De nouveaux détails sur l’appareil de propagande du Hamas ont été révélés par Galé Tsahal : Abou Obeida a construit une force de 1.500 combattants, chargés de documenter les combats, d’écouter les médias israéliens, de produire des vidéos de captifs et de mener une guerre psychologique contre la société israélienne.
Be’hadré ‘Harédim – Éli Klein
Dans le sillage des propos de l’ancien président américain Donald Trump selon lesquels « Israël perd la guerre des relations publiques », Galé Tsahal a révélé de nouveaux détails sur l’ampleur de l’appareil de communication du Hamas, dirigé depuis une décennie par le porte-parole de la branche armée du mouvement, Abou Obeida – éliminé la semaine dernière lors d’une frappe de précision de Tsahal.
Selon le journaliste Doron Kadosh dans l’émission Sefi et Yanir, il s’agissait de l’un des dispositifs de communication, d’influence et de terrorisme psychologique les plus vastes jamais montés par une organisation terroriste, regroupant environ 1.500 militants spécialisés – soit deux fois plus que les effectifs équivalents de Tsahal dans le domaine de la communication et de l’influence.
L’appareil a été systématiquement bâti et élargi par Abou Obeida depuis l’opération Bordure protectrice (2014), où il comptait seulement 400 activistes. Au fil des années, il a été intégré à chaque bataillon et brigade du Hamas, chacun disposant d’un responsable de communication avec son équipe de tournage, de documentation et de montage. Les équipes sortaient sur le terrain équipées de caméras GoPro, transmettaient les images en temps réel aux cellules médias, qui produisaient ensuite des vidéos présentant un récit unilatéral de « bravoure palestinienne » et de « pertes israéliennes ».
Le mot d’ordre d’Abou Obeida à ses hommes était clair : « L’action est moins importante que sa documentation. » Même un échec opérationnel était considéré comme une réussite psychologique, pourvu qu’il soit bien filmé. Dans de nombreux cas, la cellule responsable d’un attentat était tuée, mais la vidéo soigneusement montée était diffusée peu après.
En coulisses, des centaines d’« écouteurs » et d’hommes de médias surveillaient les communications israéliennes, analysaient le discours public et suggéraient des actions psychologiques en conséquence. C’est ce même réseau qui se trouvait derrière les vidéos des otages. Selon Gaé Tsahal, Abou Obeida s’impliquait personnellement dans chaque production – du choix des prisonniers à montrer, au contenu, jusqu’à la manière dont le message serait transmis au public.
Les enregistrements révèlent aussi que lors des cérémonies de libération des otages dans le cadre de l’accord de novembre, Abou Obeida était physiquement présent et a donné des consignes en hébreu aux captifs avant leur mise en scène sur la scène. L’idée de leur fournir des « certificats de libération » et de leur remettre des cadeaux cyniques serait une de ses initiatives personnelles.
À un stade plus avancé de la guerre, il travaillait sur un plan destiné à empêcher l’entrée de Tsahal dans la ville de Gaza – non pas par un combat direct, mais en activant une campagne de terreur psychologique centrée sur la question des otages, afin de créer une pression populaire et gouvernementale en Israël qui mènerait à un retrait planifié.
Toujours selon Galé Tsahal, depuis le début de la guerre, plus de 200 membres de cet appareil psychologique du Hamas ont été éliminés, mais environ 1.000 restent actifs. Abou Obeida lui-même a été tué après trois tentatives ratées, alors qu’il se tenait à proximité des otages pour compliquer son élimination. Ce n’est qu’après que Tsahal a pu confirmer l’absence de captifs autour de lui qu’il a lancé la frappe.
Désormais, les services de renseignement et de sécurité tentent de déterminer qui lui succédera. Les estimations avancent que l’un des cinq chefs de la communication au sein des différentes brigades pourrait être nommé, mais rien n’indique encore clairement un successeur.
