positionnement stratégique était nécessaire pour les attaques, compte tenu de l’étendue géographique de l’Iran et de son éloignement d’Israël. Le Mossad a transporté les quadricoptères par l’intermédiaire de réseaux commerciaux, faisant souvent appel à des intermédiaires commerciaux peu méfiants.
Des agents du Mossad ont mené des opérations sur le territoire iranien en préparation de cette offensive historique. Des équipes ont surveillé le déploiement des missiles iraniens, frappant des cibles avant la fin des préparatifs de lancement.
Le Mossad a reconnu que les camions de transport transportant les missiles du stockage aux positions de lancement constituaient le goulot d’étranglement opérationnel de l’Iran, possédant quatre fois plus de missiles que de camions disponibles. Les équipes ont neutralisé des dizaines de véhicules de transport tout en poursuivant leurs opérations en zone profonde jusqu’à vendredi.