Le discours enflammé de Trump à l’ONU

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Le discours enflammé de Trump à l’ONU et sa querelle avec le maire de Londres : « Raciste, misogyne, islamophobe »

Depuis 2015, Sadiq Khan et Donald Trump sont en conflit, mais le président américain a profité de son discours à l’ONU pour lancer une nouvelle accusation : « Ils veulent y instaurer la charia ». Le maire de Londres s’est indigné mais a aussi plaisanté. Le Parti travailliste a demandé à convoquer l’ambassadeur américain.
Et aussi : les moments « colorés » du discours, l’appel à libérer tous les otages — et ses propos sur les climatiseurs en Europe.

Ynet

Un discours mouvementé à l’ONU

Le président des États-Unis, Donald Trump, a prononcé mardi un discours remarqué à l’Assemblée générale de l’ONU. Pendant 56 minutes, il a évoqué un prompteur défectueux, un escalator bloqué — et même les climatiseurs en Europe. Il a appelé à la libération de tous les otages, et a qualifié la reconnaissance d’un État palestinien d’« capitulation face aux infidèles du Hamas ».

Mais la réaction la plus virulente est venue du maire de Londres, Sadiq Khan, avec qui Trump est en conflit de longue date : « Il a prouvé qu’il est raciste, sexiste, misogyne et islamophobe », a déclaré Khan.

Trump attaque Londres et l’ONU

La colère de Khan est survenue après que Trump a qualifié Londres de ville dirigée par un « maire épouvantable », affirmant que la ville envisageait d’appliquer la charia (la loi islamique). Il a aussi mis en garde les gouvernements qui laissent entrer des immigrés illégaux : « Vos pays vont droit en enfer », a-t-il lancé.
Il a accusé l’ONU d’encourager une « invasion » en finançant soi-disant ces migrations illégales — y compris vers les États-Unis.

Défaillances techniques et railleries

Dès le début du discours, Trump a averti que le téléprompteur ne fonctionnait pas, provoquant des rires dans la salle : « Celui qui est responsable est dans de beaux draps. »
Il a donc lu son discours sur papier. Il a aussi plaisanté sur une panne d’escalator en arrivant avec son épouse Melania : « Si elle n’était pas en bonne forme physique, elle serait tombée. »

Trump a poursuivi avec une attaque contre l’ONU : « L’ONU a un potentiel énorme, mais elle est loin de le réaliser. Elle se contente de mots vides. »
Il a affirmé avoir mis fin à sept guerres que personne ne pensait pouvoir conclure, et a critiqué l’inaction de l’ONU.

En évoquant le bâtiment même de l’ONU, il a raconté avoir proposé de le rénover en tant que promoteur immobilier, dénonçant une gestion corrompue : « Ils ont gaspillé entre 2 et 4 milliards de dollars, et ils n’ont même pas eu les sols en marbre que je leur avais promis. On marche sur du terrazzo. »

Les otages : « Libérez-les tous maintenant »

Trump a brièvement abordé la guerre à Gaza, critiquant les pays occidentaux qui ont reconnu un État palestinien : « Ceux qui veulent la paix doivent dire d’une seule voix : Libérez les otages maintenant ! », a-t-il lancé, sous les applaudissements.

Il a affirmé que sur 48 otages à Gaza, 38 sont morts, et s’est opposé aux échanges partiels : « Je ne veux pas en libérer deux aujourd’hui, un demain, trois après-demain. Je les veux tous maintenant. »

Immigration et climat : l’attaque continue

Une partie importante du discours a été consacrée à une attaque contre les politiques migratoires : « L’Europe a un grave problème. Les migrants illégaux y affluent, et elle ne fait rien. »
Il a accusé les dirigeants européens de passivité au nom du politiquement correct, et prédit la « mort de l’Europe de l’Ouest » si rien ne change.

Trump a aussi répété que Londres voulait appliquer la charia, provoquant un tollé.
Sadiq Khan a répondu : « Quand quelqu’un tient ce genre de propos, il faut le croire. Trump est raciste, sexiste, misogyne et islamophobe. »
Et d’ajouter avec ironie : « Je vis gratuitement dans sa tête — sans payer de loyer. »

Réactions au Royaume-Uni

Khan a aussi souligné que Londres connaît actuellement des niveaux records de visiteurs américains et d’investissements étrangers.

« Nous sommes la ville numéro 1 dans le monde pour la culture, le sport, les opportunités. »

Des députés travaillistes ont demandé au Premier ministre Keir Starmer de protester officiellement auprès de Washington : « Il faut convoquer l’ambassadeur américain. Trump propage des mensonges et une islamophobie incontrôlée », a déclaré Rosena Allin-Khan.

Le ministre de la Santé, Wes Streeting (Parti travailliste), a aussi réfuté les propos de Trump : « Sadiq Khan ne veut pas appliquer la charia. Il travaille pour améliorer les transports, l’environnement, la sécurité. »

Le Premier ministre Keir Starmer ne s’est pas encore exprimé sur l’incident.

Un conflit qui dure depuis 2015

Le différend entre Khan et Trump remonte à 2015, lorsque Trump — alors candidat à la présidence — proposa d’interdire l’entrée des musulmans aux États-Unis. Khan avait dénoncé cette idée. Une fois élu, Trump a mis en œuvre son Muslim Ban, interdit d’entrée pour les ressortissants de cinq pays à majorité musulmane (révoqué en 2021 par Joe Biden).
En juin dernier, Trump a signé un nouvel ordre interdisant l’entrée aux citoyens de 12 pays, dont l’Iran et le Yémen.

Le climatiseur : une nouvelle cible

Trump a aussi attaqué ceux qui combattent le changement climatique, qualifiant leurs arguments de « plus grande fraude de l’Histoire » : « Assez du réchauffement global, assez du refroidissement global. »
Il a déclaré que les experts et les prévisions de l’ONU étaient le fruit de « gens stupides ».

Il a exhorté les pays à abandonner ce qu’il a appelé la « fraude verte », affirmant que les énergies renouvelables et l’immigration sont en train de détruire le monde libre.

Trump a aussi affirmé que les prix de l’électricité en Europe sont 4 à 5 fois plus élevés qu’en Chine, et 2 à 3 fois plus qu’aux États-Unis, à cause de la transition énergétique.

« En Europe, les prix sont si élevés qu’on ne peut même pas allumer la clim. Ce n’est pas l’Europe que j’aime. Tout cela au nom d’une fausse lutte contre le réchauffement. »

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