Shlomo Filber (notre photo), spécialiste des enquêtes et de l’analyse des tendances, explique dans un long article pourquoi le public laïc devrait se réjouir de la croissance démographique de la communauté ‘harédith et comment la loi actuelle sur la conscription permettra à Israël de croître plus que tout autre pays au monde.
JDN
Il y a des erreurs qu’il faut une génération pour corriger et des avantages qu’il faut une génération pour changer. C’est le cas pour la démographie des pays : la génération qui entre aujourd’hui dans la vie adulte est née il y a 18 ans.
Pourquoi est-ce important ? Parce que les ‘Harédim sont l’atout maître de l’État d’Israël pour la génération future. Cela paraît fou ? Suivez-moi un instant pour un voyage au cœur des familles nombreuses et de celles qui n’en ont pas.
Autrefois, on parlait d’explosion démographique mondiale ; aujourd’hui, pour la première fois, on évoque un rétrécissement de la population mondiale. Comment cela s’explique-t-il ? Afin de maintenir le taux de remplacement des générations, chaque famille dans le monde devrait avoir 2,1 enfants, qui remplaceront leurs parents à leur décès.
Pourquoi est-ce important ?
Il est essentiel de préserver la population active, la croissance, les revenus et le financement des retraites lorsque les parents cessent de travailler. La génération actuelle finance les retraites de la précédente – c’est ainsi que cela a fonctionné jusqu’à présent, et c’est également le cas en Israël avec les pensions budgétaires des Juifs, financées par les recettes de l’État.
Dans la plupart des pays industrialisés et développés du monde occidental, le taux de natalité a chuté à au moins deux enfants par famille – ce qui signifie que la population mondiale se rétrécit. Même en Chine et en Inde, malgré les politiques de contrôle des naissances, un problème se posera pour la génération future. Les pays africains sous-développés affichent un taux de natalité positif.
Et il y a un autre pays au monde – le seul du monde occidental moderne, et premier parmi les pays de l’OCDE en termes de taux de natalité – Israël, avec une moyenne d’environ trois enfants par famille.
D’ailleurs, on nous mettait souvent en garde contre un problème démographique chez les Arabes israéliens. Or, il s’avère que leur taux de natalité moyen a chuté de façon spectaculaire et que, depuis 2024, la tendance s’est inversée. Le pourcentage de Juifs augmente, tandis que celui des Arabes diminue (mais cela aura davantage d’importance pour les élections de 2044).
Les deux principaux facteurs de la croissance démographique d’Israël sont les religieux nationaux (oui, oui, les Smotrich aussi) et les ‘Harédim. Et cela aura déjà un impact sur les élections de 2026 : chaque année, le pourcentage de religieux et de ‘Harédim augmente.
Quel est le lien avec le projet de loi ?
La vie est plus forte que n’importe quel député populiste cherchant à se faire le gendarme des ‘Harédim et à leur imposer davantage de sanctions au cours des deux prochaines années.
Chaque ‘Harédi et nationaliste religieux supplémentaire qui intègre le marché du travail contribue à la croissance du pays, et cette tendance devrait se poursuivre au cours de la prochaine décennie. Alors qu’il faudra au moins une génération au reste du monde pour corriger la situation, Israël se prépare à une forte croissance, à la suite de la croissance démographique de la génération précédente. On prévoit une augmentation nette d’environ 100 000 habitants par an (hors décès).
Ainsi, même si certains membres orthodoxes doivent terminer leurs études, nous conservons un avantage considérable sur le reste du monde. Il s’agit d’une population dotée d’une grande capacité d’apprentissage et d’une forte motivation, qui peut et, pour certains, permet de combler rapidement les lacunes.


























