L’accusé qui avait demandé de déclarer un “din rodef” contre la conseillère juridique du gouvernement : “Grâce à D’, le rav a dit non”

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Israël Azgoui, citoyen britannique âgé de 36 ans, a adressé au grand rabbin rav Yits’hak Yossef une demande d’autorisation religieuse pour assassiner la conseillère juridique du gouvernement, selon la police. Son avocat affirme : « Il voulait que le rav lui réponde ‘non’, afin de calmer ses pensées provoquées par sa colère contre la conscription des orthodoxes ». Le juge a prolongé sa détention : « Une dangerosité non négligeable ».

Ynet

Le juge Haim Paz, du tribunal de première instance de Jérusalem, a autorisé aujourd’hui (dimanche) la publication du nom d’Azgoui et a prolongé sa détention jusqu’à nouvel ordre. En réponse à la lettre qu’il avait reçue d’Azgoui demandant l’autorisation de tuer la conseillère juridique Gali Baharav-Miara, le rav Yossef a écrit de sa propre main : « Interdit ! Interdit ! Interdit ! »

Azgoui, qui étudie dans un kolel lié au rav Yossef, a déclaré à l’audience :
« L’histoire de la conscription provoque une grande douleur dans le public orthodoxe. J’ai exprimé cette douleur et, de temps en temps, une pensée me traversait l’esprit : je voulais faire quelque chose, mais je repoussais toujours cette idée. Quand les journaux et les nouvelles en reparlaient, la pensée revenait, puis disparaissait. Mardi dernier, j’ai compris que je voulais me libérer de ce tourment de conscience, alors j’ai décidé de demander au rav , qui est le dirigeant d’une communauté entière. J’espérais qu’il me réponde non et me libère de ces pensées. Grâce à D’, il m’a répondu non. Je demande pardon et je regrette mes paroles. J’ai exagéré dans mon imagination. J’espère devenir un homme dont toute la nation pourra être fière. »

La version de la police

Lors de l’audience précédente, la représentante de la police a détaillé les actes d’Azgoui : il avait demandé à l’assistant du rav Yossef de le faire entrer d’urgence auprès du rav. Lorsque l’assistant a refusé, il a insisté qu’il s’agissait d’une question de « sauvetage de vie ». Il lui a alors remis une enveloppe contenant une lettre dactylographiée la veille, où l’on pouvait lire : « Les opposants au monde de la Tora profanent le Nom divin. Je suis prêt à tuer la conseillère juridique, si je reçois l’accord de deux des sages de la génération. Sans accord, je ne ferai rien. »

Le rav Yossef, après avoir lu la lettre, a réagi avec effroi, a écrit immédiatement « Interdit ! Interdit ! Interdit ! » sur le document, et a exigé que la police soit informée. Son bureau a alerté en urgence le ministère des Services religieux et les autorités de sécurité pour éviter un désastre. La police a ensuite arrêté Azgoui, qui a reconnu les faits.

La défense

L’avocat d’Azgoui, Maître Zekharia Shenkolevski, de la défense publique, a déclaré qu’il souffrait de traumatisme post-traumatique, et que son but réel était d’obtenir une réponse négative du rav afin d’apaiser ses pensées. Selon lui, « la conseillère juridique n’a jamais été directement menacée, et il n’existe pas de preuves tangibles d’une menace réelle ».

La décision du tribunal

Le juge Haim Paz a néanmoins conclu : « Après examen de l’enquête, il existe des preuves prima facie des faits reprochés. L’accusé adhère à une vision religieuse rigide et considère la conseillère juridique comme faisant partie d’un ‘pouvoir du mal’. Ses actes révèlent une audace et une dangerosité non négligeables. Dans un contexte de tensions sociales, les menaces contre les représentants de l’État, de tout bord politique, se sont multipliées. Cette évolution est dangereuse et ses conséquences sont imprévisibles. »

Le juge a aussi levé l’interdiction de publication de son nom, décidée auparavant par la juge Myriam Tserka, rappelant que le principe de publicité des débats est fondamental dans le système judiciaire israélien.

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