Une vidéo du Premier ministre Benyamin Netanyahou s’adressant au peuple iranien et lui promettant une aide pour dessaler l’eau de mer s’il se soulève contre le régime et le renverse provoque un tollé en Iran. Le président iranien attaque Israël en retour, tandis que le président du Parlement accuse Israël d’être responsable de la pénurie d’eau…
JDN
La réaction de Téhéran
Dans ce message, Netanyahou appelle les Iraniens à renverser leur régime en échange d’une assistance israélienne pour résoudre leur grave crise de l’eau. Les propos, largement diffusés et traduits en persan, ont poussé de hauts responsables iraniens à réagir vivement, signe de l’inquiétude du régime face à un risque réel de soulèvement.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a dénoncé « le chef du gouvernement du régime sioniste », affirmant : « Ceux qui feignent une fausse inquiétude pour le peuple iranien devraient d’abord regarder la situation catastrophique à Gaza et celle des habitants sans défense, en particulier les enfants, victimes du blocus cruel de ce régime, qui souffrent de la faim, du manque d’eau potable et de médicaments, et qui luttent pour leur survie. »
Le président du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, a été encore plus loin, accusant Israël d’avoir provoqué la crise de l’eau en Iran : « Les nazis du XXIe siècle ont frappé au missile l’artère principale d’alimentation en eau du nord de Téhéran – et maintenant ils tentent de tromper le peuple iranien avec un verre d’eaux usées. »
Le message de Netanyahou
Dans la vidéo publiée plus tôt cette semaine, Netanyahou, parlant en anglais devant une carafe d’eau fraîche, affirme : « Salutations de Jérusalem au peuple fier d’Iran. Vos dirigeants nous ont imposé la guerre de 12 jours et l’ont perdue de façon pitoyable. Ils mentent, mais parfois, ils disent la vérité. Il y a quelques jours, le président iranien a admis : “Nous avons des problèmes d’eau, d’électricité, d’argent et d’inflation – où n’avons-nous pas de problème ? Il n’y aura pas d’eau dans les barrages avant septembre ou octobre.” Il a raison : tout s’effondre. »
Le Premier ministre poursuit : « Dans cette chaleur estivale accablante, vous n’avez même pas d’eau propre et fraîche pour vos enfants. Quelle hypocrisie. C’est injuste pour vous et pour vos enfants. Mais il y a une bonne nouvelle : Israël est le numéro un mondial du recyclage de l’eau, nous retraitons 90 % de nos eaux usées, et nous sommes leaders mondiaux du dessalement de l’eau de mer. Nous savons exactement quoi faire pour qu’il y ait aussi en Iran une abondance d’eau. »
Netanyahou rappelle qu’il avait ouvert il y a presque dix ans une chaîne Telegram en persan pour enseigner aux Iraniens la gestion de l’eau, ayant rapidement atteint 100 000 abonnés : « La soif d’eau en Iran n’est égalée que par la soif de liberté. Lorsque votre pays sera libre, les meilleurs experts israéliens de l’eau viendront dans chaque ville iranienne avec leur technologie et leur savoir-faire. »
Un appel à l’action
Il promet d’aider l’Iran à recycler et dessaler son eau, tout en accusant le régime actuel d’imposer tyrannie et pauvreté : « Pendant 46 ans, vos droits humains les plus fondamentaux vous ont été déniés. Vous, descendants de Cyrus le Grand, méritez bien mieux que des dirigeants qui fuient pendant que vous souffrez en temps de guerre. »
Il exhorte les Iraniens : « Soyez courageux. Osez rêver. Prenez des risques pour la liberté, pour votre avenir, pour vos familles. Descendez dans la rue. Exigez justice et responsabilité. Luttez contre la tyrannie. Construisez un meilleur avenir pour vous et pour tous les Iraniens. »
Netanyahou conclut : « Sachez-le : vous n’êtes pas seuls. Je me tiens à vos côtés, Israël est à vos côtés, et le monde libre est à vos côtés. Les tyrans de Téhéran – si cruels, si faibles, si lâches – ne tiendront pas longtemps. Bientôt, votre pays sera libre, l’eau sera abondante, votre économie se redressera, et vos enfants seront à nouveau heureux et insouciants. Si vous le voulez, une Iran libre n’est pas un rêve. Maintenant, c’est le moment d’agir, de se battre pour la liberté. »
