À l’approche de la grande mission des Grands d’Israël en faveur du Keren Olam HaTora (Fonds du monde de la Tora), plusieurs mécènes de l’étranger ont demandé à entendre l’avis du rav Moché Hillel Hirsch, fondateur du fonds, sur les enjeux actuels. Durant la conversation, le rav Hirsch s’est exprimé avec force sur le danger que représente la conscription : « Celui qui entre à l’armée en tant que ‘harédi n’en ressortira pas ‘harédi. » Il a également affirmé qu’il est du devoir de toute personne ayant les moyens de contribuer « au-delà du cinquième » (plus de 20 %).
Be’hadré ‘Harédim
« L’armée est un lieu de danger », a déclaré sans détour le rav Hirsch, une figure majeure du monde des Yechivoth, réputée pour sa discrétion et son érudition. Il a souligné que, malgré sa position retirée dans l’étude des textes, il connaît bien la réalité du terrain.
Les propos ont été tenus lors d’un échange avec des philanthropes en préparation d’un nouveau voyage pour lever 107 millions de dollars pour soutenir les Yechivoth. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi une nouvelle campagne était lancée alors que la précédente était censée être unique, il a répondu simplement : « L’an dernier, nous pensions vraiment que ce serait ponctuel. Nous espérions que le besoin disparaîtrait. Mais il s’avère que ce n’est pas le cas. »
Il a révélé que l’idée de ce voyage venait des donateurs eux-mêmes, principalement des Américains :« Personnellement, je pensais que ce n’était pas faisable à nouveau. Mais quand j’ai entendu leur volonté, j’ai compris à quel point c’est nécessaire. »
Il a toutefois ajouté : « Nous espérons que ce sera la dernière fois. »
Sur la question de la conscription, un des participants a demandé pourquoi les Grands d’Israël rejettent catégoriquement l’idée d’un service militaire haredi dans une structure adaptée. Le rav a répondu : « Quiconque connaît sincèrement la situation actuelle de l’armée sait que ce n’est pas envisageable. Créer une structure entièrement conforme à la Halakha est presque impossible. Même Netanyahou m’a dit au téléphone : ‘Nous voulons une armée où un ‘harédi reste ‘harédi.’ Mais c’est très, très difficile. »
Il a ajouté que l’armée est historiquement conçue comme un « creuset de fusion », visant à homogénéiser la population au détriment de l’identité religieuse.
« L’intention originelle était de réduire la religiosité, de forger un nouveau type d’Israélien/Juif. Aujourd’hui, certains dans l’armée reconnaissent l’échec de cette vision et veulent changer. Mais cela demande un effort immense. Dans des situations concrètes, comme le respect du Chabbat en opération, tout dépend du commandant. Et s’il est laïc ou opposé au Chabbat, il est peu probable qu’il respecte les exigences religieuses. L’armée le reconnaît elle-même : c’est extrêmement difficile. »
Interrogé sur les contributions financières au fonds, le rav a déclaré : « Celui qui a beaucoup peut donner plus qu’un cinquième. Mais celui qui ne le peut pas n’est pas obligé. »
Il a répété que chacun doit donner selon ses capacités personnelles, y compris sur des fonds d’épargne si la situation le justifie.
Un mécène a demandé si l’existence même du fonds ne poussait pas le gouvernement à ne pas trouver une solution au problème de la conscription. Le rav Hirsch a balayé cette hypothèse : « C’est totalement faux. Les députés ont travaillé dur pour chercher une solution. Il n’a jamais été question de se dire : ‘On a de l’argent, donc pas besoin de solution.’ Même sans argent, cela ne résout pas le problème : s’il n’y a pas de solution, la conscription obligatoire reste. L’argent n’est pas le seul problème. C’est bien une question de fond. »
En conclusion, le rav Hirsch a béni les participants : « Celui qui participe à cela en fait vraiment partie. Ce n’est pas juste un don, c’est une véritable participation à l’étude de la Tora en terre d’Israël. C’est un mérite immense. Tous ceux qui se joignent à nous recevront l’aide divine, des bénédictions et de la réussite dans tous les domaines, matériel comme spirituel. »