Le rabbi de Kalov sur la fête de Chavou’oth

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Très souvent, lorsque les Juifs se renforcent dans la pratique des Mitsvoth, le Yetser Hara’ intervient pour les en détourner, en leur insinuant qu’ils sont tellement éloignés de Hachem en raison de leurs fautes, au point que Hachem ne désire pas leur pratique, et leur Mitsva n’a aucune valeur.

Mais en vérité, chaque Mitsva réalisée par un Juif a de la valeur, dans toutes les circonstances, comme l’indique le Zohar Hakadoch sur la paracha de Chemoth (11a). Tout comme le Nom de Hachem se glorifie dans le monde par le biais des actions des Tsadikim, Son Nom se glorifie également par les actes des mécréants qui font de bonnes actions.

Nos Sages (Sanhédrin 44a) affirment : “Israël, même s’il a fauté, demeure Israël.” Il est écrit dans les ouvrages sacrés que même s’ils ont beaucoup fauté, malgré tout, ils demeurent “Israël”. En d’autres termes, demeure en lui le point intérieur de sainteté ancré dans la nature de chaque Juif, et ainsi, il peut se repentir et redresser ce qui a été tordu, même s’il a sombré au plus bas.

Mon illustre ancêtre, rabbi Eliézer de Kamarna zatsal, mentionne dans son ouvrage sacré Zaken Beto : il avait entendu de son père, rabbi Yits’hak Eizik de Kamarna zatsal, l’histoire d’un Ba’al Techouva qui avait commis toutes les fautes mentionnées dans la Tora dans le but de déclencher la colère divine, que D.ieu préserve, et au final, cet homme fit une Techouva complète et atteignit de très hauts niveaux, au point que le rav et auteur du Ohev Israël d’Apta zatsal se leva devant lui, et attesta qu’il avait acquis un niveau plus élevé que lui.

Nous le constatons très souvent de nos jours : des personnes qui étaient profondément plongées dans les fautes ont mérité de faire une Techouva complète et de s’élever considérablement.

Cette sainteté émane de Hachem, qui fait reposer Sa sainteté dans l’intériorité de l’âme de ceux qui se souillent par les fautes. Ainsi, dans ce récit de la Guemara (Yoma 57a), où un Tsedouki (saducéen) prétend devant rabbi ‘Hanina qu’en exil, les Bené Israël sont impurs, comme il est dit (Ekha 1,9) : “Sa souillure est attachée aux pans de sa robe.” Rabbi ‘Hanina rétorqua : “Il est dit dans les Écritures (Vayikra 16,16) : ‘qui réside avec eux, parmi leurs souillures’” : même lorsqu’ils sont impurs, la Chekhina, la Présence divine repose parmi eux.

Rabbi Avraham Dov de Voritsh, auteur du Bat Ayin zatsal, affirme : “Un Juif qui ne croit pas que Hachem est proche de lui et désire son service divin, même après qu’il a commis les pires fautes, comme l’indique le verset : ‘qui réside avec eux, parmi leurs souillures’, est considéré comme un hérétique.”

Rabbi Bounam de Prishis’ha zatsal interprète ce texte (Devarim 31,17) : “En vérité, c’est parce que mon D’ n’est plus au milieu de moi que je suis en butte à ces malheurs” : ce que les Juifs prétendent, à savoir que : “D’ ne réside pas en moi” est en soi une faute qui débouche sur des malheurs, car lorsqu’on estime que la sainteté divine ne réside pas en soi, cela conduit au désespoir et à la négligence.

Rabbi Chlomo de Karlin zatsal affirme également : “Le plus grand Yetser Hara’ du Juif est d’oublier qu’il est fils de roi.” Lorsqu’on se souvient que tous les Juifs sont des fils du Roi des rois, on sait qu’Il nous désire toujours, tout comme un roi désire la présence de son fils, même si ce dernier a fauté.

Nous découvrons dans la Guemara (Kidouchin 36) que rabbi Méïr dit sur le verset (Devarim 14,1) : “Vous êtes les fils de Hachem, votre D’” : même lorsque les enfants d’Israël ne se conduisent pas comme des fils, ils sont qualifiés de fils. On fixe la Halakha selon rabbi Méïr (responsa du Rachba). Le rav et auteur du Yessod Ha’avoda de Slonim affirme que c’est une Mitsva de répéter que la Halakha suit rabbi Méïr.

C’est à ce sujet que la guerre d’Amalek eut lieu : il vint se battre contre le peuple d’Israël à Refidim. Nos Maîtres (Sanhédrin 106a) nous enseignent que le terme de Refidim fait référence à “Rafou yedéhem”, que le peuple juif se relâcha dans la pratique de la Tora. Rabbi Israël de Koznitz zatsal interprète ce passage sur Amalek (Devarim 25,18) : “s’est jeté par derrière” : il instilla chez les Juifs faibles le sentiment qu’ils ressemblent à une queue, qui est à la traîne et n’a pas de valeur, car telle est la manière du Yetser Hara’ de faire fauter les Juifs en leur insinuant qu’ils n’ont aucune valeur.

C’est uniquement après que les enfants d’Israël ont montré leur force en vainquant ‘Amalek qu’ils sont devenus dignes de recevoir la Torah, comme il est dit (Chemoth 19,2) : “Partis de Refidim, ils entrèrent dans le désert du Sinaï” : après s’être éloignés du relâchement, du désespoir, ils ont mérité de recevoir la Torah au mont Sinaï. Hachem leur dit alors (Chemoth 19,5) : “Vous serez pour Moi un trésor (segoula)”. Rabbi David de Lelov l’interprète ainsi : un Juif ressemble à la cantillation biblique du ségol : tout comme le ségol reste inchangé et demeure toujours un ségol, de la même manière, le Juif, peu importe combien il dévie du droit chemin, abrite en lui la sainteté du Juif.

Lorsque Hachem nous a transmis la sainte Tora lors de la Révélation au mont Sinaï il y a près de trois mille ans, Hachem commença à S’adresser au peuple juif en ces termes : “Je suis Hachem, votre D’, Qui vous ai fait sortir d’Égypte.” Hachem voulut ainsi communiquer ce message à chaque Juif : “En Égypte, tu étais plongé dans les 49 portes de l’impureté, tu as servi des idoles, qui est le niveau le plus éloigné où l’on peut sombrer, et malgré tout, Je t’ai fait sortir, car Je souhaitais ton service divin. En conséquence, même si tu commets des fautes, ne baisse pas les bras en disant : ‘Même si j’ai gâché mes actions, D’ est dégoûté de moi et ne désire pas que je Le serve’, mais sache que Je désire toujours ton service.”

Puissions-nous, avec l’aide de D’, nous renouveler par le don de la Tora lors de la fête de Chavou’oth, en procurant de la satisfaction au Créateur, loué soit-Il, qui désire le service de chaque Juif, et ainsi, nous mériterons toutes les bénédictions réservées à ceux qui pratiquent les Mitsvoth.

‘Hag saméah !

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