Le terroriste Zakaria Zubeidi, libéré lors du dernier échange d’otages, a déclaré dans une interview au New York Times que les Palestiniens devraient reconsidérer les moyens utilisés dans leur lutte pour l’indépendance.
Zubeidi, qui commandait les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa durant la seconde Intifada et qui s’était évadé de la prison de Gilboa par un tunnel, a décrit sa vie de militant terroriste comme « inutile ».
Selon lui : « Rien n’a permis d’établir un État palestinien – et il est possible que rien ne le permette jamais. Nous devons reconsidérer nos outils. Nous avons fondé un théâtre, essayé la résistance culturelle – qu’est-ce que cela a changé ? Nous avons aussi essayé le fusil, nous avons tiré. Il n’y a pas de solution. »
L’article précise que le fils de Zubeidi a été tué lors d’une frappe israélienne, que la majeure partie de son camp de réfugiés a été détruite, et que sa maison se trouve désormais dans une zone interdite d’accès aux civils palestiniens.
« Sur tous les fronts, les stratégies palestiniennes semblent avoir échoué », fixe-t-il.
« Les médias ont dit que Zakaria était passé de la lutte armée à la lutte culturelle », a-t-il ajouté en parlant de lui à la troisième personne, « mais il ne s’agit pas d’être l’un ou l’autre. Comment ai-je ouvert la porte du théâtre ? Je l’ai brisée avec mon fusil. »
Selon lui, l’objectif n’était pas de remplacer l’action armée palestinienne mais de lui apporter un soutien intellectuel et culturel.
Zubeidi est également revenu sur son évasion de la prison de Gilboa en 2021 : « Il m’était impossible d’être enfermé sans chercher la liberté. Un prisonnier qui ne pense pas à s’évader ne mérite pas la liberté. »
Il a décrit le moment où il est sorti du tunnel : « Quand j’ai enfin senti l’air chaud de la nuit sur ma peau, c’était comme si la liberté coulait dans mes veines. »
Néanmoins, Zubeidi reconnaît que cette évasion n’a pas eu de grands résultats : elle n’a fait que durcir les conditions de détention pour les autres prisonniers palestiniens et l’a finalement conduit, lui, à l’isolement.
