Le père endeuillé à l’ONU : « Qui détient des corps comme monnaie d’échange pour l’avenir ? »

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Roby Chen, père du soldat enlevé Itay Chen, tué lors de l’attaque du 7 octobre, s’est exprimé hier devant le Conseil de sécurité des Nations unies. « Je pense que seuls des sous-hommes retiennent des corps en otage, leur refusant les droits humains fondamentaux et la dignité qui leur est due », a-t-il déclaré.

Be’hadré ‘Harédim

Lors d’une session spéciale consacrée à la résolution 2474, portant sur le retour des dépouilles de prisonniers détenus par le Hamas à Gaza, Roby Chen a ouvert son discours en disant : « Nous sommes les parents d’Itay Chen, citoyen américain, allemand et israélien, retenu par le Hamas dans la bande de Gaza depuis 587 jours. À l’âge de 18 ans, Itay s’est engagé dans Tsahal, et ce jour funeste du 7 octobre 2023, il était en poste à la base de Nahal Oz, à la frontière entre Israël et Gaza. Lui et son équipe ont combattu le Hamas pendant des heures pour protéger les civils israéliens contre les flammes et les massacres. Finalement, le tank d’Itay a été neutralisé, et trois des quatre membres de l’équipage ont été enlevés à Gaza. Itay a deux frères, Roy et Alon, 14 ans, qui est ici aujourd’hui avec nous. »

En mars 2024, l’armée israélienne a informé la famille qu’Itay n’avait probablement pas survécu à l’attaque du 7 octobre. « Mais depuis plus de 19 mois, le Hamas refuse de reconnaître que notre fils est entre ses mains, ou de nous dire dans quel état il se trouve. C’est la forme la plus abjecte de guerre psychologique terroriste qu’on puisse imaginer. Je m’adresse humblement aux membres du Conseil de sécurité : quel genre d’être humain retient des cadavres comme cartes de négociation pour l’avenir ? Je crois que seuls des sous-hommes peuvent priver les morts de leurs droits fondamentaux et de la dignité à laquelle ils ont droit. »

Selon Chen, « ce que nous subissons – le refus délibéré de toute information sur le sort de notre fils, le refus de nous le rendre, le silence – constitue une torture psychologique lente et constante. Chaque jour, nous vivons dans l’angoisse, incapables de faire notre deuil, incapables de guérir. »

Il a cité le rapport récent de la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la torture, la Dr. Alice Edwards, qui reconnaît que les familles de personnes prises en otage peuvent elles-mêmes être victimes de torture. Elle écrit que l’incertitude prolongée, le déni de la vérité, le secret entourant le sort des otages – tout cela peut constituer une forme de torture inhumaine et dégradante.

« D’après mon expérience, ce n’est pas une théorie. C’est notre quotidien. Nous sommes torturés, nous vivons une souffrance constante, traumatisme après traumatisme, sans aucun répit à l’horizon. »

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