La réécriture de l’histoire du Quai d’Orsay

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 Par Shmuel Trigano – Tribune juive

La note que le Quai d’Orsay a publiée pour présenter la conférence qui doit, sous l’égide la France et de l’Arabie Saoudite, promouvoir la reconnaissance d’un « Etat palestinien » a de quoi choquer par ce que l’on y perçoit du statut régressif auquel est assigné Israël, ravalé au rang de l’OLP ou du Hamas.

« Nous nous sommes félicités des efforts en cours pour moderniser le programme scolaire palestinien et avons appelé Israël à déployer des efforts en ce sens », déclare péremptoirement le document, comme si on pouvait comparer l’enseignement de l’histoire des écoles israéliennes à l’enseignement de la haine du Juif que diffusent les écoles de l’Autorité palestinienne et celles du Hamas à Gaza sous l’égide de l’UNWRA et sous la gouverne de l’ONU. De nombreuses études ont été faites qui démontrent clairement l’incitation à la haine que diffusent ces écoles. Elles sont sans doute inconnues aux bureaucrates du Quai d’Orsay.

Elles ont de qui tirer. Mahmoud Abbas lui-même est titulaire d’un doctorat révisionniste soutenu en Union soviétique. Le Quai d’Orsay s’attend-il à ce que les Israéliens enseignent la Nakba ? En somme, on mettrait au même niveau la Nakba et la Shoah, pour faire équilibre ? Et en somme comparer au même niveau un Etat démocratique et une organisation terroriste. Cet abaissement d’Israël opèrerait ainsi une « égalité » dans la « reconnaissance » des deux partenaires, condition de la paix…

Ce n’est pas tout, loin de là. Car le Quai d’Orsay projette de faire régresser l’état des choses à un passé déjà révolu en déniant notamment l’histoire juive de Jérusalem que le discours palestinien rejette dans ses fondements. Il estime en effet qu’il n’y a jamais eu de Temple à Jérusalem, que c’est une invention juive, tandis que le Wakf jordanien qui gère les mosquées du Mont du Temple a étendu le domaine qu’il régit et interdit aux Juifs en principe de se déplacer sur tout le Mont du Temple, et, encore plus de prier dans ces lieux. Le Wakf par ailleurs a procédé ces dernières années à une destruction systématique des vestiges des deux temples juifs pour effacer leur trace.

Voici comment le Quai considère les choses : « Nous avons appelé au respect du statu quo historique légal sur les lieux saints musulmans et chrétiens (et les droits des Juifs ?) à Jérusalem, sans le modifier. Nous soulignons le rôle essentiel de la monarchie hachémite en tant que gardienne de ces lieux (quand elle occupait les lieux la Jordanie avait supprimé tous les droits des Juifs, interdit leur accès et détruit les vestiges juifs) et nous soutenons le rôle joué par la direction de la mosquée al-Aqsa (un rôle qui incite à la violence : l’invasion du 7 octobre porte le nom de « déluge d’El Aqsa ») et des affaires de Jérusalem sous administration jordanienne ».

Une autre déclaration de ce document donne par ailleurs à penser que la violence est du côté des Juifs, il n’y a que « les colons » à être « extrémistes et violents », mais pas, bien sûr, les centaines de terroristes qui tuent à chaque coin de rue des Juifs innocents et dont les familles reçoivent de l’Autorité Palestinienne une rente pour récompenser les familles des « martyrs » : « Nous nous sommes engagés à adopter des mesures restrictives contre les colons extrémistes violents et les entités et personnes qui soutiennent la colonisation illégale, conformément au droit international ».

Inquiétante réécriture de l’histoire par le Quai d’Orsay. Macron ne recherche pas la paix mais l’abaissement d’Israël

© Shmuel Trigano
Professeur émérite des Universités

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