La tentative palestinienne de tendre une embuscade à l’ONU – et l’exigence française de modifier les manuels scolaires en Israël

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Le tsunami diplomatique arrive à l’ONU – et il a commencé par un débat au Conseil de sécurité sur une proposition accusant Israël d’utiliser la famine à Gaza comme un « crime de guerre ». Plus tard dans le mois, le camp pro-palestinien mènera une série d’autres initiatives – des votes à l’Assemblée générale jusqu’à une nouvelle « conférence internationale de paix ».

Ynet

Une offensive diplomatique coordonnée

Le camp pro-palestinien à l’ONU intensifie ses efforts : au cours des deux prochaines semaines, une série de démarches diplomatiques, minutieusement orchestrées, est attendue. Elles ont déjà commencé jeudi soir par un débat au Conseil de sécurité sur une proposition algérienne visant à renforcer la légitimité de la revendication palestinienne d’un État indépendant et à isoler Israël sur la scène multilatérale.

La proposition algérienne contient des exigences sévères envers Israël : levée immédiate de toutes les restrictions sur l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire à Gaza, condamnation de la situation humanitaire dans la bande et accusation de l’utilisation de la famine comme arme – un « crime de guerre potentiel ». Le Conseil a également discuté, à la demande de l’Algérie, de la frappe israélienne à Doha contre la direction du Hamas. Le Premier ministre du Qatar, Mohammed Al-Thani, qui avait attaqué Netanyahu la veille, a participé au débat et y a pris la parole.

Le texte critique aussi l’élargissement de l’opération militaire israélienne et rejette toute « tentative de modification démographique ou territoriale à Gaza ». Le projet, distribué aux États membres ces deux dernières semaines, demande en outre au secrétaire général Antonio Guterres de rendre un rapport dans les 30 jours sur la mise en œuvre. C’est un texte dur, sans mention du Hamas ni de ses responsabilités. Les États-Unis devraient y opposer leur veto ; ensuite, les Palestiniens prévoient de transférer la question à l’Assemblée générale. Fait inhabituel, avant la discussion, les 15 membres du Conseil de sécurité – y compris les États-Unis – ont condamné la frappe de Doha, mais grâce à des démarches américaines en coulisses, Israël n’a pas été explicitement cité.

La proposition franco-saoudienne

Aujourd’hui sera soumise à l’Assemblée générale une résolution franco-saoudienne soutenant la « Déclaration de New York », document final de la conférence de paix de juillet dernier. Tout en condamnant le Hamas et en mentionnant les otages, la proposition comprend des clauses sévères contre Israël : accusations de « déplacements forcés » et de modifications territoriales, condamnation des frappes de Tsahal ayant « causé une catastrophe humanitaire », mise en avant du « rôle vital » de l’UNRWA et engagement à poursuivre son financement, ainsi qu’un appel au « droit au retour ».

La proposition exige aussi d’Israël qu’il cesse immédiatement « les activités de colonisation et la violence des colons », qu’il conditionne toute normalisation régionale à la création d’un État palestinien et qu’il accepte l’adhésion de la Palestine comme membre à part entière de l’ONU. Dans l’un des articles, figure également une demande de révision des manuels scolaires – non seulement dans l’Autorité palestinienne, mais aussi en Israël.
Le texte précise : « Nous soutenons les programmes et mesures visant à lutter contre la radicalisation, l’incitation et l’extrémisme, et nous appelons à promouvoir une culture de paix dans les écoles, en Israël et en Palestine. Nous saluons les efforts continus des Palestiniens pour mettre à jour leurs manuels scolaires, et appelons Israël à prendre des mesures similaires. »

Le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Ben Salmane participeront et prendront la parole à la conférence de paix prévue le 22 septembre.

Vague de reconnaissances attendue

Israël s’attend à une vague d’annonces de reconnaissance d’un État palestinien à la suite de l’initiative franco-saoudienne. Selon les estimations, environ 17 pays pourraient se joindre à ce mouvement, ce qui obligerait Israël à réagir face à chacun d’eux.

Réactions israéliennes

Une session d’urgence de l’Assemblée générale est prévue entre lundi et vendredi prochains, en réaction au veto américain attendu sur la proposition algérienne. Le 23 septembre aura lieu un débat de haut niveau au Conseil de sécurité sur « l’agression israélienne », avec la participation du secrétaire général de l’ONU. Le 25 septembre, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s’adressera à l’Assemblée générale par visioconférence, après que les États-Unis lui ont refusé un visa d’entrée – il devrait prononcer un discours virulent contre Israël.

L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a dénoncé ces initiatives : « Les Palestiniens ont transformé l’ONU en machine à produire des résolutions anti-israéliennes. Ils ne s’intéressent ni à la paix ni aux otages, mais seulement à un spectacle politique minutieusement orchestré pour légitimer un État terroriste. Israël exposera l’hypocrisie et rappellera au monde la culture de la terreur de l’Autorité palestinienne. »

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