L’ancien chef du Conseil national de sécurité affirme qu’Israël a échoué à expliquer la réalité fondamentale : « Yahya Sinwar, même s’il est mort, a fixé une ligne politique : il est prêt à sacrifier toute la bande de Gaza pour un seul objectif – la destruction de l’État d’Israël. Déjà cinq pour cent de la population de Gaza ont été éliminés, et ni lui ni ses successeurs n’ont le moindre problème à sacrifier le reste. »
JDN
Alors que le débat public et politique autour du retour des otages continue de faire rage, le général (rés.) Giora Eiland, ancien chef du Conseil national de sécurité, a soulevé la question centrale lors d’un entretien sur la radio 103fm : « Qu’est-ce qu’Israël est prêt à sacrifier pour ramener les otages à la maison ? »
Il a estimé qu’il était temps de mettre fin à la guerre à Gaza, exprimant un grand scepticisme sur la faisabilité de l’accord actuel concernant les otages.
Selon lui, Israël n’a pas su exposer clairement la situation : « Yahya Sinwar, même s’il est mort, a dicté une politique : il est prêt à sacrifier toute Gaza pour atteindre un seul but, l’effondrement d’Israël. Cinq pour cent de la population de Gaza ont déjà été tués, et ni lui ni ses successeurs n’ont de problème à sacrifier les autres. »
Eiland a aussi commenté les récentes initiatives diplomatiques occidentales visant à reconnaître un État palestinien, y voyant une « punition infligée à Israël » : « Ce qui il y a quelques mois était présenté comme un outil pouvant servir Israël – la solution à deux États – devient soudain une sanction. Des pays comme la Grande-Bretagne, la France et d’autres envoient un message : ‘Si Israël ne se conforme pas, nous reconnaîtrons un État palestinien même sans son accord’. »
Concernant les négociations sur l’accord des otages, connu sous le nom de « plan Witkoff », Eiland a été sévère : « Il était clair dès le départ que cela ne marcherait pas. Le Hamas n’était de toute façon pas enthousiaste, et aujourd’hui il impose de nouvelles conditions qui rendent l’accord impossible. Cet accord ne sert pas Israël – il ne fait que prolonger la guerre et éloigner toute solution. »
Selon lui, même le médiateur américain Brett McGurk (Witkoff) a fini par comprendre que ce cadre n’était pas viable et qu’il allait même à l’encontre de l’intérêt américain : « Il est arrivé à la conclusion que l’accord, dans sa forme actuelle, ne fait avancer ni Israël ni la région. »