L’anarchie à Gaza est en fête

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Gaza : le chaos s’installe sous le joug du Hamas
Dans un climat de désespoir croissant, la population de Gaza assiste à l’effondrement de l’ordre social sous le poids des violences, des pénuries et d’une répression toujours plus féroce. Le mouvement islamiste Hamas, pourtant autoproclamé protecteur du peuple palestinien, semble désormais incapable de garantir la stabilité ou même un semblant de justice. Pire encore, il contribue à semer la peur, l’oppression et la confusion au cœur d’un territoire ravagé.

Sur sa chaîne Telegram « Catch the Collaborator », le Hamas diffuse quotidiennement des vidéos d’humiliations et de châtiments corporels contre des individus qualifiés arbitrairement de « traîtres ». Ces séquences, regardées par des dizaines de milliers d’internautes, montrent des Gazaouis battus sans jugement, certains grièvement blessés à coups de pierres, substituts aux balles, devenues rares. Ce système de « justice instantanée » ne repose sur aucune preuve tangible, mais sert à maintenir un climat de terreur dans une population déjà épuisée.

 

Alors que la crise humanitaire s’aggrave, la gestion de l’aide internationale vire à l’anarchie. À Deir al-Balah, des camions transportant du poulet, introuvable depuis des mois, sont vendus à des prix exorbitants. Dans les centres de distribution, l’aide peine à atteindre les plus vulnérables. Des miliciens du Hamas, parfois déguisés en civils, interceptent les colis alimentaires, sans être inquiétés.

La situation a pris un tour encore plus dramatique lorsque des hommes armés, affiliés à la milice dirigée par Yasser Abu Shabab, ont été accusés d’avoir tiré sur des civils affamés venus chercher de la nourriture. Des témoignages font état de blessés, notamment aux jambes, dans une tentative apparente d’intimidation. Des entrepôts entiers sont pillés en plein jour, emportant viandes, appareils électriques et biens de première nécessité, sans intervention des autorités locales.

Face à cette désintégration du tissu social, les voix critiques sont violemment réduites au silence. Omar Abd Rabbu, un journaliste local connu pour ses prises de position sur les réseaux sociaux, a été brutalement agressé par des membres du Hamas. Son téléphone a été saisi, sa carte de presse détruite, et il a dû recevoir des soins à l’hôpital Al-Ouda après avoir été roué de coups. Dans un message émouvant, il a demandé la protection des organismes de défense des droits de l’homme et du syndicat des journalistes palestiniens.

Mais c’est surtout la colère grandissante de la population qui devient palpable. Ahmed, un militant local, dénonce l’hypocrisie d’un Hamas plus prompt à pourchasser les voix dissidentes qu’à se confronter à ses propres défaillances. Il accuse la branche armée du mouvement d’abandonner la traque de ceux qui ont réellement trahi leurs engagements, pour s’en prendre à des civils désespérés, exprimant leur détresse face à une vie de souffrances.

 

À l’approche de l’Aïd el-Adha, symbole de sacrifice spirituel, de nombreux habitants dénoncent le cynisme du pouvoir. Abou Nael, un résident gazaoui, a dressé un constat amer : le peuple de Gaza est devenu lui-même le sacrifice, offert non pas à D’, mais à une idéologie qui détourne la religion pour justifier le sang versé. Dans un texte poignant, il fustige une culture de mort imposée par une direction qui glorifie la souffrance et interdit jusqu’à la colère ou la tristesse.

Selon lui, aucun autre État musulman ne demande à ses citoyens de mourir pour un objectif aussi flou. « Le Hamas a élevé un autel de sacrifices humains », écrit-il, « en faisant passer son échec pour un martyr glorieux, et sa brutalité pour un acte de foi. » Il accuse les dirigeants retranchés à Doha de manipuler une population réduite au silence et à l’attente d’une hypothétique récompense dans l’au-delà, pendant que ses membres dirigent la répression à distance.

 

La situation dans la bande de Gaza illustre ainsi une dérive autoritaire doublée d’un désastre humanitaire. Dans un territoire à bout de souffle, la voix du peuple peine à se faire entendre, étouffée par les cris, la peur… et le chaos.

 

Jforum.fr

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