L’ancien Premier ministre britannique nommé à la tête de l’administration intérimaire pour la reconstruction de la bande de Gaza aux côtés des forces internationales. • Le plan est soutenu par l’administration Trump et plusieurs autres pays • Un fervent partisan de la solution à deux États et une figure de proue de la promotion de la paix israélo-palestinienne
L’ancien Premier ministre britannique Tony Blair est en pourparlers avancés concernant la possibilité de diriger une formation temporaire pour la reconstruction de la bande de Gaza, ont rapporté les médias internationaux ce week-end. Cette formation temporaire devrait exercer les fonctions d’autorité juridique et politique suprême pendant cinq ans, et ce gouvernement provisoire dirigé par Blair bénéficiera du soutien d’entités internationales.
La chaîne de télévision britannique BBC a rapporté que le plan prévoit la création de l’Autorité internationale de transition de Gaza (GITA). The Economist a ajouté que cet accord devrait fonctionner comme « autorité politique et juridique suprême » pour une période limitée de cinq ans. Le modèle proposé rappelle les administrations intérimaires du Timor oriental et du Kosovo, avant leur instauration d’un gouvernement indépendant. L’administration intérimaire sera initialement basée à la frontière entre l’Égypte et Gaza et s’installera dans la bande de Gaza dès que la situation se sera stabilisée. Si le plan se concrétise, Blair dirigera un gouvernement composé de 25 fonctionnaires maximum, qui bénéficiera du soutien de l’ONU, les pays du Golfe en prenant en charge les coûts. « Il est prêt à investir son temps », a déclaré à The Economist une source proche de l’ancien Premier ministre britannique. « Il veut vraiment mettre fin à la guerre. »
Selon un sondage publié en mai par l’équipe de Tony Blair , plus d’un d’un quart des Gazaouis étaient favorables à une forme de gouvernement international, contre un tiers qui soutenait l’Autorité palestinienne. Presque personne ne soutenait le maintien au pouvoir du Hamas, qui dirige la bande de Gaza depuis 2007.
Qui êtes-vous Tony Blair ?
Blair a rejoint le Parti travailliste en 1975 et l’a dirigé de 1994 à 2007. Après une victoire écrasante aux élections de 1996, il est devenu, à 43 ans, le plus jeune Premier ministre depuis 1812. Il a œuvré pour la liberté économique et l’instauration d’un salaire minimum dans le pays. De plus, il a réussi à mettre fin à trente années de conflit violent et sanglant en Irlande du Nord entre les forces britanniques et l’Armée républicaine irlandaise. Cet accord, appelé « Accord du Vendredi saint », a conduit l’Irlande du Nord à la croissance économique et à la réconciliation entre les parties en conflit, un accord de paix toujours en vigueur.
Il remporta les élections et fut réélu en 2001, peu avant les attentats du 11 septembre. Blair fut l’un des plus éminents partisans du plan de guerre contre le terrorisme promu par le président américain de l’époque, George W. Bush, en réponse aux deux catastrophes, et annonça que son pays soutiendrait les États-Unis. Sa décision d’envoyer des troupes britanniques en Irak et de participer à la guerre en Irak en 2003 fut vivement critiquée en Grande-Bretagne, et vivement condamnée par l’opposition ainsi que par les membres de son propre parti. Un rapport officiel enquêtant sur la décision de participer à la guerre en Irak révéla que Blair avait fondé sa décision sur des renseignements erronés.
Blair a effectué sa première visite en avril 1998 et est depuis considéré comme une figure marquante du processus de paix israélo-palestinien. Suite à l’escalade de la deuxième Intifada, Blair a rencontré le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, à Londres, où il a exprimé son soutien sans réserve à la relance du processus de paix et à la création d’un État palestinien.
Le Hamas s’est opposé à la nomination de Blair, à l’instar de plusieurs pays arabes, en raison de son implication dans les guerres en Irak et en Afghanistan. Il a été envoyé du Quartet au Moyen-Orient jusqu’en 2015, date à laquelle il a décidé de démissionner. Il se serait senti frustré par les pouvoirs limités dont il disposait, se limitant à encourager l’économie palestinienne et à créer les conditions d’une solution à deux États.
Parallèlement, la Grande-Bretagne a rejoint ce mois-ci plusieurs autres pays qui ont officiellement reconnu un État palestinien et appelé à une solution à deux États, une solution dans laquelle l’État d’Israël coexisterait avec un État palestinien indépendant qui comprendrait la bande de Gaza et la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est pour capitale. Israël et les États-Unis ont critiqué cette décision, de même que d’autres entités internationales, la qualifiant de « prix pour le Hamas ».