Le prince héritier Reza : « C’est notre moment du mur de Berlin »

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Lundi à Paris, Reza Pahlavi, fils aîné du dernier Shah d’Iran, a lancé un nouvel appel fort en faveur d’un changement de régime dans son pays d’origine. Lors d’une conférence de presse symboliquement organisée dans la capitale française, le prince héritier a exposé sa vision pour un Iran démocratique, libre et laïc, tout en appelant les forces d’opposition à s’unir pour construire un front commun contre la République islamique.

Dans une déclaration sans ambiguïté, Pahlavi a dénoncé la nature oppressive du régime en place à Téhéran, qu’il accuse de priver les Iraniens de leurs libertés fondamentales. Il a également mis en garde les pays étrangers contre toute tentative de soutenir ou de prolonger la survie de cette autorité, affirmant que seule l’émergence d’un Iran démocratique serait à même d’endiguer les menaces posées, notamment par le développement du programme nucléaire iranien.

Devant un parterre de journalistes internationaux, Pahlavi a défini les trois principes fondateurs qu’il souhaite pour l’avenir de la République islamique : l’intégrité territoriale de l’Iran, le respect des libertés individuelles et de l’égalité des citoyens, ainsi que la stricte séparation entre religion et État. Ces piliers doivent, selon lui, guider toute transition à venir.

S’adressant directement au guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, Reza Pahlavi a lancé un appel sans précédent : « Démissionnez. Et si vous le faites, vous aurez droit à un procès équitable, ce que vous n’avez jamais offert à vos concitoyens. » Il a également averti les responsables du régime que, bien qu’ils soient appelés à répondre de leurs actes, une justice équitable leur serait assurée, à la différence des purges brutales observées dans d’autres contextes de transition.

 

Dans une formule marquante, il a comparé la situation actuelle de l’Iran au moment historique de la chute du mur de Berlin. « C’est notre moment », a-t-il déclaré, évoquant la soif de liberté du peuple iranien et la nécessité de transformer ce désir en action collective.

Pour structurer cette opposition, Reza Pahlavi a annoncé la création d’un canal destiné à fédérer toutes les forces hostiles au régime en place. Ce canal visera à renforcer les liens entre les activistes de l’intérieur et de la diaspora, à coordonner les initiatives et à poser les bases d’un large mouvement national. « Je m’engage à diriger cette transition, non pour moi-même, mais au nom du peuple iranien », a-t-il affirmé, précisant qu’un plan clair pour la transition démocratique et le renouveau de la nation est en cours de finalisation.

L’appel s’est également adressé aux forces armées. Pahlavi a exhorté les militaires à rejoindre le camp du peuple, assurant que leur engagement dans cette phase historique serait reconnu et honoré. Cette démarche vise à limiter les risques d’affrontements violents et à favoriser un passage pacifique vers un nouveau système politique.

 

Enfin, Reza Pahlavi a réaffirmé que la décision finale reviendrait au peuple iranien lui-même, par le biais d’un référendum. Il envisage l’organisation d’un sommet visant à établir une feuille de route concrète pour la transition politique, la restauration des institutions et la reconstruction du pays. Selon lui, une équipe d’experts est déjà à l’œuvre et dévoilera dans les jours à venir un plan d’action pour les 100 premiers jours suivant la fin du régime actuel.

Bien que ses prises de position ne soient pas nouvelles, la tonalité plus structurée et déterminée de cette intervention marque une étape importante dans la stratégie de Pahlavi. Héritier d’un trône qu’il n’a jamais revendiqué sans l’accord du peuple, il se positionne désormais non comme monarque, mais comme coordinateur d’une transition nationale.

En s’associant depuis des années à des mouvements laïcs et démocratiques opposés au régime, Reza Pahlavi cherche à incarner une alternative crédible, capable de rassembler au-delà des clivages politiques ou religieux. À Paris, son message a été clair : « À mes compatriotes : c’est notre moment. Je suis avec vous. »

 

Jforum.fr

 

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