France, Corse
L’assemblée de Corse a reconnu « l’existence de l’Etat de Palestine », durant la 3ème session extraordinaire de 2025 le 26 et 27 juin 2025 : « SOUTIENT l’ensemble des initiatives citoyennes, associatives, syndicales et institutionnelles, en Corse comme ailleurs, qui sensibilisent l’opinion publique à la situation en Palestine et défendent la voix des peuples opprimés et agissent en faveur de la paix;
RECONNAIT l’existence de l’Etat de Palestine, conformément aux dispositions antérieures de l’ONU et affirme la nécessité urgente de la mise en œuvre d’une solution politique fondée sur la coexistence de deux États souverains respectueux des intérêts politiques, collectifs ou confessionnaux d’Israël et de la Palestine;
SOUHAITE que le gouvernement de la République française reconnaisse sans délai l’existence de l’État de Palestine et qu’il suspende toute livraison d’armes, de munitions ou de matériel militaire à l’État d’Israël tant que celui-ci poursuit ses opérations contraires au droit international ;
AFFIRME dans le contexte actuel, son attachement à ce que les installations militaires françaises et de l’OTAN tant en Corse qu’en Sardaigne ne soient pas utilisées à des fins d’intervention au Moyen-Orient qui contreviendraient aux principes du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et au respect des droits humains universels. »
La réaction de Pr Michael Ayache
J’accuse l’imposture morale de l’assemblée de Corse en déliquescence qui ose s’ériger en Juge International et qui prétend reconnaître la Palestine tout en condamnant Israël de génocide !
L’ironie repose sur le fait que les premiers militants du réveil du nationalisme Corse du riacquistu des années 1970 s’appuyaient idéologiquement sur des écrits d’Albert Memmi à propos du sionisme et du mouvement de libération nationale du peuple juif. Ces avant -gardistes auraient-ils conçus pareille aberration institutionnelle ? Qui aurait pu anticiper cette parodie d’autorité morale, cette mascarade diplomatique où l’on s’imagine qu’invoquer la Palestine suffira à masquer l’effondrement insulaire. Cette grandiloquence factice, où la Corse aujourd’hui, épave administrative de la République, prétend s’élever au rang d’arbitre géopolitique en sacrifiant la vérité sur l’autel d’un progressisme de façade.
Le 28 juin 2025 demeurera gravé comme l’apothéose de cette déchéance intellectuelle : l’Assemblée de Corse s’est octroyée le privilège de « reconnaître l’État de Palestine » et de fustiger Israël pour un prétendu « génocide ». L’imposture crève les yeux. Qu’une collectivité territoriale dénuée de toute légitimité internationale, privée de chancellerie, d’ambassade ou de corps consulaire, se prononce sur un conflit dont elle ignore les rudiments géostratégiques, voilà l’incarnation parfaite de l’hubris institutionnelle.
L’ironie de cette posture moralisatrice confine au grotesque lorsqu’on examine l’état de la justice insulaire. Comment une assemblée, dont le territoire présente un taux d’acquittement de 27,6% contre 5,23% en moyenne nationale – révélant un système judiciaire gangréné par les pressions claniques et l’omerta endémique – peut-elle prétendre incarner la justice universelle ?
Les juridictions corses agonisent dans un climat de terreur judiciaire où les magistrats subissent « pressions, menaces, fuites, poids des clans », où les jurés « refusent de participer aux affaires » par crainte des représailles, où les témoins « se rétractent » systématiquement. Un territoire où l’État doit recourir au « dépaysement » de certains dossiers, aveu implicite de la défaillance locale, ose donner des leçons à la seule démocratie du Proche-Orient.
Cette comédie judiciaire n’est finalement qu’un stratagème qui dissimule un mécanisme bien rodé : la diversion par l’antisémitisme d’État. Les régimes autoritaires ont perfectionné cette technique depuis des décennies. Lorsque l’économie s’effondre, que la corruption gangrène les institutions, que la jeunesse déserte, on agite l’épouvantail israélien. Le despote clame son amour pour « Al-Qods » tandis que son peuple sombre dans l’indigence ; l’autocrate vitupère contre Sion pendant que ses sujets croupissent sous la tyrannie.
L’Assemblée corse reprend cette antienne avec un cynisme consommé. Plutôt que d’affronter ses 540 millions d’euros de dettes, ses 6 000 fonctionnaires territoriaux – soit un pour moins de cinquante habitants -, sa masse salariale dévorant 58% du budget de fonctionnement, elle préfère désigner Israël comme responsable de ses turpitudes.
Cette assemblée territoriale choisit de légitimer une entité fantoche, divisée entre un régime kleptocratique en Judée-Samarie et une organisation islamo-terroriste à Gaza. Elle feint d’ignorer que Mahmoud Abbas, président fantoche hors mandat depuis 2009, règne sur un système corrompu où l’opposition est muselée. Elle occulte délibérément que le Hamas – organisation terroriste inscrite sur toutes les listes internationales – a inscrit dans sa charte l’extermination des Juifs.
Cette même assemblée oblitère sciemment le pogrom du 7 octobre 2023 : 1 200 civils israéliens massacrés, des femmes violées puis assassinées, des enfants brûlés vifs, des nourrissons décapités, des familles entières exterminées dans leurs abris. Elle détourne le regard des 240 otages arrachés à leurs foyers, dont certains agonisent encore dans les geôles souterraines de Gaza.
Quelle hypocrisie d’un territoire sous tutelle juridique car que penser d’une collectivité territoriale dont le ministre de la Justice doit annoncer un « renforcement sans précédent » avec 57 magistrats et agents supplémentaires, tant le système judiciaire local est défaillant ? Que dire d’un territoire où la création d’un « pôle judiciaire régional inédit » devient nécessaire pour combattre une criminalité organisée endémique ?
Cette Corse, qui nécessite une véritable mise sous tutelle judiciaire de l’État pour assurer le minimum vital démocratique, s’arroge le droit de condamner Israël, la seule démocratie parlementaire du Proche-Orient, État de droit où l’indépendance judiciaire demeure inviolable, où la presse libre peut critiquer le gouvernement, où les minorités jouissent de droits constitutionnels.
Cette résolution grotesque illustre un déni de réalité symptomatique une véritable pathologie d’élites locales incapables d’assumer leurs responsabilités. Incapables de réformer une administration pléthorique, d’assainir des finances publiques désastreuses, de restaurer un système judiciaire crédible, elles se réfugient dans un activisme géopolitique de pacotille.
J’accuse cette assemblée de Corse qui a révélé ainsi sa véritable nature : non pas l’incarnation d’une quelconque légitimité démocratique, mais l’expression d’un clientélisme territorial, d’un système clanique qui préfère désigner des boucs émissaires plutôt que d’affronter ses propres turpitudes. Cette imposture morale déshonore non seulement ses auteurs, mais insulte la mémoire des victimes du terrorisme qu’elle choisit délibérément d’ignorer.
La morale de cette histoire repose sur l’adage qui se ressemble s’assemble !