Le rabbi de Kalov, par. Beha’alothekha : prendre une bonne résolution en temps de guerre

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« C’est la première fois qu’ils partaient ainsi d’après l’ordre de l’Éternel, transmis par Moché » (Bamidbar/Nombres 10,13).

À chaque fois qu’émerge la crainte d’une guerre de grande envergure, comme c’est le cas à notre époque, la réaction des nations du monde est d’entrer dans un état de panique et d’anxiété, craignant que les événements ne débouchent sur la destruction du monde.

À notre époque dominée par la technologie, on constate une hausse dans l’anxiété et le stress : en effet, les divers moyens de communication détournent l’homme d’une réflexion sur les valeurs spirituelles, jusqu’à ce qu’il ne mentionne plus la Émouna. Au contraire, se diffuse dans le monde une atmosphère d’hérésie et de déni de la Providence divine, au point que tout le monde a le sentiment de ne compter que sur ses propres forces. De ce fait, la situation devient incontrôlable lorsqu’on craint que la situation ne puisse plus être contrôlée par l’homme.

Dans de tels cas, il nous incombe de nous mémoriser les propos de nos Sages à la fin du traité de Sota qui évoquent la période des ‘Ikvata Demechi’ha (époque précédant la venue du Machia’h), et répètent plusieurs fois cette idée : « Nous ne pouvons nous reposer que sur notre Père au Ciel » : notre rôle principal consiste, à une telle période, à nous appuyer exclusivement sur Hachem, et à ne pas compter sur notre propre puissance.

Le conseil principal, dans une telle période, consiste à se réveiller et à se rapprocher de Hachem en se renforçant dans la pratique des Mitsvoth, à prier et L’implorer, comme l’a longuement expliqué notre maître, rabbi ‘Haïm Vital dans son ouvrage ‘Ets Hada’ath Hatov (chapitre 24) : vers la fin des temps, il y aura un exil très pénible imposé par les Bené Yichma’ël, et seules la prière et les implorations vers Hachem nous permettront d’être sauvés.

On raconte qu’un jour, le ‘Hafets ‘Haïm désirait donner un cours de Halakha, chez lui, destiné aux élèves de sa Yechiva. Une fois tous les élèves de la Yechiva rassemblés, il leur lut un extrait de la Guemara Sanhédrin (97a) sur la venue du Machia’h : « Rav a dit : tout est fini, cela ne dépend que du repentir. » C’était là tout le contenu du cours. Le ‘Hafets ‘Haïm voulait de cette façon communiquer un message à ses élèves : à notre époque, lorsqu’on assiste aux malheurs propres à l’époque précédant la venue du Machia’h, la Halakha est de se repentir pour faire venir la Gueoula.

Afin de nous éveiller au repentir, on orchestre du Ciel des événements éprouvants pour le peuple d’Israël, comme le rapporte la Guemara (Sanhédrin 97b) : lorsque le peuple juif ne fait pas Techouva, Hachem installe un dictateur dont les décrets sont aussi sévères que ceux de Haman, ensuite Israël se repent et retourne dans le droit chemin.

Dans une telle période, il faut grandement veiller à ne pas se laisser influencer par ceux qui attribuent tous les événements au hasard. Le ‘Hafets ‘Haïm interprétait ce texte de nos Sages dans la Michna (fin du traité Sota) sur les ‘Ikveta Demechi’ha : « La face de la génération ressemble à celle d’un chien » : lorsqu’on jette une pierre sur un chien, il court derrière la pierre qui lui a fait mal et la mord avec ses dents, et ne pense pas à regarder celui qui a lancé la pierre. C’est le même phénomène à notre époque, les ‘Ikvéta Demechi’ha : la majorité des personnes de cette époque ne pensent pas à se tourner vers Hachem, qui nous envoie des épreuves pour nous inciter à la Techouva.

Dans cette même veine, son élève, rav El’hanan Wasserman zatsal, s’exprima dans ces termes : « Il n’y a aucun intérêt à se battre avec le bâton, car manque-t-il de bâtons dans le Ciel ? Hachem a beaucoup de messagers ! Il faut prendre des mesures pour éviter que les peuples ne se saisissent de bâtons contre nous. Nos nouveaux dirigeants ont proclamé une guerre contre de grandes puissances, et quel est le résultat ? Ils n’ont fait qu’attiser le courroux et la fureur de ces nations contre nous. Les dirigeants ne voient que le bâton, et refusent de voir celui qui frappe avec le bâton. »

De ce fait, dans une telle période, il est méritoire pour chacun de prendre une bonne résolution, comme nous le voyons dans le Livre des Tehilim (66) : avant la venue du Machia’h, Hachem placera les enfants d’Israël dans une situation de détresse et de difficulté, où ils redoutent les descendants d’Essav et d’Yichma’ël, tout ceci dans le but qu’ils s’éveillent au repentir et à une protection du Ciel.

Le roi David affirme que lors de la venue du Machia’h, le peuple juif remerciera Hachem : « Nous sommes passés par le feu et l’eau et Tu nous en as délivrés » : ils ont vécu des souffrances aux mains des puissances d’Essav et d’Yichma’ël, et chaque Juif dira à Hachem : « Je me présenterai dans Ta maison avec des ‘Oloth (sacrifices) pour m’acquitter envers Toi de tous mes vœux, que mes lèvres ont exprimés, qu’au cours de ma détresse ma bouche a formulés. »

Nous en déduisons que le véritable éveil, qui débouchera sur une protection à l’époque précédant la venue du Machia’h, est celui au cours duquel l’homme applique immédiatement la bonne résolution qu’il a promise.

Nous trouvons ce sujet dans la guerre contre ‘Amalek (Chemoth/Exide 17,11) : « Or, tant que Moché tenait son bras levé, Israël avait le dessus ; lorsqu’il le laissait fléchir, c’est ‘Amalek qui l’emportait. » Nos Sages affirment à ce sujet (Roch Hachana 3,8) : « La main de Moché fait-elle la guerre ou la fait-elle cesser ? » L’idée exprimée ici est que tant que le peuple juif lève les yeux au Ciel et soumet son cœur à notre Père céleste, ils avaient le dessus, et dans le cas contraire, ils succombaient. » Moché Rabbénou levait sa main pour les éveiller à lever les yeux au Ciel vers Hachem et leur envoya des frayeurs, et ainsi, ils étaient incités à prendre une bonne résolution pour se rapprocher de Hachem, et avaient ainsi droit à une protection divine.

Nous en avons ainsi une allusion dans le verset de la semaine : « C’est la première fois qu’ils partaient ainsi d’après l’ordre de l’Éternel » : ils commencèrent, pour la première fois, à emprunter le mode de la vie conforme aux Mitsvoth divines, « transmis par Moché » : par la main de Moché Rabbénou qui les incita à lever les yeux au Ciel.

Chaque Juif est tenu de retenir cette idée à chaque fois qu’il vit des événements difficiles et effrayants : il vaut la peine de renforcer sa Émouna et de prendre une bonne résolution, et d’aider aussi des Juifs éloignés à sortir de leur torpeur et à découvrir la foi logée dans leur cœur et à se rapprocher de la Tora et des Mitsvoth, et par ce mérite, ils auront droit à une délivrance personnelle et pourront échapper à tout malheur, et à faire venir la Délivrance globale pour tout le peuple juif.

Chabbath Chalom !

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