L’antisémitisme en Chine explose de plein fouet

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Un chercheur de l’Institut d’études sur la sécurité nationale évoque le phénomène de l’antisémitisme en Chine qui s’est intensifié et se fait encore plus entendre depuis le début de la guerre à Gaza. C’est ainsi qu’il faut combattre le phénomène.

JDN – Méir Gilboa

Tovia Goering, chercheuse à l’Institut d’études sur la sécurité nationale (INSS), souligne un point important dans le contexte juif auquel on a moins prêté attention : l’antisémitisme en Chine. Même s’il était correct de penser que dans le régime dictatorial chinois, ce phénomène n’existe pas, il s’avère qu’il est présent et s’est manifesté encore plus depuis la guerre d’Israël contre le Hamas.

Elle écrit : « Contrairement à la croyance populaire, l’antisémitisme existe bel et bien en Chine. Dès le début de la guerre, il a explosé sur les réseaux sociaux et dans les médias officiels du pays, avec en tête les médias du Parti communiste, des chercheurs chevronnés et des diplomates qui se sont exprimés sans détour tout en déshumanisant les Juifs et en diabolisant Israël. »

Cette évolution est très préoccupante pour trois raisons principales :

1. Un internaute sur cinq dans le monde est chinois. Aujourd’hui, ils font écho, distribuent et lancent des contenus antisémites du monde entier, aux côtés de ces fanatiques, racistes et extrémistes.

2. Les sources officielles participent activement à alimenter le discours.

3. La Chine et ses représentants en Israël nient systématiquement le problème et ne le traitent donc pas.

En raison de l’ampleur du défi sans précédent, les organismes gouvernementaux chargés de lutter contre l’antisémitisme en Israël et dans le monde devraient unir leurs forces et créer un groupe de travail dédié qui s’occupera des point suivants :

• Surveillance, recherche, reportage et sensibilisation du public sur la forte augmentation de l’antisémitisme en Chine. Une distinction claire doit être faite entre la haine des Juifs et le racisme et la critique légitime d’Israël.

• Activité diplomatique vis-à-vis de Pékin par les voies secrètes et par la diplomatie de voie officielle, tout en encourageant un sentiment de responsabilité partagée dans la lutte contre le racisme sous toutes ses formes, y compris le racisme contre les Chinois de la diaspora.

• Promouvoir l’enseignement de la Shoah dans le système éducatif chinois et l’assimilation de la contribution chinoise aux Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale dans l’éducation occidentale.

• Promouvoir la réglementation des réseaux sociaux et des médias officiels en Chine pour freiner la diffusion de contenus incitatifs et imposer des amendes aux fournisseurs de réseaux et aux entreprises qui ne diffusent pas de contenus antisémites, à l’instar de la législation équivalente en Europe.

• Coopération avec des organisations de la société civile, des organisations juives et des organisations non gouvernementales qui luttent contre l’antisémitisme afin d’étendre leur champ d’action à la Chine (et à d’autres pays d’Asie centrale). Ils peuvent aider en promouvant la législation dans leur pays, en menant des campagnes médiatiques, en publiant des rapports publics et en éduquant.

• Allouer des fonds à des programmes visant à développer les relations interpersonnelles et la tolérance, en se concentrant sur les délégations chinoises en Israël et dans les camps de concentration en Europe pour les chercheurs, journalistes, rédacteurs et façonneurs d’opinion publique.

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