Le principe de « sa Tora est son métier » va-t-il revenir sur la table ?
L’ancien président de la Cour suprême, Aharon Barak, surprend par une déclaration filmée dans laquelle il se dit favorable à une solution bien connue.
« Ceux qui veulent étudier, pour qui la Tora est leur métier, il faut leur accorder [l’exemption], quel qu’en soit le nombre. Sans limite. »
Emess – Eli Yakubovitz
Aharon Barak, ancien président de la Cour suprême, âgé de 89 ans, surnommé « l’Admour de la gauche » en tant qu’initiateur de la révolution judiciaire ayant renforcé le pouvoir de la Haute Cour de justice (Bagatz), a surpris ces dernières 24 heures par une déclaration concernant la loi sur la conscription.
Dans une vidéo publiée par le journaliste Yoeli Brim sur News 13, on voit Aharon Barak converser à son domicile avec le rav Ido Weber-Erlich, l’un des rabbanim de Beth Shemesh et animateur sur la radio Kol ‘Haï, à l’issue de l’allumage des bougies de ‘Hanoucca.
Le rav Weber y discute avec Barak de la loi sur la conscription qui secoue actuellement le pays, alors même que la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, dont le limogeage est en cours, a déjà exprimé son opposition au projet de loi en cours d’élaboration au sein de la commission des Affaires étrangères et de la Défense.
Au cours de l’échange, le rav Weber dit à Barak : « Le point central est qu’il y a une partie qui doit aller à l’armée, mais il y a aussi les étudiants de la Tora à qui il faut permettre d’étudier. »
Barak répond : « Cent pour cent, je suis d’accord. Il faut leur donner [cette possibilité]. Les gens qui veulent vraiment étudier, il faut leur permettre d’étudier. »
Face à ces propos sans équivoque, le rav s’assure d’avoir bien compris et demande : « Oui ? »
Et l’ancien président de la Cour suprême répond : « Oui, oui, je suis pour. »
Le rav Weber ajoute alors : « Ils parlent de quotas. »
Barak rétorque : « Moi, je parle de ceux qui veulent étudier, des étudiants de Yechiva pour qui la Tora est leur métier. Il faut leur donner [l’exemption], quel que soit le nombre. Sans limitation. Celui qui le veut doit continuer à étudier. »
« La solution, c’est que ceux pour qui la Tora est leur métier soient libérés [du service]. Tous les autres iront [à l’armée], comme tout le peuple d’Israël », déclare Aharon Barak dans cette conversation remarquable.
Le rav Ido Weber tente de résumer : « Cela signifie que dès qu’une personne se déclare comme quelqu’un dont la Tora est son métier, elle peut étudier en Yechiva. Très bien. »
Barak acquiesce, mais ajoute : « Mais il faut aussi veiller à ce qu’il étudie réellement. »
Cette prise de position publique entraînera-t-elle un changement au sein des partis de gauche ou dans les cercles du conseil juridique ? L’avenir le dira.



























