Le rabbi de Kalov, par. Reé : Chaque Juif est en mesure de surmonter les épreuves qu’on lui envoie

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« Voyez, Je vous propose en ce jour, d’une part, la bénédiction, la malédiction de l’autre » (Devarim 11,26).

Depuis la prolifération d’Internet dans le monde, l’épreuve des scènes interdites s’est considérablement renforcée : en effet, l’homme peut se retrouver dans sa chambre avec des outils technologiques non-filtrés et regarder toutes sortes d’images et de scènes de débauche, qui ont un pouvoir d’attraction considérable.

Le Yétser Hara’ s’évertue à influencer chaque Juif, afin qu’il baisse les bras et ne mène pas de combat contre ce phénomène, en instillant en lui une pensée de désespoir : il est né avec une nature de cet ordre ou une curiosité excessive, au point qu’il ne parvient pas à mettre un frein à ses désirs.

C’est encore plus le cas si l’homme a déjà échoué et est devenue dépendante de ces nouveaux outils technologiques et a plongé dans les scènes interdites et les mauvais penchants. Même si, à un moment donné, il se rend compte de son niveau catastrophique en termes de spiritualité et désire se repentir, le mauvais penchant instille dans son cœur un profond désespoir, qui lui suggère qu’il n’est pas en mesure de se détacher complètement.

L’épreuve s’intensifie encore davantage lorsque de nombreux psychologues, qui servent d’émissaires du mauvais penchant, conseillent ces personnes sujettes à ces pulsions, prétendant que pour leur santé mentale, ils sont obligés de céder à ces pulsions, par exemple en regardant ces images qui, selon leurs dires, pourront apaiser leur âme endolorie.

À ce sujet, la Guemara (Sanhédrin 75a) mentionne un récit qui se déroule à l’époque des Amoraïm, lorsque la culture grecque était dominante : un homme qui avait un puissant désir, convoita une femme jusqu’à en tomber malade. Les médecins psychologues affirmèrent qu’il ne pourrait guérir sans combler son désir. Mais les Sages affirmèrent qu’on ne pouvait autoriser cette relation interdite, même si l’homme venait à mourir en conséquence. En effet, la faute des relations interdites est l’une des trois fautes capitales qui ne sont pas écartées, même en cas de danger de mort.

Lorsque les psychologues virent qu’ils ne pourraient obtenir d’autorisation pour cette faute, ils modifièrent leur conseil et affirmèrent qu’il pourrait être sauvé de la mort en comblant partiellement son désir, en lui donnant la possibilité de l’observer lorsqu’elle était dénudée. Mais les Sages, qui avaient perçu les voies perverses des envoyés du mauvais penchant, répondirent qu’en aucun cas, on ne pouvait renoncer aux limites de la sainteté pour assouvir les mauvais désirs, mais au contraire, c’est uniquement en surmontant son mauvais penchant que l’homme pourra guérir.

Le Midrach (mentionné dans Rachi Sanhédrin 31b) décrit la fin de cet homme : on eut une longue discussion avec lui où on lui expliqua en termes rationnels qu’il ne valait pas la peine de perdre son monde futur pour un plaisir éphémère. En conséquence, l’homme se renforça, surmonta son mauvais penchant, guérit et effectua un repentir complet. Les Sages de l’époque témoignèrent qu’ils virent briller sur sa tête une grande lumière de sainteté émanant du Ciel, par le mérite d’avoir surmonté son mauvais penchant. Il s’éleva au point de devenir l’un des grands Maîtres en Tora de son époque, l’Amora Mar Oukva.

Je peux l’attester également par mon expérience personnelle : très souvent, lorsque j’ai demandé à des jeunes gens de respecter les restrictions liées à la sainteté ou d’autres Mitsvoth, ils m’ont répondu que des psychologues leur avaient assuré que d’après leur nature, ils n’en étaient pas capables, mais après leur avoir expliqué qu’ils en étaient vraiment capables, ils acceptèrent et constatèrent qu’il leur était possible de se maîtriser, et méritèrent de mener une vie heureuse et de fonder des foyers juifs authentiques.

Les psychologues ne se trompent pas dans leurs allégations, car, d’après la nature de l’esprit, qu’ils connaissent bien, l’homme a beaucoup de difficultés à surmonter ces grandes épreuves. Même parmi les nations, certaines personnes sensées décrient la grande destruction provoquée par Internet qui gâche la vie de leurs descendants, mais ne trouvent pas de solution pour s’en protéger, et à plus forte raison, ne parviennent-ils pas à détacher ceux qui en sont devenus dépendants, car c’est au-delà des forces humaines.

Mais les Juifs, qui se sont engagés à se maîtriser dans ce domaine, y réussissent, car ils bénéficient d’une Aide divine. Comme l’affirment nos Maîtres (Yoma 38b) : « Celui qui désire se purifier y est aidé. » Sans assistance divine, il est impossible de se maîtriser, comme l’indiquent nos Sages : « Sans l’aide de Hachem à l’homme, il ne pourrait pas y parvenir » : il n’est pas en mesure de surmonter son penchant. Mais avec l’Aide divine, on peut surmonter toutes les épreuves, même lorsqu’elles sont considérables.

A ce sujet, il existe une grande règle dans la Tora : Hachem n’envoie jamais d’épreuve à l’homme qu’il n’est pas en mesure de surmonter. En effet, Hachem désire qu’on mène un combat et qu’on triomphe du mauvais penchant, et lorsque Hachem nous met à l’épreuve dans un domaine, cela prouve que nous sommes en mesure de la surmonter.

Dans cette perspective, les Tsadikim interprètent ce texte de nos Sages (Chabbath 104a) : « Celui qui s’apprêt à se souiller se voit donner une porte de sortie » : celui qui est mis à l’épreuve sait que du Ciel, on lui donne une porte de sortie, et est capable de surmonter le mauvais penchant, et peut exploiter cette épreuve pour s’élever encore plus de niveau.

Nous pouvons ainsi interpréter la mise en garde qui figure ici : « Voyez » : la faculté de la vision, « Je vous propose en ce jour » : Hachem vous octroie ce pouvoir chaque jour pour que vous l’utilisiez selon votre libre arbitre, et l’homme choisit lui-même « d’une part, la bénédiction, la malédiction de l’autre »: s’il mène une vie de bénédiction ou de malédiction, que D’ préserve.

Nous en avons une allusion dans la paracha de la semaine, à une période où nous devons exercer une vigilance accrue dans la protection du regard, et où l’on se prépare à revenir sur les lieux de travail où il est également indispensable de mettre en place des règles strictes pour s’écarter des outils technologiques sans filtre, etc. Retenons que le choix est entre nos mains pour surmonter le mauvais penchant, et par ce mérite, on mènera une vie de bénédiction.

Chabbath Chalom !

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