Betsalel Kahn et David ‘Hakham dans une discussion enflammée sur le site Emess/Kol ‘Haï : « Ce n’est pas seulement une opposition politique. C’est du paternalisme. Toutes sortes de gens viennent nous dire comment éduquer nos enfants, comment étudier la Tora » | « Le public de droite religieux lui-même n’aime pas les “fayons”* qui oscillent juste au-dessus du seuil électoral »
* “פיינשמקרים” : expression familière yiddish/hébraïque désignant des gens maniérés, prétentieux ou « fayons ».
Au début de l’édition matinale animée par Betsalel Kahn et David ‘Hakham sur Kol ‘Haï, les présentateurs se sont attardés sur une question politique particulièrement explosive : la loi visant à réglementer le statut des étudiants des Yechivoth – un texte devenu le cœur même du conflit interne à la coalition. Le débat s’est concentré sur les luttes autour de cette loi et sur les tensions avec les députés de la droite religieuse sioniste et du Likoud.
‘Hakham a ouvert par une attaque virulente contre les députés de droite, en particulier ceux du camp religieux-sioniste, qui selon lui s’opposent à la loi alors que ce sont les partis ‘harédim qui ont permis la formation du gouvernement actuel de droite. Selon ses mots :
« Sans les partis ‘harédim – Smotrich ne serait pas ministre des Finances, Ofir Sofer ne serait pas ministre, et les députés du Likoud resteraient sur les bancs de l’opposition. Et maintenant, quand la loi la plus importante pour le public ‘harédi est sur la table – vous osez vous y opposer ? »
‘Hakham a souligné que les partis ‘harédim ont fait preuve d’un partenariat total dans toutes les démarches de la coalition, y compris sur les sujets importants pour le sionisme religieux et pour la colonisation, et qu’ils n’ont jamais posé de conditions politiques en échange de leur soutien.
« Depuis quand faut-il négocier ? Autour de quoi ? Quand c’est vous qui avez demandé – nous avons soutenu sans conditions. »
Kahn : « Ce n’est pas seulement politique, c’est du paternalisme »
Kahn s’est joint aux critiques et a souligné un phénomène plus large : « Ce n’est pas seulement une opposition politique. C’est du paternalisme. Toutes sortes de gens – y compris des familles endeuillées – nous disent comment éduquer nos enfants, comment étudier la Tora, et où envoyer nos fils. Est-ce que quelqu’un, un jour, s’est permis de dire au sionisme religieux comment éduquer ses enfants ? »
Il a ajouté que même ceux qui soutiennent la loi comprennent qu’il s’agit d’un texte extrêmement complexe, comportant des sanctions contre les étudiants en Tora dès le premier jour, alors que l’armée n’est toujours pas prête à intégrer des ‘harédim sans porter atteinte à leur mode de vie.
« Si la loi tombe à cause de la droite, les ‘Harédim doivent revoir leur loyauté »
‘Hakham a affirmé que si la loi échoue à cause de l’opposition de députés de droite, les ‘Harédim devront reconsidérer leur loyauté envers le bloc de droite : « Les partis ‘harédim ne sont dans la poche de personne. Si vous ne faites pas passer cette loi – peut-être qu’il faudra aller aux élections et déclarer : nous ne soutiendrons que ceux qui régleront le statut des étudiants des Yechivoth. »
Kahn a ajouté que le public de droite religieux n’apprécie pas non plus les « peynshmekers » (fayons) du sionisme religieux qui oscillent juste au-dessus du seuil électoral, et que leur opposition relève plus de la recherche de titres de presse que d’une position de principe.
Conclusion
La discussion d’ouverture a tracé une ligne nette : les ‘Harédim considèrent la loi sur le statut des étudiants des Yechivot comme la grande épreuve de la coalition et accusent une partie de la droite de trahir le partenariat politique. Selon les présentateurs, si la loi s’effondre à cause de divisions internes dans la droite, il faudra inévitablement choisir de nouveaux partenaires politiques.


























