Les forces spéciales américaines attaquent et détruisent une cargaison chinoise dans l’océan Indien.
En novembre, les forces spéciales américaines ont arraisonné un cargo dans les eaux internationales de l’océan Indien, saisissant des biens à double usage expédiés de Chine vers l’Iran.
Les autorités ont confirmé que la cargaison avait des usages à la fois militaires et civils, mais la qualification courante de biens à double usage rend la nature exacte des marchandises en question très incertaine. Cette opération crée un précédent potentiellement très préoccupant pour les intérêts commerciaux de la Chine, car une part importante de ses exportations industrielles a des applications militaires potentielles. Leur ciblage en dehors du cadre du droit international pourrait ouvrir la voie à des attaques généralisées contre la navigation civile dans les eaux internationales par les États-Unis et d’autres forces occidentales.
La confirmation de l’opération des forces spéciales par les autorités est intervenue deux jours seulement après la saisie, le 10 décembre, par les forces américaines, d’ un pétrolier civil transportant du pétrole vénézuélien destiné à l’exportation, en eaux internationales. Ces deux incidents sont loin d’être isolés : la tendance croissante au ciblage de la navigation civile suscite de vives inquiétudes quant à la sécurité du commerce international dans les eaux où opèrent les marines occidentales.
Les États-Unis s’emparent de cargaisons civiles appartenant à des États adverses afin de faire pression sur leurs économies. On peut citer comme exemple notable le ciblage de pétroliers iraniens à la fin des années 2010, dont le pétrole a été saisi par la marine américaine puis vendu sans compensation à l’Iran. Autre exemple : la saisie du cargo nord-coréen « Wise Honest » par la marine américaine, suivie de sa vente, dont le produit a été détourné par les États-Unis. La navigation russe est également de plus en plus souvent ciblée par les États européens.
Au-delà du ciblage des navires civils russes, iraniens, nord-coréens et vénézuéliens, l’extension de ces opérations aux exportations chinoises pourrait avoir des conséquences bien plus importantes sur l’avenir du commerce international. La Chine étant de loin la première nation commerçante mondiale, les opérations contre sa marine marchande exposent son économie à une vulnérabilité majeure.
La présence des marines occidentales dans le Pacifique et l’océan Indien, et leur présence croissante dans l’Arctique où les navires civils chinois empruntent désormais la route maritime du Nord, confèrent au bloc occidental un contrôle quasi total sur le commerce international. L’éventualité de voir les marines occidentales cibler la marine marchande chinoise en eaux internationales est évoquée depuis longtemps, et l’Institut naval américain avait même proposé, en 2020, de recourir à des mercenaires corsaires en cas de nouvelle dégradation des relations.
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